Salle Olympes-de-Gouges, à Paris, la Convergence de défense des services publics réunit, le 10 mars, un grand nombre d’organisations syndicales, associatives, politiques. Sont déjà annoncés : Jean-Christophe Le Duigou et Didier Le Reste (CGT), Gérard Aschieri (FSU), Annick Coupé (Solidaires), Aurélie Trouvé (Attac), le président de l’Association des maires ruraux, ainsi qu’Olivier Besancenot et d’autres représentants de candidats. Entre autres débats : l’énergie (le marché de l’électricité aux particuliers s’ouvrant le 1er juillet). Une pétition unitaire est lancée, explique Christiane Marty, membre du conseil d’administration d’Attac.
Pourquoi cette initiative ?
Christiane Marty - La libéralisation du secteur de l’énergie vise à créer un marché européen de l’électricité et du gaz. En France, au 1er juillet 2007, tous les particuliers seront concernés. Après les entreprises, ils auront « la liberté de choisir leur fournisseur en faisant jouer la concurrence » ! Or, le bilan de la libéralisation s’avère catastrophique. La concurrence n’a pas fait baisser les prix. Le prix du kilowattheure s’est au contraire envolé sur le marché « libre ». De 2001 à 2006, il a augmenté de 39 % en Espagne, jusqu’à 92 % au Danemark ! En France, la facture des entreprises « sorties » des tarifs réglementés a augmenté, en moyenne, de 76 %, contre 11 % pour celles qui y sont « restées ». Que les tarifs réglementés du service public soient inférieurs aux prix du marché est très gênant pour démontrer les bienfaits du marché !
D’autre part, l’électricité a des caractéristiques particulières - elle se
stocke mal -, qui rendent le marché totalement inadapté. Rappelons les pannes géantes et les coupures dans les pays qui ont libéra lisé. Pourtant, la marche aveugle vers la concurrence se poursuit. Les choix énergétiques échappent aux citoyens, malgré leurs conséquences environnementales et sociales. Nous avons donc lancé une pétition intitulée « L’électricité et le gaz ne sont pas des marchandises », ciblée sur la dénonciation du processus de libéralisation, la défense des tarifs réglementés. Et l’exigence de négociations pour définir démocratiquement les choix énergétiques et les missions d’un service pu blic européen de l’énergie.
Qui est partie prenante ?
C. Marty - Attac, Copernic, Aitec, REG, Convergence de défen se des services publics, Aca EDF GDF, FSU, Soli daires, SUD-Éner gie. La CGT-Énergie ne signe pas la pétition, mais des responsables fédéraux devraient faire partie des premiers signataires. L’idée est de mobiliser l’opinion lors de la campagne électorale. Nous interpellons les candidats pour ne pas appliquer l’ouverture du marché aux particuliers et refuser d’appliquer une directive euro péenne. Cela cons tituerait un coup de tonnerre en Europe. Il témoignerait de la volonté de rompre avec la logique néolibérale. Il aurait donc une forte portée politique et symbolique pour le nou veau gouvernement.