C’est avec une grande tristesse que nous relayons l’annonce du décès de Marcel Barang, traducteur littéraire du thaï vers l’anglais et le français et fin connaisseur des littératures de Thaïlande.
En un peu plus de quarante années passées au Royaume, Marcel a traduit des dizaines de romans et des centaines de nouvelles et poèmes de Thaïlande. Nulle autre personne avant lui ne s’était autant impliquée et n’avait autant contribué à la diffusion et à la reconnaissance internationale de la littérature contemporaine thaïlandaise.
Son soutien à la revue « Jentayu » a été immédiat dès nos débuts en 2014 et sans failles jusqu’au bout. Marcel a participé à tous nos numéros sans aucune exception, et notre hors-série dédié à la Thaïlande n’aurait pu voir le jour sans ses conseils, son dévouement et son talent — immense — pour les mots.
Nous nous associons à la peine de sa fille, de son frère et de toutes les personnes dont il était proche et qui l’appréciaient tel qu’il était : brut de décoffrage, mais avec une sincérité désarmante et contagieuse
Au revoir, Khun Marcel !
22 juin 2020
Jentayu Publishing House
DISPARITION : Marcel Barang, journaliste, traducteur et pilier des lettres thaïlandaises
Gavroche est triste, bien triste. Marcel Barang nous a quitté. Ce journaliste arrivé à Bangkok dans les années 80, de son vrai nom Marcel Bonnans, vivait depuis plusieurs années retiré de la communauté française, mais il continuait d’être un pilier de la littérature thaïlandaise, comme traducteur et compagnon de route de nombreux auteurs, dont le romancier Saneh Sangsuk, publié aux éditions du Seuil. Il avait aussi accompagné l’aventure éditoriale de Gavroche après avoir collaboré à Libération et fondé le magazine « Manager » dans les années 90.
Marcel Barang, qui vient de décéder, incarnait une certaine Thaïlande. Un royaume littéraire, sensible, ouvert sur le monde grâce à ses gens de lettres dont ce fin lettré était un familier. Notre dernière rencontre, à Paris, avait eu lieu en compagnie du romancier français Jean-Noël Orengo, auteur de « La fleur du capital » (Ed. Grasset). Marcel nous avait dit son admiration pour le livre et pour son auteur. Il aimait sentir la Thaïlande et ses mystères au fil des pages.
Barang était son nom de plume. La version cambodgienne de « Farang » : le blanc, l’occidental, l’étranger. Et pourtant : rares sont les français vivant en Thaïlande qui connaissaient aussi bien que lui les mœurs du « pays du sourire ». Sa longue complicité avec le magnat Sonthi Limthongkul, aujourd’hui âgé de 72 ans, avait marqué ses deux dernières décennies.
Marcel avait suivi cet ancien journaliste devenu homme d’affaires dans toutes ses aventures, restant néanmoins à distance de son engagement aux cotés des « chemises jaunes ».
Merci Marcel, pour nous avoir permis par tes traductions d’accéder aux auteurs thaïlandais peu connus. Tu vivais à l’écart, mais l’oreille collée sur le pouls de la Thaïlande que nous aimons. Ce pays là, cette Thaïlande de Gavroche où l’argent n’était pas encore roi, était le tien. Merci de nous avoir permis, à tes cotés, de mieux le comprendre.
Gavroche (Thaïlande)
La Thaïlande perd Marcel Barang, un érudit de la traduction littéraire
Traducteur littéraire et grand connaisseur de la Thaïlande où il vivait depuis plus de quatre décennie, Marcel Barang s’est éteint le 19 juin à Bangkok à l’âge de 75 ans.
Originaire de l’Ariège dans le sud-ouest de la France, Marcel Barang résidait en Thaïlande depuis 1978. Journaliste pendant un quart de siècle, il s’était imposé depuis les années 1990 comme le traducteur littéraire du thaïlandais vers le français et l’anglais. Il s’est éteint ce 19 juin 2020.
“Nulle autre personne avant lui ne s’était autant impliquée et n’avait autant contribué à la diffusion et à la reconnaissance internationale de la littérature contemporaine thaïlandaise” peut-on lire sur la page Facebook de la maison d’édition Jentayu qui publie depuis 2014 deux fois par an une revue consacrée à la littérature en Asie. “Marcel a participé à tous nos numéros sans aucune exception, et notre hors-série dédié à la Thaïlande n’aurait pu voir le jour sans ses conseils, son dévouement et son talent - immense - pour les mots”.
“Nous perdons un érudit, Marcel était vraiment une figure au niveau littéraire. Il laisse une œuvre derrière lui, il a traduit des poètes thaïlandais connus et moins connus, des auteurs tels que Saneh Sangsuk et Chart Korbjitti”, commente Philippe Plénacoste, ancien directeur du magazine Gavroche. Homme très discret, en dehors de la communauté francophone en Thaïlande, “c’était quelqu’un qui parlait très peu aux gens qu’il ne connaissait pas et vraiment très très peu aux journalistes. Il nous a pourtant accordé une fois ou deux des interviews”, ajoute Philippe.
De par son travail de traducteur, Marcel Barang, de son vrai nom Marcel Bonnans, a en effet permis au public francophone et anglophone de découvrir des romanciers thaïlandais de premier plan tels que Saneh Sangsuk, Chart Korbjitti et Nikom Rayawa ainsi que de jeunes auteurs Arunwadi Arunmart, Siriworn Kaewkan et Kanokpong Songsomphan.
Des œuvres accessibles sur son site Thaifiction http://www.thaifiction.com/, qui présente en lecture libre un nombre conséquent de romans et nouvelles traduits à partir du thaïlandais, principalement en anglais, mais aussi en français. Un site qui existe depuis le début des années 2000 et sponsorisé par Sondhi Limthongkul, baron thaïlandais de la presse multimédia et pour qui Marcel a travaillé au sein du groupe de presse Manager pendant plusieurs années avant la crise de 1997.
C’est en effet son passé de journaliste qui l’a amené en Thaïlande dans un premier temps et à apprendre le thaïlandais comme il le confiait dans une interview pour le site Expatden.com en 2009.
Marcel Barang découvre l’Asie du Sud-Est à la fin des années 1960 alors qu’il fait son service comme coopérant au Cambodge, entre 1967 et 1969. Au début des années 1970, il travaille au bureau français de l’agence de presse Reuters à Londres et il réalise son premier reportage en Thaïlande en 1972 avant de s’installer définitivement en 1978 pour ne plus quitter le Royaume.
Catherine Vanesse |
https://marcelbarang.wordpress.com/
• Le Petit journal (Bangkok). Publié le 24/06/2020 à 00:00 | Mis à jour le 24/06/2020 à 12:19 :
https://lepetitjournal.com/bangkok/la-thailande-perd-marcel-barang-un-erudit-de-la-traduction-litteraire-283400
Dernier hommage
Nous venons d’apprendre le décès de Marcel Barang et nous en sommes peinés. Nous assurons sa fille de toute notre sympathie et de la part que nous prenons à sa peine.

Nous lui avions rendu un hommage le 26 décembre 2015 dans un article intitulé « Hommage à Marcel Barang, traducteur et « passeur » de la littérature thaïlandaise » [1], en découvrant à cette occasion que non seulement, il avait traduit en français et en anglais des œuvres marquantes de la littérature thaïlandaise, mais également traduit en thaï des œuvres étrangères et « des chansons du monde ». Une œuvre immense.
(Cf. Son site : http://www.thaifiction.com/thesite.php )
Alain et Bernard
• Grande(s) et petites histoires de la Thaïlande :
http://www.alainbernardenthailande.com/2020/06/a-378.dernier-hommage-a-marcel-barang-traducteur-et-passeur-de-la-litterature-thailandaise.html