POLITIQUE - “C’est historique à Bordeaux” et il faut donc le fêter dignement. À l’issue du second tour des municipales qui a vu la victoire - surprise - du candidat EELV, Philippe Poutou avait également de quoi se réjouir, après son élection au Conseil municipal de la ville.
Ce dimanche 28 juin, le candidat de la liste “anticapitaliste” “Bordeaux en Luttes” qui rassemblait le NPA, La France Insoumise et des collectifs citoyens a obtenu 9,39% des voix, lui offrant un total de trois conseillers.
À l’annonce de ces résultats, l’ancien candidat à la présidentielle a été porté triomphalement par ses soutiens, comme le montre cette vidéo du MédiaTV [non reproduite ici]. “On a réussi à faire entendre la colère sociale et faire la démonstration que Bordeaux n’est pas qu’une ville bourgeoise”, s’est félicité le nouveau conseiller municipal.
Après des débuts chez Lutte ouvrière puis un transfert vers la Ligue communiste révolutionnaire devenue le NPA, Philippe Poutou, né en Seine-Saint-Denis il y a 53 ans, a tenté sa chance aux législatives en 2007, aux européennes en 2009 et aux régionales en 2010.
Ce furent ensuite deux candidatures à la présidentielle (1,15% des voix en 2012, 1,09% en 2017) et, entre les deux en 2014, sa première campagne municipale bordelaise (2,5%).
Il a renforcé sa notoriété lors de la campagne présidentielle 2017 avec des tirades accusatrices assénées à Marine Le Pen et François Fillon lors d’un débat télévisé.
“Bordeaux n’est pas qu’une ville de riche”
“Philippe” -c’est ainsi que tout le monde le hèle en manifestation- est un incontournable des rassemblements sociaux bordelais : Ford Blanquefort, bien sûr, dont il était le délégué CGT, mais aussi gilets jaunes, hôpital public, réforme des retraites, opposition au 49.3, décrocheurs de portraits de Macron, climat et, récemment, violences policières.
Chevelure grisonnante et front dégarni, sourire aux lèvres et regard espiègle, Poutou, presque toujours en jeans/tee-shirt, attire la sympathie au-delà des cercles syndicaux ou d’extrême gauche. “Même pour les gens de droite, je suis vu comme quelqu’un globalement de sympa”, s’amuse ce “grand lecteur” et “fan de foot”, même s’il n’assiste plus aux matches des Girondins.
Il a voulu, pendant la campagne, “faire entendre la colère sociale”, dénoncer une “bourgeoisie bordelaise dirigeante qui ne s’occupe pas des pauvres” et fédérer les mécontents de ce qu’il qualifie d’une “cogestion” droite-gauche de la ville. “Bordeaux n’est pas qu’une ville de riches, il y a de la misère sociale”, martèle-t-il, prônant des transports gratuits, la réquisition des bâtiments et logements vides...
Une parole antilibérale que l’ex-réparateur de machines-outils portera désormais à la mairie de Bordeaux, loin du fracas de l’usine et des manifs.
Le HuffPost avec AFP
• Le HuffPost. 29/06/2020 02:08 CEST :
https://www.huffingtonpost.fr/entry/a-bordeaux-philippe-poutou-entre-triomphalement-au-conseil-municipal_fr
Philippe Poutou fait son entrée au conseil municipal de Bordeaux
La tête de liste « Bordeaux en lutte » a obtenu 9,39% des suffrages au second tour des élections municipales. Le leader anti-capitaliste, ouvrier syndicaliste CGT des Ford à Blanquefort, fait son entrée au Palais Rohan.
Première tentative réussie pour Philippe Poutou. Candidat pour la première fois aux élections municipales à Bordeaux, il entre au conseil municipal avec, selon ses déclarations dimanche soir, deux de ses collègues de la liste « Bordeaux en lutte ». Il a obtenu 9,39% des suffrages au second tour des élections municipales.
Âgé de 53 ans, il avait déjà été candidat à l’élection présidentielle en 2012 et en 2017 pour le NPA. Il s’était également présenté aux élections législatives en 2007 et aux élections régionales de 2010.
Faire entrer la colère sociale dans le parlement bordelais
Ouvrier syndicaliste CGT chez Ford sur le site de Blanquefort durant 30 ans (entre 1999 et 2019), il a été, dès 2007, le visage emblématique du combat contre la fermeture de l’usine girondine installée en Gironde en 1972 par le constructeur automobile américain.
Il promet de « faire entrer la colère sociale dans le parlement bordelais, de représenter le Bordeaux invisible face au Bordeaux bourgeois ». Il milite notamment pour les transports publics gratuits et la réquisition des logements vides. Philippe Poutou et ses colistiers (militants associatifs et gilets jaunes notamment) n’ont pas cherché à faire alliance avec la gauche et l’écologiste Pierre Hurmic dans cette élection bordelaise, expliquant qu’il y avait « trop de divergences » et « que cette gauche et cette droite, c’est la même chose ».
C’est la première fois que l’extrême gauche retourne au conseil municipal de Bordeaux depuis Calixte Camelle au début du 20e siècle : un anarcho-syndicaliste employé municipal, devenu adjoint au maire de Bordeaux puis député de la Gironde.
Stéphanie Brossard, Arnaud Carré
France Bleu Gironde, France Bleu
• France bleu. Lundi 29 juin 2020 à 0:04 :
https://www.francebleu.fr/infos/politique/philippe-poutou-fait-son-entree-au-conseil-municipal-de-bordeaux-1593178621
Le site de Bordeaux en Luttes 2020 :