Dans le flot de vidéos des manifestations de Portland et de messages sur les réseaux sociaux, “elles sont partout”, affirme le New York Times. Le plus souvent habillées en jaune (voir ci-dessous la vidéo publiée par le Washington Post), elles “chantent des berceuses”, défilent “bras dessus, bras dessous” ou forment “une barricade humaine” entre les manifestants et les agents fédéraux envoyés par Washington pour rétablir l’ordre dans la cité de l’Oregon. Certaines portent “des masques à gaz et des casques”. D’autres “distribuent des tournesols”.
Le mouvement du “mur des mamans” (Wall of Moms), comme le groupe se nomme lui-même, a été créé par Beverley Barnum, 35 ans, mère de deux enfants de Portland. Après avoir vu sur les réseaux sociaux des vidéos d’agents fédéraux interpellant des manifestants dans des véhicules banalisés, elle a rallié sur Facebook quelques dizaines de mères “qui se sont ensuite présentées à une manifestation dans la nuit du 18 juillet”, rapporte le quotidien new-yorkais.
Depuis, le Wall of Moms réunit chaque nuit à Portland des centaines de femmes vêtues de jaune. “Un ‘mur des papas’ a également rejoint les premières lignes des manifestations, beaucoup d’entre eux portant des souffleurs à feuilles mortes pour rediriger les gaz lacrymogènes”, indique le New York Times.
Oakland, Seattle, Aurora ou Chicago
D’après le quotidien, de nouvelles sections du mouvement Wall of Moms sont apparues plus récemment dans tous les États-Unis, et plusieurs d’entre elles ont participé aux importantes manifestations du samedi 25 juillet. Un “mur des mamans” d’environ 50 participantes a défilé à Seattle alors que les affrontements entre la police et les manifestants s’intensifiaient.
À Oakland (Californie) et Aurora (Colorado), deux autres groupes ont défilé avec les manifestants. Des “murs des mamans” se constituent également dans le Missouri, en Caroline du Nord, dans l’Alabama, au Texas, à Chicago et dans le Maryland.
Gia Gilk, 45 ans, mère de famille à Albuquerque (Nouveau-Mexique), a expliqué au New York Times avoir lancé un groupe Facebook pour créer une section locale du Wall of Moms la semaine dernière, pensant attirer 30 ou 40 membres. Mais en vingt-quatre heures, près de 3 000 mères s’étaient inscrites, à sa grande surprise :
“Je n’ai jamais organisé quelque chose comme ça avant. Je pense qu’il est temps pour nous de nous mobiliser.”
Ces “murs des mamans” sont composés de femmes majoritairement blanches qui ont attiré une attention “que les mères noires manifestant à Portland pendant des mois n’ont pas reçue”, observe toutefois le quotidien. Mais pour Jennifer Kristiansen, 37 ans, avocate et membre du Wall of Moms, qui a été arrêtée lors d’une manifestation à Portland, les mères noires sont “à la tête de ce mouvement” :
“Elles ne sont pas arrivées il y a seulement quelques nuits. Les mères noires ont toujours été là.”
The New York Times
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