Que cela a été dur ! Une mobilisation sur plusieurs mois, des centaines d’équipes qui ont sillonné tous les départements, plus de 17 000 élus rencontrés et, au bout du compte, une énorme satisfaction : 551 parrainages collectés directement par la LCR, sans compter les formulaires envoyés directement au Conseil constitutionnel.
Cette victoire vient de loin. Avant l’été 2006, nous reprenons contact avec tous les maires qui avaient parrainé Olivier Besancenot en 2002. En parallèle, nous commençons les visites aux maires. Résultat mitigé : fin juillet, nous avons 161 promesses. Début septembre, nous en sommes à 185. Là, nous prenons conscience que cela va être dur : le traumatisme de Le Pen présent au second tour de 2002 pèse énormément. De plus, le premier secrétaire du PS a décrété, début août, que les élus socialistes devaient réserver leur signature pour le ou la candidate du PS.
Le 22 septembre, la direction de la LCR constate qu’après avoir vu 3 000 maires, nous n’avons que 220 promesses. L’objectif de rencontrer 15 000 maires est fixé. Chaque militant reçoit un cahier mode d’emploi « À la recherche de promesses de parrainage ». Un premier bulletin interne de liaison, « Sésame pour 2007 », sort le 28 septembre et va, régulièrement, ponctuer la mobilisation. Le 12 octobre, côté promesses, « ça patine grave ». Le 7 novembre, après avoir rencontré 6 000 maires, nous atteignons les 300 promesses. En décembre, pour desserrer l’étau du blocage des grandes formations, nous lançons un « Appel pour le respect du pluralisme ».
Début 2007, nous en sommes à 371. On s’inquiète sérieusement même si, sur les 10 000 maires rencontrés, 1 000 hésitent. À la fin janvier, le cap des 400 est franchi. On sent que notre effort en profondeur commence à payer. L’omniprésence des candidats du PS et de l’UMP dans les médias « agace » ; l’idée que le débat est kidnappé s’installe ; cette critique du bipartisme libère un espace pour défendre le droit de tous les courants significatifs d’être présents à la présidentielle. Le ralliement de Chevènement et de Taubira à la candidature Royal affaiblit, auprès de nombreux élus, l’argument employé par la direction du PS - « Si vous ne voulez pas revivre 2002, empêchez l’éparpillement à gauche ». Début février, nous adressons une lettre d’Olivier Besancenot à 35 000 maires.
Le 26 février - date d’envoi des formulaires officiels -, nous n’avons que 460 promesses. Le souvenir de 2002 nous hante : lors de la reconversion des engagements, le taux de chute avait été de 35 %. Nous nous adressons à toute l’organisation pour qu’elle fasse de cette activité sa priorité jusqu’au 16 mars. À l’issue du week-end des 24 et 25 février, nos 460 promesses sont devenues 408. Mais, signe encourageant, nous avons, dans le même temps, obtenu 44 nouveaux parrainages. Le lundi 26 février, avec 452 parrainages, nous intensifions la mobilisation. Et là, la LCR se mobilise massivement : la région parisienne épaule la province. Les parrainages sont recherchés un à un.
Lundi 12 mars, on fait les comptes : 482. On est tout près, il reste quatre jours ! Le téléphone n’arrête pas de sonner. Les nouvelles sont bonnes : beaucoup de rendez-vous sont pris. La déclaration de Sarkozy - même si nous ne sommes pas dupes de sa fonction : se servir du nom d’Olivier pour justifier le coup de pouce à Le Pen - de même que celle d’Hollande le 8 mars déclarant que les maires « avaient le droit d’apporter leur parrainage à un autre candidat » et qu’il n’y avait « nulle sanction de prévue » vont nous faciliter la tâche auprès de nombreux maires. Le travail de terrain effectué durant des mois va maintenant payer : finalement, de nombreux maires hésitants, voire qui avaient dit non, décident de parrainer Olivier.
551 parrainages
Les 13 et 14 mars, plus de 200 militants repartent sur les routes. Nous décidons de ne plus communiquer de chiffres. Une seule obsession nous habite : réussir. Difficile de restituer l’ambiance durant ces derniers jours : c’est du jamais vu. Le 15 mars, en prenant les hypothèses basses, nous sommes à 500. Mais il nous en faut plus, pour parer toute mauvaise surprise au Conseil constitutionnel, pour dépasser le cap des 500, et démontrer, sans ambiguïté, que nous ne devons ce résultat qu’à notre seule activité. Jeudi 15 mars, des militants partent de Montreuil chercher les formulaires en région, d’autres viennent à Paris pour les amener. Bingo, les 500 sont dépassés ! À 18 heures, un « Sésame » - le n° 26 - annonce la bonne nouvelle à toute la LCR : 530 parrainages. Olivier est informé et va pouvoir l’annoncer au 20 heures de France 2. La vie est belle.
Le lendemain, les derniers formulaires nous parviennent. À 16 h 30, nous déposons les derniers formulaires au Conseil constitutionnel : nous avons obtenu 551 parrainages. À la presse, Olivier s’adresse aux élus(e)s qui lui ont accordé leur parrainage pour les remercier (lire déclaration ci-contre). Maintenant, Olivier est candidat. Un grand merci à toutes les militantes et à tous les militants qui ont permis qu’il en soit ainsi. À toutes et tous, chapeau bas et bravo !
Olivier Martin
Déclaration d’Olivier Besancenot
« Vendredi 16 mars à 16 h 30, j’ai effectué un quatrième dépôt au Conseil constitutionnel. Au total, 551 formulaires de parrainage ont été collectés directement par la LCR. À ce chiffre, devraient s’ajouter un certain nombre de formulaires envoyés directement au Conseil constitutionnel par des élus.
« C’est à l’issue d’une mobilisation sans précédent, qui a duré plusieurs mois et où nous avons rencontré plus de 17 000 élus, que les militantes et militants de la LCR ont réuni les conditions pour assurer notre présence à l’élection présidentielle de 2007. C’est un immense soulagement, une immense fierté d’avoir, malgré les blocages et pressions exercées sur les élus, réussi à franchir, largement, le seuil des 500 parrainages.
« Je voudrais remercier les élus qui, sans partager notre programme, m’ont accordé leur parrainage. Je voudrais aussi remercier tous les élus qui ont accueilli avec bienveillance les militantes et militants de la LCR. J’ai une pensée particulière et chaleureuse pour tous mes camarades, qui se sont dépensés sans compter, prenant sur leur temps de loisirs ou de congés, pour que nous soyons présents lors de cette échéance électorale. »