La volonté de tirer la Confédération européenne des syndicats (CES) à gauche sur cette question était largement présente, mais la fédération, préférant faire cavalier seul, ne se donne pas les moyens d’y impliquer la confédération CGT. La convergence des luttes sur les services publics a occupé une bonne partie des débats, avec la conscience que les cheminots ne gagneront pas seuls sur cet enjeu de société.
Le débat sur la question des retraites a fait apparaître une position résignée de la direction fédérale et d’une partie des militants. La création d’une caisse de retraite autonome, préconisée par la direction pour permettre de respecter les nouvelles normes comptables internationales libérales applicables depuis le 1er janvier, fut au centre des débats. Il est vrai que, pour remettre en cause ces normes, il nous faudrait une lutte d’envergure et de niveau européen. Le débat fut donc vite orienté, sans trop de contestation, sur le statut des cheminots qui seraient amenés à travailler dans cette caisse de retraite, ainsi que sur les garanties des agents les remplaçant. La création de cette caisse séparée de la SNCF rappelle l’histoire de la privatisation d’EDF. Elle facilitera la remise en cause du régime de retraite des cheminots. La position de la fédération CGT des cheminots est sur ce point inacceptable.
Les débats ont débouché sur une énorme contradiction entraînant les congressistes dans un malaise palpable. Comment se battre « pour un choix de société » dans la situation politique d’aujourd’hui, avec une direction fédérale à la fois offensive sur la question des services publics et résignée à la création d’une caisse de retraite autonome. Pour les cheminots, la question du régime spécial (retraite et prévoyance) et du statut est en lien direct avec la question du service public.