“Total va alimenter les Forces de sécurité et de défense (FDS) jusqu’à la fin de l’insurrection”, révèle mardi 8 septembre le journal Canal de Moçambique Canal de Moçambique. Son article apporte quelques précisions quant à l’accord passé en août entre le groupe français et le gouvernement mozambicain en vue de créer une “force opérationnelle conjointe”.
Son but ? Sécuriser un immense projet gazier de plusieurs milliards de dollars que développe Total sur le site d’Afungi, dans le Cabo Delgado. Une province riche en minéraux où des extrémistes islamistes proches de Daech mènent une sanglante insurrection depuis 2017. Des attaques qui ont poussé à l’exode plus de 200 000 personnes.
Une coopération qui “suscite quelques doutes”
En échange, l’entreprise gazière s’est engagée à ravitailler en nourriture plusieurs bases militaires du nord du pays, qui sont en carence en raison du conflit armé livré aux djihadistes, précise Canal de Moçambique.
Le 26 août dernier, Voice of America, la radio américaine diffusée à l’étranger, rapportait que cet accord “suscitait quelques doutes”. L’homme politique Raúl Domingos, l’un des cadres de la Renamo (Résistance nationale du Mozambique), le principal parti d’opposition, estimait que “cette force opérationnelle conjointe entre un État et une compagnie privée pourrait remettre en cause la souveraineté nationale” et menacer “les intérêts nationaux”.
Courrier International
Abonnez-vous à la Lettre de nouveautés du site ESSF et recevez chaque lundi par courriel la liste des articles parus, en français ou en anglais, dans la semaine écoulée.