– En cinq ans de pouvoir, les personnes que Nicolas Sarkozy n’a cessé de stigmatiser sont aussi celles qui sont les plus exposé(e)s au sida : prostitué(e)s, drogué(e)s, jeunes, étrangèr(e)s, notamment. En désignant systématiquement ces personnes comme boucs émissaires, il a contribué à les éloigner un peu plus des structures de prévention, de dépistage ou d’accès aux soins.
– Ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy a construit ou renforcé un dispositif légal et réglementaire qui fait de la répression la seule solution à tous les problèmes, au détriment des impératifs de prévention, d’éducation, de santé et de solidarité. Quand il fixe par exemple l’interpellation des usagèr(e)s de drogue comme priorité, le ministère de l’Intérieur sait que ces dernièr(e)s éviteront les lieux où l’on peut les reconnaître – à commencer par les structures de prévention et d’échange de seringues. Quand il organise l’arrestation massive de prostitué(e)s, il les condamne à travailler dans des lieux toujours plus isolés, loin des actions de prévention, plus exposé(e)s aux violences.
– Ministre des Finances, Nicolas Sarkozy a montré qu’il sacrifiait la santé à des impératifs budgétaires. Il a ainsi accompagné la réforme de la Sécurité sociale, qui a créé un impôt injuste sur la maladie et le handicap (le forfait non remboursable de 1 euro) et imposé aux personnes un parcours de soins contraignant. Il a milité pour le démantèlement de l’Aide Médicale d’Etat et remis en cause l’accès aux soins des malades sans-papier(e)s. Il a refusé d’augmenter de façon significative la contribution française à la lutte contre une pandémie qui tue 10 000 personnes par jour.
La lutte contre le sida est affaire de volonté politique. Nicolas Sarkozy y oppose d’autres impératifs : la démagogie sécuritaire, une volonté d’économiser l’argent public et de diminuer les impôts des plus riches en rognant sur des dispositifs vitaux, le refus de considérer les vies de toutes les personnes, même des plus précaires, même des plus exclues, sur un plan d’égalité.
Le bilan que nous traçons de ces cinq années de pouvoir le montre suffisamment : si Nicolas Sarkozy était réélu, nous, malades du sida, minorités, précaires, exclues, n’y survivrions pas.
Rappel : à l’occasion du départ de Nicolas Sarkozy, rassemblement festif pour souhaiter ne jamais le revoir au pouvoir
Lundi 26 mars, 19 heures,
Porte Saint-Denis, M°Strasbourg Saint-Denis.
Le dossier de presse contient une expertise sur le bilan de 5 années de Sarkozy dans la lutte contre le sida :
– Le droit au séjour des étrangèrEs malades
– La protection sociale des sans-papièrEs
– La prostitution
– Les usages de drogues et la réduction des risques
– La prison
– Les droits des LGBT (Lesbiennes, Gais, Bi et Trans)
– La solidarité nationale et internationale
La conclusion de ce bilan est sans appel :
– Le 5 mai 2002, au lendemain des présidentielles qui avaient vu la présence de Le Pen au second tour, nous écrivions : « Act Up-Paris avait appelé à voter Chirac après les résultats du 1er tour. Maintenant qu’il a été élu Président de la République, il se doit et il nous doit d’assurer la sécurité des minorités que nous représentons : les malades, les homosexuels, les étrangers, les usagers de drogues, les femmes, les prostitués. La première façon d’assurer la sécurité de ces minorités, c’est de ne pas nommer Nicolas Sarkozy dans son gouvernement. »
– Le 12 juin 2002, après un mois seulement de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur, nous l’affirmions : « La sécurité selon Sarkozy, ce n’est ni plus ni moins que notre insécurité ». Et de rappeler régulièrement qu’avec le ministre de l’intérieur : « Le Pen a gagné les élections ».
– Notre affiche de décembre 2005, représentant Nicolas Sarkozy sous le slogan « Votez Le Pen », n’avait rien de caricatural. Nommé par un gouvernement de droite, soumis à la pression du Front national, Nicolas Sarkozy avait le devoir de s’opposer à l’extrême-droite. Il a préféré appliquer la politique préconisée par Le Pen – notre dossier de presse le démontre aisément : la détérioration de nos conditions de vie, de l’accès aux soins, du dépistage ; la stigmatisation des populations les plus vulnérables ; l’expulsion en masse d’étrangèrEs ; l’incarcération des personnes désignées publiquement comme nuisibles.
– Depuis 5 ans, nous n’avons cessé de nous battre, non pour gagner des choses utiles aux malades et à la lutte contre le sida, mais pour éviter d’en perdre. Eviter que des malades se fassent expulser dans des pays où ils et elles ne seront pas soigné(e)s ; éviter que les drogué(e)s ou les prostitué(e)s n’aient plus accès à la prévention, au dépistage, aux soins ou à des droits fondamentaux ; éviter que les plus précaires doivent payer pour leurs soins. Partout, dans tous ces combats, nous avons trouvé Nicolas Sarkozy CONTRE nous. Ses fantasmes répressifs, son incompétence, sa xénophobie, son homophobie, sa transphobie, sa politique fiscale et budgétaire, ses lois sécuritaires, ont été parmi les principaux obstacles à nos combats et à une politique de lutte contre le sida efficace.
– La France de Nicolas Sarkozy favorise une classe privilégiée : le mâle, blanc, français, hétérosexuel, en bonne santé, sans handicap, riche, âgé de 30 à 60 ans, qui ne vit pas dans les banlieues. Toutes les autres personnes seront, un jour ou l’autre, touchées par sa politique. A celles et ceux que notre discours indiffère, parce qu’ils et elles n’y voient que la défense de minorités dans lesquelles ils et elles ne se reconnaissent pas, nous le répétons :
Nous avons survécu à 5 ans de Sarkozy,
Nous ne survivrons pas à 5 années supplémentaires.
Et vous non plus.