La Ligue des droits de l’homme (LDH) a adressé à huit des douze candidats à la présidentielle 55 questions sur les droits de l’homme, la démocratie et la citoyenneté. L’association, qui avait exclu « les candidats d’extrême droite de Villiers et Le Pen ainsi que les candidats de lobbies Nihous et Schivardi », a reçu, explique-t-elle dans un communiqué, les réponses de sept d’entre eux. Seul Nicolas Sarkozy n’a pas répondu.
La Ligue des droits de l’homme a évalué les réponses des candidats afin de déterminer leur indice d’attachement aux droits de l’homme. Dominique Voynet arrive en tête avec 19,14/20, devant Olivier Besancenot (19/20). Viennent ensuite Marie-George Buffet (18,86/20), José Bové (15,71/20), Ségolène Royal (14/20), François Bayrou (7,86/20). Arlette Laguiller n’ayant répondu qu’à une seule question, elle n’obtient pas de note de la LDH. Nicolas Sarkozy arrive en queue de peloton avec 0,57/20, sur la base de ses déclarations publiques. Pour la LDH, le candidat UMP « atteste par son silence son désintérêt pour les droits de l’homme et/ou son incapacité à se prêter à une évaluation indépendante ».
Les réponses détaillées des candidats sont consultables sur le site Internet de la LDH.
« CINQ ANNÉES DE RÉGRESSION DES LIBERTÉS »
L’association appelle les électeurs « à prendre en compte cette mesure de l’importance donnée aux droits de l’homme dans les positions réellement prises par les candidats ». Et ne mâche pas ses critiques contre l’action du gouvernement sortant – et donc de l’ancien ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy. Elle espère « que cette élection permette de rompre avec cinq années de régression des libertés, de stigmatisation des personnes en difficulté et de recul des droits sociaux. »
La LDH demande notamment aux candidats « l’abrogation des lois sécuritaires votées depuis 2002 ; l’arrêt de la militarisation de l’emploi de la police, l’instauration d’une police de proximité et la restauration de la présomption d’innocence et des droits de la défense ».
En matière de « solidarité », elle appelle les électeurs à réclamer notamment « l’abrogation des lois xénophobes votées depuis 2002 ; la régularisation des parents d’enfants scolarisés ; des mesures concrètes pour mettre en œuvre le droit au logement opposable, notamment en contraignant les communes riches à construire des logements sociaux ».
Adresse de la Ligue des droits de l’Homme aux électeurs avant le premier tour de l’élection présidentielle
Communiqué de la LDH
La LDH a posé à huit candidats à l’élection présidentielle (après avoir exclu les candidats d’extrême droite de Villiers et Le Pen ainsi que les candidats de lobbies Nihous et Schivardi) 55 questions sur les droits de l’Homme, la démocratie et la citoyenneté.
Sept des huit candidats ont répondu (F. Bayrou, O. Besancenot, J. Bové, M.-G. Buffet, A. Laguiller, S. Royal et D. Voynet). Un seul, Nicolas Sarkozy, a attesté par son silence son désintérêt pour les droits de l’Homme et/ou son incapacité à se prêter à une évaluation indépendante ; la LDH s’est donc appuyée sur ses déclarations publiques pour comparer ses orientations à celles de ses concurrents plus attachés au dialogue avec les citoyens.
Sur la base de son questionnaire, dans lequel les questions sont affectées d’un coefficient en fonction de leur importance, la LDH a évalué les réponses des candidats afin de déterminer leur indice d’attachement aux droits de l’Homme. On trouvera ci-après les scores (sur 70 points) des huit candidats interrogés :
François Bayrou | 27,5 | soit 7,86/20 |
Olivier Besancenot | 66,5 | soit 19/20 |
José Bové | 55 | soit 15,71/20 |
Marie-Georges Buffet | 66 | soit 18,86/20 |
Ségolène Royal | 42,5 | soit 12,14/20 |
Nicolas Sarkozy | 2 | soit 0,57/20 |
Dominique Voynet | 67 | soit 19,14/20 |
[Arlette Laguiller : Non significatif (réponse à une seule question)]
La LDH appelle les citoyennes et les citoyens à prendre en compte, dans leur choix, cette mesure de l’importance donnée aux droits de l’Homme dans les positions réellement prises par les candidats, et en particulier leur degré d’engagement réel sur les questions :
– de libertés (abrogation des lois sécuritaires votées depuis 2002 ; arrêt de la militarisation de l’emploi de la police et instauration d’une police de proximité ; restauration de la présomption d’innocence et des droits de la défense pour tirer les leçons de l’affaire d’Outreau ; etc.) ;
– d’égalité (égalité professionnelle entre femmes et hommes ; droit de vote aux élections locales pour les résidents étrangers non communautaires ; abrogation du CNE et lutte contre les contrats de travail précaires ; rétablissement de l’égalité territoriale dans les « quartiers » et dans les zones rurales ; etc.) ;
– de solidarité (abrogation des lois xénophobes votées depuis 2002 ; régularisation des parents d’enfants scolarisés ; instauration d’une Sécurité sociale professionnelle ; mesures concrètes pour mettre en œuvre le droit au logement opposable, notamment en contraignant les communes riches à construire des logements sociaux ; construction d’un droit social européen selon la méthode de l’harmonisation progressive par le haut et négociation de conventions collectives européennes ; annulation immédiate de la dette des pays du Sud ; etc.).
Elle forme le vœu que cette élection permette de rompre avec cinq années de régression des libertés, de stigmatisation des personnes en difficulté et de recul des droits sociaux.
Paris, le 11 avril 2007