Face aux graves évènements qui se sont produits aux frontières de Ceuta et de Melilla, qui ont provoqué le décès d’au moins huit personnes et fait des dizaines de blessés, dont le seul délit était le désir de trouver un futur digne, la FSU exprime son indignation et sa condamnation énergique. En premier lieu il est nécessaire de procéder à une investigation sur les graves atteintes et violations des droits de l’homme qui se produisent aux alentours des deux frontières, que soient également clarifiés, avec l’aide d’observateurs internationaux, les faits survenus, et enfin que les responsabilités soient déterminées.
La FSU s’indigne devant les violations répétées du droit des personnes à la libre circulation, du droit d’asile, et du droit à la vie et à la protection, contenus dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ainsi que dans les Conventions internationales.
Nous rejetons le fait que l’unique voie d’aborder le phénomène migratoire entre l’Afrique et l’Europe soit la militarisation et la conversion des frontières en nouveaux murs de la honte, cette fois enclavés en territoire africain.
L’Union Européenne ne doit pas affronter les problèmes sous-jacents et dérivés des migrations avec des politiques toujours plus dures, basées sur l’imperméabilisation des frontières, sur des systèmes de contrôle policier sophistiqués, sur le recul dans les politiques d’asile, sur des accords d’expulsions collectives, sur des centres de rétention et d’internement, sur l’externalisation de sa gestion de l’asile et des migrations, etc....
Au contraire, il est indispensable de mettre en œuvre une politique qui mette un terme aux situations de pauvreté et de misère que vit le continent africain, en s’appuyant sur une coopération effective qui garantisse le développement, la solidarité et les droits humains. Ainsi, nous revendiquons :
– l’annulation effective et massive de la dette africaine, déjà plusieurs fois remboursée
– l’arrêt immédiat du pillage des ressources africaines par les spéculateurs et les multinationales et la dénonciation de tous les accords bilatéraux et multilatéraux qui l’organisent
– l’arrêt du soutien éhonté dont bénéficient nombre de régimes non démocratiques, corrompus, dictatoriaux, de la part d’une Europe qui se pose en champion de la démocratie
– le respect du droit des peuples à la souveraineté et à la détermination de ses propres politiques et choix économiques.
– L’arrêt du commerce des armes, hautement lucratif pour les industries occidentales, permettant d’entretenir un climat d’insécurité permanente qui, s’il favorise l’ingérence dans les affaires africaines, plonge les populations dans la peur, le dénuement et l’absence totale d’espoir en une vie digne et décente
– L’affectation des aides au développement à la mise sur pied ou l’extension de services publics, tels que l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable, qui sont les conditions sine qua non d’un décollage économique
La FSU demande au gouvernement français d’intervenir au sein de l’Union Européenne dans ce sens.