À Donna (Texas), des enfants et des familles de migrants dorment côte à côte sur des tapis de gym dans un centre frontalier “conçu pour 250 personnes” et qui en accueille actuellement plus de 4 000, rapporte The New York Times
Mardi 30 mars, un petit groupe de journalistes a été autorisé à entrer pour la première fois dans ce camp provisoire. Érigé en février, son fonctionnement coûterait près de 16 millions de dollars par mois et, selon le quotidien new-yorkais, il a été “submergé” ces dernières semaines.
Quelque 4 100 migrants sont actuellement hébergés sous les chapiteaux du centre, dont 3 400 mineurs isolés, souligne Fox News. Trente-neuf d’entre eux s’y trouvent depuis plus de quinze jours. Le site de la chaîne d’information conservatrice évoque huit modules de 500 à 600 migrants, alors que les directives stipulent qu’il ne devrait y avoir “que 32 migrants par module”.
Les enfants, qui ne sont pas testés pour le Covid-19 à moins qu’ils ne présentent des symptômes, sont couchés “sous des couvertures en aluminium”, ajoute Fox News :
“On leur donne des masques, mais beaucoup ne les portent pas. Dans une pièce, les journalistes ont vu un groupe de 27 enfants âgés de 3 à 9 ans, dans un parc rose et violet, sur un tapis de jeu.”
“Il y a tellement de monde dans les modules que je ne peux pas y mettre les jeunes enfants, ils risquent de se blesser”, a expliqué au New York Times Oscar Escamilla, chef des garde-frontières dans la vallée du Rio Grande. Et d’ajouter : “Je ne me suis pas engagé pour ça.”
Pour le quotidien new-yorkais, les photos prises par les journalistes autorisés à visiter le camp de Donna ont dressé “un tableau sinistre” des conditions de vie des migrants qui y sont accueillis.
“Pas un endroit pour des enfants”
“Je l’ai dit à maintes reprises, les installations des garde-frontières ne sont pas des endroits pour des enfants”, a confirmé Alejandro Mayorkas, ministre américain de la Sécurité intérieure, cité par The New York Times.
Mayorkas a ajouté que les autorités “travaillaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre” pour sortir les enfants migrants d’installations frontalières surpeuplées telles que celles de Donna et les placer dans des centres d’hébergement, en attendant de leur trouver un foyer d’accueil.
Lundi 29 mars, le ministère de la Sécurité intérieure a remis 600 mineurs isolés aux services du ministère de la Santé, observe Fox News. Chaque jour, deux avions transportant des migrants quittent la vallée du Rio Grande pour El Paso (Texas) et San Diego (Californie).
Le gouvernement Biden a notamment mis en place des installations temporaires pour les jeunes migrants dans des palais des congrès à San Diego, San Antonio et Dallas, assure The New York Times.
Mais, d’après le quotidien, ces transferts depuis la frontière ne suivent pas le rythme des arrivées – les mineurs entrent aux États-Unis au rythme de 500 par jour. Quelque 250 à 300 enfants entreraient ainsi quotidiennement dans le centre de Donna, et selon Oscar Escamilla, ils sont “bien moins nombreux” à en sortir.
Courrier International
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