Faute d’avoir obtenu 5 % des voix ou plus, huit des douze candidats à la présidentielle devront se contenter d’un remboursement de frais de campagne minimal, ce qui pourrait placer ceux qui n’ont pas anticipé et beaucoup dépensé dans l’embarras. L’Etat leur remboursera en effet 800 000 euros, qui correspondent à 5 % du plafond des dépenses de campagne du premier tour, fixé à 16,166 millions d’euros.
CEUX QUI SERONT ENTIÈREMENT REMBOURSÉS
La LCR d’Olivier Besancenot a été prudente : tablant sur moins de 5 % des voix (elle en a obtenu 4,08 %), elle a limité ses dépenses à un peu plus de 800 000 euros et s’en sort sans déficit, selon Jean-François Gros, de la direction. Chasse, pêche, nature et traditions a également limité les frais de campagne de Frédéric Nihous à quelque 800 000 euros. « Il n’y aura pas de souci » de financement, a affirmé son directeur de campagne, Jean Saint-Josse.
CEUX QUI PENSENT ÊTRE À L’ÉQUILIBRE
La plus dépensière a été Marie-George Buffet dont la campagne – au cours de laquelle elle a tenu de nombreux meetings dans des salles coûteuses comme Paris-Bercy et le Zénith – a coûté 4,6 millions d’euros. Le PCF se retrouve donc avec une ardoise de 3,8 millions d’euros. Mais « le parti a fait beaucoup d’économies pendant cinq ans pour faire cette campagne », a assuré Mme Buffet. « Nous ne sommes pas du tout dans le cas de figure de 2002 », lorsque le score de 3,3 % de Robert Hue avait pris le PCF au dépourvu, a souligné Michel Laurent, membre de la direction, précisant que cette fois « une souscription de 400 000 euros a été lancée » et que « les comptes seront équilibrés ». Il a démenti les rumeurs sur la vente du siège du PCF, situé place du Colonel-Fabien à Paris.
Les Verts ont fondé leur budget de campagne sur l’hypothèse que leur candidate, Dominique Voynet, ne parviendrait pas à 5 %. Les dépenses sont chiffrées à 1,3 million d’euros, soit un déficit d’un demi-million qui sera financé par le parti, avec un apport de dons, qui arrivent encore.
Philippe de Villiers a fait une campagne évaluée à 2,8 millions d’euros par Guillaume Peltier, secrétaire général de son parti, le MPF. La campagne a été financée « sans emprunt », l’organisation disposant encore d’une petite réserve pour les législatives. Pour le MPF, comme pour d’autres formations, le scrutin législatif sera important, puisque le nombre de voix obtenues détermine le financement public pour les cinq années à venir.
Quant à Gérard Schivardi, le calcul de ses dépenses n’est pas encore achevé, selon le Parti des travailleurs qui soutenait sa candidature. Mais il assure qu’il ne devrait pas être en déficit. Le Parisien indique au contraire que 320 000 euros manquent, soit le montant de la réimpression des affiches, après qu’il lui eut été interdit de se présenter comme le « candidat des maires ».
CEUX QUI SONT EN DÉFICIT
Arlette Laguiller se retrouve face à un déficit de 1,4 million d’euros. C’est essentiellement la campagne (1,2 million) d’affichage grand format d’une semaine en décembre – avec le portrait de la candidate et le slogan « Qui d’autre peut se dire sincèrement dans le camp des travailleurs » – qui a plombé les comptes de Lutte ouvrière. Le parti trotskiste a lancé une souscription, a précisé un de ses responsables, Michel Rodinson.
Le leader altermondialiste José Bové a dépensé 1,1 million d’euros, et se trouve donc avec un passif de 300 000 euros, a affirmé Roland Mérieux, membre de son équipe. Une souscription vient d’être lancée.