Les scientifiques sont inquiets. Dans l’ouest du Rajasthan, l’une des régions les plus désertiques de l’Inde, “les dunes sont en train de disparaître à grande vitesse, perdant leurs emplacements naturels au profit des activités humaines”, indique le Times of India. “Les zones habitées ont transformé la terre aride en terre cultivable au détriment de dunes vieilles de 10 000 ans”, alerte l’Institut de recherche fédéral sur les régions arides (Cazri), ce qui a “un impact négatif sur la flore et la faune”.
En voulant à tout prix verdir le désert par l’irrigation à l’aide de l’eau pompée dans la nappe phréatique, l’homme crée en fait des dommages irréparables. “La plantation d’arbres suivant des plans géométriques divers – en damier ou en lignes parallèles – pour réguler le mouvement des vents empêche la formation de dunes dans des zones éloignées de l’habitat humain”, un problème qui s’accroît avec “le surpâturage pour le bétail”.
Or, contrairement aux idées reçues, les dunes “abritent une végétation nécessaire à la faune et au maintien de la chaîne alimentaire établie il y a des milliers d’années”. Elles agissent comme une couverture protectrice des sols, “en stabilisant l’impact des vents forts et des tempêtes de sable”, alors qu’en l’absence de dunes les vents “frappent directement” l’espace urbain.
The Desert National Park is formed of undulating sand dunes, jagged rocks and dense salt lake bottoms and displays the best of the #Thar desert’s ecosystem. #Rajasthan #IncredibleIndia pic.twitter.com/CWxSVC1v8P
— Incredible !ndia (@incredibleindia) November 13, 2018
Selon le Cazri, le désert du Thar, qui s’étend jusqu’au Pakistan voisin, a perdu 16 % de ses dunes entre 1970 et 2013. L’institut de recherche est en train de mener une étude sur le terrain, afin de déterminer “si la rapidité avec laquelle les terres irriguées grignotent le désert ne va pas, a contrario, faire venir le sable dans les villages nouvellement implantés”.
Il a par ailleurs lancé des projets de “rétablissement des dunes”, au moyen de clôtures et de brise-vent ou en plantant des brins d’herbe sur 400 000 hectares de désert aux portes des villes de Jodhpur, Jaisalmer et Bikaner notamment. Ces dispositifs ont d’ores et déjà “réduit la vitesse des vents et l’impact des vents de sable dans les zones habitées”, indique-t-il.
The Times of India
Abonnez-vous à la Lettre de nouveautés du site ESSF et recevez par courriel la liste des articles parus, en français ou en anglais.