• Quelle est votre situation ?
Yannick Langrenez - Pour l’instant, la quasi-intégralité des salariés ont adhéré à un dispositif expérimental appelé contrat de transition professionnelle (CTP). Dispositif qui n’a pour avantage que de maintenir la rémunération post-licenciement durant une année, mais qui ne change pas le profil de l’ayant droit ! Pour les sous-qualifiés, les cinquantenaires ou les « meneurs de mouvement », cela mène tout droit vers la précarité du régime général. Quelques collègues - environ 25 - ont été embauchés sur le site par une petite entreprise qui vient de se créer à grand coup de fonds publics. L’ambiance est à l’abattement pour beaucoup, et la promesse de réindustrialisation par l’intervention d’Arcelor s’est dissipée dans la fumée de la campagne présidentielle.
• De quoi est accusé votre camarade ?
Y. Langrenez - David Bousquet est accusé de dégradation de matériel public (caméra de vidéosurveillance et grilles d’enceinte), il est simplement le seul d’entre nous à s’être fait identifier. Mais ce jour-là, la colère et la frustration de tous prenaient le pas sur la raison. Si nous avions été de ces syndicalistes agricoles proches de la droite qui, régulièrement, défoncent les services administratifs, nous n’aurions même pas été inquiétés ! Des promesses avaient pourtant été faites devant un parlementaire et un conseiller général, assurant qu’il n’y aurait pas de poursuites mais, encore une fois...
• Comment vous défendez-vous ?
Y. Langrenez - Nous avons monté une association et créé un blog - http://atg-association.over-blog.com/ - pour mutualiser nos actions et avoir une reconnaissance publique de nos luttes. Nous pouvons encore compter sur l’aide de la vice-présidente du conseil régional à la formation professionnelle (Michèle Leflon, PCF), sur le député (Philippe Wuilque, PS), qui fournit l’avocat de notre collègue, sur le conseiller général (Pierre Cordier, divers droite), qui nous facilite les relations avec l’administration et le conseil général, et sur la maire et présidente de la communauté d’agglomération (Claudine Ledoux, PS), car elle préside le comité de pilotage du CTP. Pour l’instant, localement, nous sommes encore « à la mode », donc nous n’avons pas encore de sentiment d’abandon, mais nationalement qui se rappelle de nous ?