Paris, le 13 octobre 2005 - Le Ministre de l’Industrie a refusé hier dans un courrier1, la
demande d’expertise indépendante sur les questions nucléaires soumises au débat public. La
proposition élaborée sous l’égide de la CNDP devait permettre à des experts indépendants
d’accéder aux documents « secret défense » pour répondre aux questions posées lors des
débats publics sur l’EPR et la Gestion des déchets radioactifs. Nos associations reconnaissent
la bonne volonté, et le courage de la CNDP mais ne participeront pas à un débat n’apportant
pas toutes les réponses aux citoyens.
« La réponse du Gouvernement enterre tout espoir d’un débat sur les risques liés au
nucléaire dans notre pays alors que se préparent des projets cruciaux » déclare Yannick
Jadot, Directeur des campagnes de Greenpeace France. « C’est une décision grave qui nous
rappelle que nucléaire et démocratie ne sont toujours pas compatibles au 21e siècle. On est
bien loin de la transparence affichée et vantée dans les plaquettes de l’industrie et des
ministères. »
Quels sont donc ces sujets qui tuent le débat public, ces sujets que les Français doivent ignorer
à tout prix, ces sujets sur lesquels l’Etat invoque le secret défense pour permettre à EDF et
Areva de ne pas répondre ?
– Qu’un réacteur EPR, celui qu’on cherche absolument à nous vendre, celui dont on
nous vante en permanence l’excellence technologique et qu’on cherche à vendre dans
le monde entier, n’a pas été conçu pour résister à un attentat type 11 septembre ?
– Qu’Areva extrait chaque année des combustibles irradiés 10 tonnes de plutonium qui
peuvent aisément servir à la fabrication de bombes atomiques ?
– Que les transports de plutonium ne résisteraient pas à une attaque terroriste et
qu’ils passent dans nos villes ?
– Qu’EDF et Areva sont impliqués dans un trafic international de matières fissiles ?
« En l’absence de transparence, quand les seules informations « interdites » qui fuitent ou les
quelques études d’experts indépendants démontrent le contraire de la thèse officielle, les
citoyens sont en droit d’estimer qu’on leur cache la vérité. » ajoute Hélène Gassin.
La CNDP se voit refuser le droit d’apporter des réponses aux questions parfaitement légitimes
des citoyens sur les risques nucléaires. Mais, que le Gouvernement ne s’y trompe pas, ce
débat de société aura bel et bien lieu.