Officiellement, l’objectif principal de la COP26 est de conserver la possibilité de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C. Mais les délégués ont déclaré qu’il restait beaucoup de travail à faire pour y parvenir. [Selon le Guardian du 8 novembre, « les engagements actuels des divers acteurs sont insuffisants et conduiraient à un réchauffement de 2,7°C, selon les calculs des Nations unies ».]
Le Met Office a évalué la température humide, qui combine à la fois chaleur et humidité [1]. Lorsque cette mesure atteint 35°C, le corps humain ne peut plus se refroidir en transpirant et même les personnes en bonne santé assises à l’ombre meurent dans les six heures. L’analyse du Met Office a utilisé une limite de température humide de 32°C, à laquelle les travailleurs doivent se reposer régulièrement pour éviter l’épuisement dû à la chaleur, pendant au moins 10 jours par an.
Si les efforts pour mettre fin à l’urgence climatique échouent et que les températures augmentent de 4°C, la moitié de la population mondiale souffrira de ce stress thermique extrême.
La chaleur est l’impact le plus évident du réchauffement de la planète et la chaleur extrême dans les villes du monde entier a triplé au cours des dernières décennies, selon une étude récente du PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America). Au cours de l’été 2020, plus d’un quart de la population des Etats-Unis a souffert des effets de la chaleur extrême, avec des symptômes tels que des nausées et des crampes.
Au moins 166 000 personnes sont mortes à cause des canicules dans le monde au cours des deux décennies jusqu’en 2017, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le gouvernement britannique a été averti à plusieurs reprises par ses conseillers climatiques officiels que le pays est « terriblement mal préparé » à l’augmentation de la chaleur, en particulier dans les endroits vulnérables comme les hôpitaux et les écoles.
L’analyse du Met Office s’appuie sur les recherches menées dans le cadre du projet Helix (High-End Climate Impacts and Extremes), financé par l’Union européenne, qui cartographie également les risques croissants d’inondations fluviales, d’incendies de forêt, de sécheresse et d’insécurité alimentaire. La quasi-totalité du monde habité est touchée par au moins un impact.
Andy Wiltshire, du Met Office, a déclaré : « Chacun des impacts climatiques présente une vision effrayante de l’avenir. Mais, bien sûr, un changement climatique sévère entraînera de nombreux impacts, et nos cartes montrent que certaines régions seront affectées par de multiples facteurs. »
Les pays tropicaux, dont le Brésil, l’Ethiopie et l’Inde, sont les plus durement touchés par le stress thermique extrême, certaines régions étant poussées vers la limite de ce qui est vivable pour les humains. Mais le professeur Albert Klein Tank, directeur du centre Hadley du Met Office, a déclaré : « Ces cartes révèlent les régions du monde où les impacts les plus graves sont prévus. Cependant, toutes les régions du monde – y compris le Royaume-Uni et l’Europe – devraient subir les effets continus du changement climatique. »
Depuis quelques années, les scientifiques mettent en garde contre les niveaux mortels de chaleur et d’humidité. Une étude de 2015 montre que les pays du Golfe, cœur de l’industrie pétrolière mondiale, vont souffrir de vagues de chaleur au-delà de la limite de la survie humaine si le changement climatique n’est pas maîtrisé.
La région la plus mortelle de la planète, étant donné les futures canicules extrêmes, sera la grande plaine du Nord de la Chine (article de Damian Carrington, dans le Guardian du 31 juillet 2018), l’une des régions les plus densément peuplées du monde et la plus importante zone de production alimentaire de cette grande nation. ()
Damian Carrington