Le Parti travailliste, reconnu comme un parti du Congrès de Nouvelle-Calédonie admis à faire campagne pour le référendum, appelle à la non-participation si cette date était maintenue, suite au communiqué de presse du 28 octobre adressé à l’État par les trois structures indépendantistes présentes et reconnues au Congrès de Nouvelle-Calédonie.
« Le peuple demeure dans la crainte et le questionnement »
Le communiqué du MNSK datant du 14 octobre dernier avait affirmé que le contexte sanitaire est très affligeant, tout particulièrement par rapport au nombre inaccoutumé de décès, dans le milieu kanak et océanien. Ce qui, continuellement, impacte dans une dimension très profonde les familles et les clans. Les recueillements et les démarches coutumières prévues dans ces circonstances, n’ont toujours pas pu avoir lieu pour honorer comme il se doit ces nombreux défunts partis si brutalement.
Manifestation à Paris. Crédit Photo. DR
Sans omettre l’aspect financier auquel nombre d’entreprises font face et qui impacte amplement la classe ouvrière, par des pertes d’emploi, le chômage, l’arrêt des contrats précaires, et ce malgré les mesures alternatives du gouvernement afin d’atténuer leur perte de pouvoir d’achat. Les incertitudes que fait peser la délibération 44 sur l’avenir des CDI non-vaccinés et leur possible licenciement sont une pression de plus qui vient alourdir notre liste.
Désemparé, le peuple demeure dans la crainte et le questionnement. La société calédonienne est très impactée par les conséquences de cette crise sanitaire et économique. L’obligation vaccinale et le pass sanitaire, sont encore le sujet de fortes contestations qui fragmentent la population, les clans, les familles, les autorités coutumières, etc., et surtout les maintiennent dans un important clivage.
« Marche forcée orchestrée par l’État et ses acolytes pro-colonialistes »
Dans ces conditions, le Parti travailliste et les nationalistes du MNSK estiment que tenir un rendez-vous aussi important que la consultation du 12 décembre reviendrait à ne pas prendre au sérieux les conséquences de cette situation et son impact psychologique et dévastateur. Les arguments pour le maintien de cette consultation se justifient par une économie calédonienne en berne, et une légère amélioration des indicateurs sanitaires. Nous y voyons là déjà une marche forcée orchestrée par l’État et ses acolytes pro-colonialistes.
Nous tenons à préciser que l’enjeu du référendum concerne avant tout un tournant majeur pour le peuple Kanak, face à son histoire et son destin. Cet aspect fondamental étant occulté, la seule réponse induite et raisonnable sera la non-participation de toutes celles et tous ceux épris de véritable liberté.
Afin de consolider les prises de position des différentes structures de la mouvance indépendantistes, nous sollicitons au plus vite la tenue d’une Direction nationale de campagne commune incluant ainsi toutes les forces vives présentes au congrès populaire du 22 août dernier, pour que d’une seule voix, la seule qui soit vitale, nous puissions ensemble nous préparer aux suites de notre non-participation.
Marie Pierre Goyetchex, Jean-Yves Nomoigne