Le flambeau lui a été transmis par Pablo Iglesias, ex-secrétaire général de Podemos, en mars dernier. À l’époque, l’ancien leader de la gauche radicale quittait le gouvernement de coalition pour se lancer dans la bataille électorale de la région autonome de Madrid, finalement perdue en mai.
Yolanda Díaz, issue du Parti communiste espagnol et non de Podemos, avait été désignée par son ami comme la future candidate de la gauche radicale pour les élections générales de 2023. Depuis, la ministre du Travail s’est imposée comme le membre le plus coté du gouvernement de coalition de gauche, selon un baromètre du Centre de recherches sociologiques espagnol.
Ce samedi 13 novembre, la Galicienne a une nouvelle fois attiré les projecteurs de la presse espagnole à Valence, lors d’une “opération visant à consolider le leadership de Yolanda Díaz” à la gauche de la gauche espagnole, observe La Vanguardia, de tendance libérale conservatrice.
La numéro 3 de l’exécutif a été conviée par la vice-présidente de la région autonome de Valence, Mónica Oltra, à une réunion politique rassemblant des formations classées à la gauche du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) et baptisée “Otras políticas” (“Autres politiques”). La maire de Barcelone, Ada Colau, la leader du microparti de gauche radicale Más Madrid, Mónica García, et la chef du Mouvement pour la dignité et la citoyenneté de Ceuta, Fatima Hamed Hossain, étaient également présentes, énumère La Vanguardia.
“En d’autres termes, une série de personnalités politiques féminines qui ont pris de l’importance ces dernières années.”
Une menace pour toute la gauche
Ces cinq figures partagent “une forte identité féministe, […] la conscience que la crise climatique et les inégalités sont les thèmes clés du moment, que l’extrême droite est l’ennemi à battre et qu’il est nécessaire de chercher à nouveau d’autres façons de faire de la politique”, résume le site républicain de gauche InfoLibre.
“Les citoyens curieux, intéressés ou désireux de voir ce mouvement se traduire en un projet électoral devront encore attendre pour le voir se confirmer compte tenu des nombreux obstacles qu’il doit surmonter”, tempère le journal de centre gauche El País.
Et, pour preuve, l’union des gauches radicales est loin d’être assurée. En témoigne l’absence des deux nouvelles figures de Podemos, la secrétaire générale du parti, Ione Belarra, et la ministre de l’Égalité, Irene Montero, non invitées à l’événement Otras políticas.
Pour le quotidien conservateur ABC, “l’inexplicable popularité de Yolanda Díaz, stimulée par ses combats avec [le Premier ministre socialiste] Pedro Sánchez [notamment au sujet de l’ambitieuse réforme du Code du travail actuellement menée par l’exécutif espagnol] et la bonne image qu’elle a acquise dans les médias de gauche” menacent d’absorber à la fois l’électorat de Podemos – et donc anéantir la formation fondée en 2014 – mais aussi une partie des voix du PSOE – fragilisant ainsi le grand parti de la gauche espagnole.
Valentin Scholz
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