La supercherie a été découverte quand l’un de ces « acteurs », simulant un patient schizophrène en crise, a longuement paralysé le fonctionnement d’un service de psychiatrie. Il a été contraint de se dévoiler par crainte de recevoir une injection afin de le calmer. Pendant que l’équipe soignante était mobilisée sur ce prétendu cas, d’autres patientEs, nécessitant elles et eux de réels soins urgents, attendaient dans un couloir.
La direction entendait ainsi préparer la « certification » de l’établissement, obtenue sur le modèle de l’entreprise privée, par la visite « d’experts visiteurs » jugeant la qualité des soins sur des « critères » technocratiques, ne prenant pas en compte les conditions réelles de travail dans l’établissement — par exemple le manque de personnel.
Si la direction de l’établissement est responsable de ces méthodes honteuses et doit rendre des comptes, elle n’a fait que s’inscrire, de manière caricaturale, dans les exigences du « management hospitalier » imposé par les gouvernements successifs depuis le plan Juppé de 1995.
Les directeurs sont désormais des « managers hospitaliers » jugés et notés sur leur capacité à soumettre le soin aux exigences de la productivité et de la rentabilité.
Au début du quinquennat, Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, avait proclamé : « L’hôpital entreprise, c’est fini ». Lors du « Ségur de la santé », son successeur Olivier Véran a lui aussi prétendu redonner du sens au soin face à une gestion purement administrative. Ce qui s’est passé à Brive montre qu’il n’en est rien.
Dans la réalité rien ne change, et les personnels écœurés et épuisés quittent l’hôpital.
En poursuivant la mobilisation, engagée le 4 décembre, il est temps d’en finir pour de bon avec l’hôpital entreprise, son mépris des personnels et des malades.
NPA, Montreuil, le 9 décembre 2021