Depuis 2017, la législation leur interdisait de poursuivre leurs études. En Tanzanie, les adolescentes enceintes ou mères sont de nouveau autorisées à aller à l’école, raconte le quotidien qatari Al-Jazeera.
C’est l’ancien président John Magufuli qui avait réinstauré cette loi datant de 1961. Le Tanzanien considérait qu’il était “immoral” que les jeunes filles soient sexuellement actives, jurant qu’aucune étudiante qui tomberait enceinte ne terminerait ses études sous son mandat.
Après son décès, en mars 2021, sa successeure et actuelle présidente Samia Suluhu Hassan a cherché à rompre avec certaines des politiques menées par l’autocrate. Lors d’une cérémonie à Dodoma, fin novembre, la ministre de l’Éducation Joyce Ndalichako a ainsi annoncé que “les écolières enceintes seront autorisées à poursuivre leurs études après l’accouchement”.
Une circulaire officielle a depuis été publiée pour rendre effective l’abrogation, rapporte le site en ligne Daily News.
Vers la fin des sanctions financières ?
L’association Human Rights Watch avait dénoncé dès 2017 ces discriminations envers les étudiantes enceintes, qui se voyaient expulser des écoles et interdites de revenir après leur accouchement.
Certains donateurs internationaux ou associations militant pour les droits de l’homme avaient même coupé leurs financements au pays pour afficher leur désaccord.
La Banque mondiale avait quant à elle gelé un prêt de 300 millions de dollars destiné à l’éducation des filles. Selon l’institution, plus de 120 000 d’entre elles arrêtent l’école chaque année, dont 6 500 en raison de leur grossesse ou d’un enfant.
La Banque mondiale salue l’annonce du gouvernement tanzanien sur la levée des barrières pour accéder à l’éducation, avait réagi [l’institution] fin novembre.
We welcome the move by the Government of Tanzania to proactively encourage young mothers to continue their education. This is a welcome step for many girls, allowing them to unlock their full potential.
— Sweden in Tanzania (@SwedeninTZ) November 24, 2021
La décision a également été saluée sur Twitter par l’ambassadeur de Suède en Tanzanie, dont les financements du pays avaient eux aussi été coupés après la réduction progressive des libertés dans la République-Unie de Tanzanie.
Courrier International
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