“L’émancipation de la femme a détruit l’autorité des parents sur les enfants” ; “en faisant descendre l’homme de son piédestal, l’épouse et mère s’est en réalité privée des moyens d’assurer la discipline” ; “ce n’est qu’en acceptant la volonté de son mari qu’une mère pouvait obtenir l’obéissance des plus jeunes” ; ces quelques phrases, citées par The Guardian, faisaient partie d’un texte proposé lors d’un examen national d’anglais à des Indiens de 14-15 ans. Le passage a suscité une vague d’indignation parmi les parents.
Sonia Gandhi, la présidente du Parti du congrès, nationaliste, actuellement dans l’opposition, en a lu certains extraits au Parlement lundi 13 décembre, rapporte le quotidien The Hindu. Elle a dénoncé un examen d’“une misogynie flagrante” et a appelé le ministère de l’Éducation et le Conseil central de l’éducation secondaire (CBSE) à retirer le passage, à présenter des excuses et à mener une enquête sur la façon dont la question du genre devrait être abordée dans l’enseignement.
Pas la première fois
“Juste après l’intervention de Mme Gandhi, le CBSE a fait savoir dans un communiqué que le passage controversé serait supprimé de l’examen et que tous les élèves recevraient la note maximale” concernant la compréhension de ce passage, indique The Hindu.
D’après The Guardian, “les programmes nationaux ont souvent été accusés de perpétuer des stéréotypes rigides” dans un pays où les différences d’accès à l’éducation restent importantes. Moins de 60 % des jeunes filles de 15 ans sont alphabétisées contre presque 80 % des garçons. “Il y a eu cependant quelques tentatives pour faire bouger les conceptions”, relève le journal britannique. “En mars dernier, dans l’État du Pendjab, un programme de ‘sensibilisation au genre’ a été mis en place pour les élèves de 10 à 14 ans.”
Courrier International
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