l a fallu un sacré culot à Sarkozy, quelques jours après avoir évoqué « la liquidation de 68 », pour oser recycler le terme de Grenelle dans une prétendue grande conférence sur l’environnement. Mais, avec le renfort d’associations peu soucieuses de construire un véritable rapport de force, on peut dire que le plan com’ de Sarkozy a bien fonctionné. Les animateurs télé Hulot et Bougrain-Dubourg, promus sauveurs de la planète par d’aimables sponsors, se réjouissent. Hélas, la rencontre, qualifiée d’« historique » par l’ami des oiseaux, a des airs de capitulation en rase campagne pour le mouvement écologiste : ainsi, pendant les cordiales discussions (repoussées de septembre à octobre pour cause de tournage de Hulot), les plants OGM continueront de pousser, le béton commencera à couler à Flamanville pour la construction de l’inutile et dangereux EPR, et le bitume des nouvelles autoroutes continuera de s’étaler sur la campagne...
Aucune mesure d’urgence ou moratoire n’a été exigé par les associations environnementalistes en échange de cette opération de communication à quelques jours des élections législatives. Seul le réseau Sortir du nucléaire a dénoncé cette mascarade, en exigeant « d’annuler le décret de l’EPR comme préalable indispensable à tout Grenelle de l’environnement ». D’ailleurs, l’idée d’un « contre-Grenelle », ou d’une grande manifestation, fait son chemin. Elle pourrait aboutir grâce au réseau Sortir du nucléaire, mais aussi à la Confédération paysanne, etc.
Les associations environnementales réunies dans « l’alliance » (dirigée par des associations proches de la mouvance Hulot, comme WWF, ou les Amis de la Terre) nous avaient déjà surpris en attribuant une note à tous les partis ayant participé aux politiques de destruction de l’environnement depuis 30 ans. Par naïveté (ou peut-être dans le but de mieux négocier certaines subventions), elles se sont prêtées à une sinistre mascarade, qui laisse pas mal d’adhérents désorientés.
La LCR sera évidemment, dès la rentrée, de toutes les mobilisations qui permettront de porter les revendications écologistes urgentes, avec notamment l’exigence de l’arrêt immédiat du chantier de l’EPR, un moratoire sur les OGM et la construction de nouvelles autoroutes ou incinérateurs.
D’ici là, et notamment lors des législatives, la LCR continuera d’avancer ses propositions pour une véritable rupture avec la logique de la destruction et du pillage de la planète : gratuité des transports collectifs (qui doivent être massivement développés en récupérant les profits des entreprises pétrolières), comme réponse immédiate à l’effet de serre ; arrêt immédiat des OGM en plein champs et interdiction de leur utilisation dans l’alimentation humaine et animale ; sortie programmée du nucléaire en dix ans grâce à un investissement massif dans les énergies renouvelables.