Rodriguez, facteur à Colombes, a été licencié pour insubordination. On lui reproche d’avoir refusé d’effectuer des heures supplémentaires non payées. En effet, La Poste oblige les facteurs à écouler le courrier, alors que leur temps de travail est dépassé. Rodriguez a donc été licencié parce qu’il a défendu l’application du code du travail ! Un recours aux prud’hommes va être effectué par le syndicat SUD 92. Mais, dès les jours suivants, les postiers de Colombes se sont majoritairement mis en grève, et ils ont refusé de travailler plus.
Gaël Quirante, représentant SUD au bureau de Levallois et membre titulaire du CHSCT départemental, était sous le coup d’une demande d’autorisation de licenciement auprès de l’inspection du travail. Après presque deux mois d’enquête, l’inspection du travail a balayé les motifs de La Poste, qui demandait le licenciement de ce salarié protégé, refusant par conséquent l’autorisation de licenciement. Malgré cette décision, la direction de La Poste a fait le choix de sanctionner lourdement ce syndicaliste, en proposant une mise à pied de deux mois.
La direction des Hauts-de-Seine n’a pas hésité à utiliser tous les moyens pour tenter de virer les gêneurs. Au bureau de Levallois, un ancien facteur a témoigné des pratiques de la direction locale, qui lui a demandé, suite à une dégradation de son véhicule personnel, de porter plainte contre une liste de syndiqués SUD, dont Gaël, la direction lui expliquant « qu’un nettoyage dans ce bureau était plus que nécessaire ».
Aujourd’hui, La Poste tente de réprimer tous ceux qui résistent, qu’ils soient syndicalistes ou non. Sa volonté est évidente : balayer tout ce qui pourrait s’opposer à sa politique de réorganisation, qui entraîne des suppressions d’emplois, la détérioration des conditions de travail, et donc de la qualité de service.
Face à cette direction de combat, l’expérience des dernières semaines est capitale. Le comité de soutien contre la répression se poursuit. La pétition, signée par presque 500 personnes, est toujours en ligne1. Cette activité unitaire et interprofessionnelle a permis le succès de la manifestation de soutien, le 23 mai dernier. La manifestation avait regroupé plus de 300 personnes devant le siège de la direction départementale de La Poste. Ce succès est un formidable encouragement pour les bagarres qu’il faudra immanquablement livrer dans les semaines et les mois à venir. La Poste pense que, par la répression, elle obtiendra la paix sociale. La suite lui prouvera le contraire.
Note
1. http://repressionalaposte.zeblog.com
Voir aussi le communiqué syndical : Gaël Quirante : La Poste sanctionne lourdement un syndicaliste