Benjamin Stora est parmi les historiens français les plus connus pour ses études sur la guerre d’Algérie. Il a écrit entre autres Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens, L’Harmattan, 1985 Les sources du nationalisme algérien, L’Harmattan, 1989 ; L’histoire de l’Algérie coloniale 1930-1954, La Découverte, 1991 ; Histoire de la guerre d’Algérie 1954-1962, La Découverte, 2004 dernière édition ; Histoire de l’Algérie depuis l’indépendance (1962-1988), Repères/La Découverte, 1995 ; La guerre invisible : Algérie, années 90, Presses de Sciences-Po, 2001 ; sous la direction de Mohammed Harbi et Benjamin Stora, La Guerre d’Algérie - 1954-2004, la fin de l’amnésie, Robert Laffont, 22 mars 2004.
Stora a commencé à étudier la guerre d’Algérie dès la seconde moitié des années 1970, au moment où la France découvrait enfin Vichy, entre autres grâce à l’historien américain Paxton et du documentaire d’Ophuls, Le chagrin et la pitié. Stora a été un militant politique engagé. Il l’explique dans une autobiographie politique, La dernière génération d’Octobre, Stock (septembre 2003). Benjamin Stora est né dans une famille juive en Algérie – depuis le décret Crémieux de 1870, les juifs d’Algérie sont considérés comme citoyens français – à Constantine, en 1950. En 1955, Constantine sera l’une des grandes villes soumises à une offensive militaire de l’armée française et Stora découvrira, à l’âge de 5 ans, cette guerre. Dans son autobiographie, il fait une description pleine de tact et de subtilité de son enfance, de sa famille et du choc que fut, pour lui et pour elle, la guerre d’Algérie.
Charles André Udry (rédaction de « A l’encontre »)
Ntice universitaire
http://village.online.co.ma/stora/
Né en Algérie, à Constantine, en 1950, Benjamin STORA est Professeur des Universités. Il enseigne l’histoire du Maghreb et de la colonisation française (Indochine-Afrique), co-dirige l’Institut Maghreb-Europe à Paris VIII-St Denis depuis 1990.
Titulaire de plusieurs Doctorats en Histoire et sociologie dont celui en Sciences Sociales du Maghreb et du Moyen-Orient contemporains (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales- 1978), il a travaillé sous la direction de MM. René REMOND, Philippe VIGIER, Charles-Robert AGERON.
Ses thèses recueilleront les plus hautes distinctions universitaires (Mention Très Bien ou Très Honorable). Elles ont porté sur :
– Messali Hadj 1898-1974, (soutenue en 1978)
– Sociologie du nationalisme algérien, L’Analyse sociologique par l’approche biographique, (soutenue en 1984)
– Histoire politique de l’immigration algérienne en France 1922-1962, (Thèse d’Etat, 1991).
En matière d’enseignement, Benjamin STORA a d’abord été, en 1982, Assistant en Sociologie et Histoire contemporaine à Paris VII (Jussieu). Maître de conférence en 1986 et Professeur d’Histoire contemporaine à Paris VIII-Saint-Denis depuis 1993, il a été nommé responsable de la préparation au CAPES d’histoire-géographie en 1993. Par ailleurs, il participe à l’encadrement des DEA Maghreb (Paris I, III et VIII) et Tiers Mondes , Afrique (Paris VII et VIII). Il participe aussi à l’encadrement des DEA Méditerranée à l’INALCO, où il a aussi été chargé d’enseignement.
Sur le plan de la Recherche, Benjamin STORA est Directeur scientifique de l’Institut Maghreb-Europe ( Paris VIII). Il est membre du Laboratoire Tiers Monde- Afrique (CNRS), et de celui de Sociologie de la Connaissance ( Paris VII). A l’Institut d’Histoire du Temps Présent (CNRS), il est membre de deux groupes de travail : Décolonisation de l’Empire français et Histoire et Psychanalyse.
Il dirige, depuis 1995, le DEA Maghreb, Sciences sociales à St Denis -Paris VIII.
Benjamin STORA a passé l’année 1996 à Hanoi, détaché à l’Ecole Française d’Extrème Orient (EFEO) pour une recherche sur les « Imaginaires de guerre, Algérie-Vietnam »(ed La Découverte 1997). Il a enseigné à l’université de New York (NYU) , en 1998, l’histoire de la colonisation française. Il se trouve en détachement à Rabat à l’ex-IRMC, en 1999, pour une recherche sur les nationalismes marocain et algérien. S’intéressant à la production et diffusions des images pour l’écriture de l’histoire, il a réalisé trois documentaires pour la télévision sur la guerre d’Algérie.