La capitale nationale, Khartoum, s’est réveillée ce matin, samedi 15 avril, au son des coups de feu et du bourdonnement des avions, et des rapports faisant état de victimes civiles.
Ce danger imminent exige que les personnes concernées appellent les deux parties à un cessez-le-feu et fassent appel à la raison pour s’opposer fermement aux plans destructeurs qui visent à faire avorter le glorieux projet de révolution et son ambition de transformer le pays en un État civil démocratique de liberté, de paix et de justice.
Le phénomène de la détérioration de la sécurité a commencé il y a des décennies dans les États du Darfour, du Kordofan méridional et du Nil Bleu, et il n’aurait jamais commencé sans le coup d’État des Frères musulmans et leur insistance à déchirer le pays et à humilier ses citoyens pacifiques.
Aujourd’hui, ce phénomène a dépassé ce cadre géographique pour s’étendre à l’ensemble du pays. Les récents affrontements dans la région de Marawi, dans l’État du Nord, ont donné lieu à de vives tensions, qui ont conduit à des confrontations militaires en raison de la concurrence entre l’armée et les Forces de soutien rapide. Ces tensions ont été alimentées par les influences régionales environnantes qui sont devenues évidentes sur la scène soudanaise, avec l’intervention d’éléments du régime déchu par le biais d’une mobilisation médiatique et d’un travail, apparent et caché, visant à diffuser le message de haine.
Cette crise permanente est le résultat de la volonté de nombreuses parties de maintenir leurs intérêts douteux au Soudan. Rien qu’au Darfour, et au cours de la semaine dernière, avec la participation de groupes transfrontaliers, la région de Forbaranga a été attaquée, où 25 personnes ont été tuées, des milliers ont été déplacées et des dizaines de personnes ont été blessées. Dans la région de Kundube, au Darfour occidental, six personnes ont été tuées. Dans l’État du Darfour Nord, une milice armée a attaqué la région de Luwabid, à 40 km d’El Fasher, la capitale de l’État, où un véhicule d’une banque a été attaqué, quatre employés ont été tués et l’argent (les salaires) a été saisi, en plus d’autres incidents.
Conscients de leur responsabilité nationale et morale, et de ce que la conscience nationale leur dicte dans la situation historique critique que traverse le pays, de nombreuses organisations syndicales se sont réunies au siège de l’Union des journalistes soudanais à Khartoum et ont convenu de faire face aux tentatives de sédition et de déstabilisation du pays, de s’opposer à la guerre, à la dégradation de la sécurité et à l’impunité, dans l’espoir de mesures sérieuses pour faire prévaloir la voix de la raison et de la sagesse et pour désamorcer les crises et les conflits qui se sont intensifiés.
Les efforts se poursuivront pour discuter des crises, trouver des solutions et appeler tous les syndicats et organismes civils à assumer leur rôle et à participer à la responsabilité de mettre fin à la guerre et à l’effondrement de la sécurité.
Signataires :
Union des journalistes soudanais. Comité directeur de l’Association du barreau soudanais. Comités de la zone industrielle de Bahri. Solidarité des syndicats soudanais. Comité de l’Union des professeurs de l’Université soudanaise des sciences et de la technologie. Comité directeur de la Fédération des ingénieurs soudanais. Comité des enseignants soudanais. Union des écrivains soudanais. Le comité du syndicat des pharmaciens de l’État de Khartoum. Association des avocats du Darfour. Syndicat du personnel enseignant de l’université de Khartoum
Collectif
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