Cet après-midi, nous avons appris la triste nouvelle du décès de Marijke Colle. Marijke était atteinte d’un cancer. Nous souhaitons tout d’abord exprimer nos plus sincères condoléances à son partenaire Pips, à ses sœurs, à ses nombreux amis et camarades dans le monde entier.
Avec Marijke, nous perdons, avec la Gauche anticapitaliste / SAP-Antikapitalisten et la Quatrième Internationale, une camarade active, passionnée et hyper-intelligente, qui a joué un rôle majeur dans notre organisation pendant plusieurs décennies, au sein de la commission écologie et féminisme, en tant que co-directrice de notre école internationale, l’Institut international de Recherche et de Formation.
Le décès de Marijke représente également une perte énorme pour le mouvement féministe dans notre pays, où elle était l’une des pionnières de la précédente vague, et où elle a soutenu avec beaucoup d’enthousiasme le(s) nouveau(x) mouvement(s) féministe(s) et les actions du 8 mars au cours de ces dernières années. Une perte pour le mouvement climatique, auquel elle a essayé de participer activement jusqu’à la fin, y compris au niveau local dans le Mouvement climatique de Gand. Marijke était également une syndicaliste de lutte pendant de nombreuses années, y compris au sein du conseil d’administration et en tant que militante de l’ACOD (CGSP) Enseignement de Flandre Orientale.
Marijke était également une internationaliste de la meilleure espèce. L’une des dernières actions auxquelles elle a pu participer à Gand était une action de solidarité avec les Ukrainien·ne·s. Mais aussi des centaines de camarades, jeunes et vieux/vieilles, du monde entier qui ont pu travailler avec elle ou écouter ses formations toujours intéressantes, dans les camps de jeunes de la 4e Internationale [1], dans les écoles internationales de l’Institut international de Recherche et de Formation, dans la direction de l’Internationale et les divers comités internationaux (féminisme, écologie,…) auxquels elle a participé au fil des ans, ont appris à connaître Marijke comme une camarade qui disait toujours ce qu’elle pensait, mais dont on pouvait toujours apprendre quelque chose.
Un souvenir personnel : l’une des premières fois que j’ai rencontré Marijke, c’était dans les années 1980, alors que j’étais une très jeune militante du SJW [2], l’organisation de jeunesse du SAP (à l’époque le Socialistische Arbeiderspartij / Parti ouvrier socialiste – POS en français), et que j’allais aider un mercredi après-midi au « bulwark », notre secrétariat national à Bruxelles. En tant qu’enseignante, Marijke avait congé le mercredi après-midi et, à l’époque, il y avait également une réunion hebdomadaire le mercredi soir du bureau politique. Lorsque j’ai demandé ce que je pouvais faire, Marijke m’a dit que le bâtiment aurait besoin d’un nettoyage ici et là (à juste titre). Elle m’a donc donné une brosse à tourner, une serpillière et un aspirateur. En d’autres termes : organise-toi et tire ton plan, dis. Plus tard dans l’après-midi, j’ai été autorisé, de manière beaucoup plus agréable et laconique, à classer les archives. Cet après-midi-là, j’ai beaucoup appris sur mon organisation et sur le fait qu’il est possible de réaliser beaucoup de choses avec peu de moyens. J’ai aussi appris plus tard que s’organiser, c’est un peu comme essayer de rassembler un troupeau de chats.
Thomas Weyts