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Les membres du syndicat RCN (Royal College of Nursing) sont furieux que le gouvernement n’ait proposé qu’une augmentation de 5 % pour cette année, alors que l’inflation est plus de deux fois supérieure. À l’hôpital Saint-Thomas, dans le centre de Londres, Alice explique qu’elle est en grève pour une raison essentielle : « Nous avons besoin de plus d’infirmières », dit-elle. « Nous ne sommes jamais au complet. Nous sommes toujours en train de remplir les postes avec des employés de banque ». Elle et ses collègues sont furieux que le gouvernement ait assigné leur syndicat en justice pour qu’il ramène à 28 heures la grève de 48 heures qu’ils avaient prévue.
Piquets de grève animés
Alice estime qu’il s’agit d’une manœuvre « sournoise ». « Les conservateurs ont agi de manière tout à fait politique », a-t-elle déclaré. « Ils auront dépensé beaucoup d’argent pour aller devant les tribunaux. C’était juste pour dire, nous avons le pouvoir sur vous, vous devez faire ce que nous voulons. »
À l’hôpital voisin de Great Ormond Street, les piquets de grève sont animés malgré un accord entre le RCN et l’hôpital qui a contraint de nombreuses infirmières à travailler tout au long de la grève.
Charleen exprime des sentiments mitigés à l’égard de cette décision. « D’un côté, je comprends, nous nous occupons d’enfants vulnérables. D’un autre côté, en tant que travailleuse, je me sens un peu trahie ». Elle ajoute que le syndicat aurait dû s’en tenir à son projet de grève de 48 heures, malgré la victoire juridique des conservateurs. […]
La consternation s’est emparée des infirmières lorsqu’il est apparu que le syndicat avait décidé de ne pas contester l’action en justice avec sa propre équipe juridique.
Négociations avec les conservateurs
Au lieu de cela, Pat Cullen, leader du RCN, s’est présenté seule devant le juge avec une déclaration qui ne disait guère plus que le syndicat estimait que l’ensemble de la grève prévue était légale.
Dans les jours qui ont précédé le procès, M. Cullen avait promis une solide défense de la grève, avec une équipe de juristes bien au fait de la jurisprudence syndicale. Jusqu’à présent, le syndicat n’a pas expliqué pourquoi il n’a pas contesté l’affaire comme il se doit.
Et ce n’est pas seulement au tribunal que les dirigeants ont échoué. Au début de l’année, le RCN a mis fin à ses actions dès que les conservateurs ont accepté de négocier, alors que la grève était le meilleur moyen de pousser les ministres à offrir davantage.
Les dirigeants syndicaux ont ensuite fait pression sur les infirmières pour qu’elles acceptent l’offre pitoyable du gouvernement en matière de rémunération le mois dernier. Ils ont ensuite menacé d’ouvrir une enquête policière contre des membres indignés qui ont signé une pétition demandant la démission du conseil syndical en place.
Cela signifie que les infirmières ne peuvent pas laisser entre les mains des dirigeants et des responsables syndicaux le vote à venir pour une grève dans toute l’Angleterre.
Yuri Prasad, Sophie Squire