BIARONG et les villages de sa périphérie étaient historiquement habités exclusivement par les peuples indigènes Tëduray et Lambangian, des peuples indigènes non moro vivant actuellement dans le contexte du BARMM : la Bangsamoro Autonomous Region in Muslim Mindanao (Région autonome Bangsamoro au Mindanao musulman). Elle n’avait pas encore été créée en tant que barangay [1].
Ces régions étaient autrefois un lieu de paix pour les Tëduray et les Lambangian, où la vie était abondante et facile en raison de la fertilité des terres.
Ces populations étaient libres de pratiquer leur culture, leur autonomie tribale, leur langue, leur système de culte et leur système de subsistance.
Aujourd’hui, l’endroit est habité par une population mixte composée de Tëduray, de Lambangian et du clan Maguindanaon Moro de Talayan. La majorité de la population est cependant composée de Tëduray et de Lambangian.
L’endroit a est devenu l’un des Barangays de South Upi (Upi Sud) lorsqu’il a été créé en 1976.
Les premiers dirigeants du Barangay Biarong étaient les Tëduray, mais dernièrement, ce sont les Maguindanaon qui ont pris le pouvoir, bien qu’ils soient minoritaires dans la localité, mais parce qu’ils ont le pouvoir des armes et des hommes de main qu’ils commandent.
Les récents affrontements entre les groupes de deux dirigeants politiques du clan Moro qui aspirent tous deux au poste de président du Barangay Biarong pour les prochaines élections du Barangay et du Sangguniang Kabataan d’octobre 2023 ont grandement affecté la vie des NMIP de la région.
De peur d’être pris dans des tirs croisés, les civils de Tëduray et Lambangian ont volontairement fui et se sont réfugiés dans le Barangay Lamud adjacent et certains sont dans le centre du Barangay Biarong.
Le chef de l’exécutif local de South Upi, Maguindanao del Sur, a ordonné aux personnes déplacées de Tëduray et Lambangian de retourner dans leurs foyers respectifs, [de fait] beaucoup d’entre elles souhaitent y retourner parce qu’elles sont en train de récolter leur palay [riz], mais elles hésitent à obéir à l’ordre parce qu’il n’y a pas de mécanisme de paix et de sécurité clairement établi. Ils craignent qu’à tout moment, les groupes belligérants organisent une fusillade parce qu’ils renforcent leurs groupes armés respectifs.
À la lumière de ce qui précède, nous demandons instamment à l’unité municipale du gouvernement local de South Upi, au gouvernement provincial de Maguindanao Del Sur, au gouvernement BARMM, au ministère des affaires des peuples indigènes (MIPA), au bureau provincial de la police de Maguindanao Del Sur, au bureau provincial de la police de Maguindanao Del Sur et à l’unité municipale du gouvernement local de South Upi, le bureau provincial de la police de Maguindananao Del Sur, le bureau régional de la police de BAR, la 6ID, l’armée philippine, l’AFP, l’OPAPPRU, le NCIP et d’autres institutions concernées pour intervenir dans la triste situation des NMIP Tëduray et Lambangian dans la région.
Ils ont besoin de plus qu’une aide d’urgence, mais d’une intervention durable de la part du gouvernement.
Leticio L. Datuwata, Timuay Labi. Justice et gouvernance à Timuay