Le vote par le Parlement européen d’une réglementation sur l’étiquetage des produits contenant des organismes génétiquement modifiés (OGM) avait été présenté comme une « avancée » décisive par les multinationales concernées. Elles avaient crié victoire un peu tôt. La bataille contre la levée du moratoire sur la commercialisation des OGM rebondit en effet aujourd’hui, après la publication le 16 octobre dernier d’une étude scientifique britannique réalisée par des experts indépendants.
Les résultats de cette étude, lancée en 1999, sont concluants. L’utilisation de colza et de betterave transgéniques a bel et bien des implications importantes sur la flore comme sur les insectes. L’impact du maïs OGM reste controversé mais, globalement, ces recherches menées dans plus de 250 champs confirment ce dont on pouvait fort logiquement se douter : le développement des cultures transgéniques a et aura des conséquences tout à fait réelles sur l’environnement. Ce que les firmes agroalimentaires ont toujours voulu nier.
Dommage que les gouvernements français successifs aient refusé d’engager une étude comparable à celle commanditée par Tony Blair, pourtant lui-même alors très favorable OGM. Il en va en France avec les biotechnologies comme avec le nucléaire. La meilleure façon d’ignorer les conséquences des activités de ces lobbies industriels, c’est encore de ne pas chercher à les connaître ! Voici en tout cas de quoi réviser les procès fait à José Bové et aux militants de la Confédération paysanne qui, précisément, dénoncent le danger des OGM produits en plein champs. Un danger scientifiquement confirmés.