Cette assemblée de membres fondateurs du nouveau parti a été soigneusement sélectionnée par un cercle de préparation dont on ne peut pas dire qu’il ait une légitimité démocratique - toutes les personnes qui voulaient en devenir membres n’ont pas été autorisées à le faire, loin de là, même des membres de longue date du Bundestag, comme Diether Dehm [1], ont été refoulés.
Mais ceux et celles qui ont été admis.e.s avaient pour la plupart un passé commun au sein de die Linke. Il y a eu quelques exceptions exotiques, présentées comme des nouveaux venus d’une qualité particulière, mais elles n’avaient guère plus pour elles que cette particularité.
Dans un éprouvant processus de désolidarisation, dissimulé en grande partie dans des luttes pour des postes ou pour des motions et amendements défendus à titre individuel lors des différents congrès du parti et prenant le plus souvent la forme de déclarations à la presse, d’interviews et de mises en causes personnelles, le groupe qui se rapprochait du projet BSW avait de facto décidé de ne plus vouloir être de gauche. Cela n’a pas été soutenu par un texte programmatique cohérent, il n’y a pas eu non plus de motions de principe ou de contre-propositions de fond présentées devant les conférences et les instances de Die Linke. La seule chose que l’on pouvait sentir, c’est que tout ce que le parti Die Linke faisait n’était plus si juste que ça. La pénurie de succès électoraux et l’autonomisation corrosive des luttes pour les places au sein du parti ont régulièrement alimenté cette frustration qui couvait.
Les grandes questions politiques de notre époque - les menaces de guerre grandissantes, la destruction accélérée des conditions climatiques et de la biosphère, la progression des partis de droite, autoritaires et racistes, l’augmentation des migrations et des exodes à l’échelle mondiale en raison des conditions de vie que le capitalisme impose partout, les phénomènes de paupérisation même dans les pays à hauts salaires - ont bien sûr joué un certain rôle dans le processus d’érosion de ce parti de masse de gauche qui avait auparavant remporté des succès. Mais seulement de manière très indirecte, car au cœur de cette évolution on trouvait, parmi les personnes salariées par die Linke, ses groupes parlementaires et ses structures annexes, les luttes bureaucratiques pour se maintenir. en place. On a assisté à la lutte de pouvoir entre l’appareil des groupes parlementaires et celui du parti, un phénomène qui a fait marqué toutes les descentes aux enfers connues par des partis de gauche antérieurs. Dans ces affrontements, les alliances changeaient au gré des considérations politiques du jour. Pendant plusieurs années, c’est ce que l’on appellait le « fer à cheval » de la gauche gouvernementale réformiste modérée, qui depuis les temps de la fondation de Die Linke n’était pas satisfaite du programme d’Erfurt et aurait aimé y trouver une plus grande acceptation du capitalisme et du militarisme, avec d’autre part ceux et celles qui étaient issu.e.es de la tradition de la Plateforme communiste, figé dans la nostalgie de l’ex-RDA, ainsi que les partisan.e.s social-démocrates de la théorie du « capitalisme monopoliste d’État » qui ont marqué le destin du groupe parlementaire et imprimé leur marque aux campagnes électorales. A un rythme plus rapide que les groupes parlementaires, les organismes de direction du parti se sont transformés - un mécanisme délibérément retenu et défendu contre toutes les tentatives de démocratisation - mais face au pouvoir des groupes parlementaires, ils ont toujours été les plus faibles. La grande majorité des 60 000 membres de Die Linke s’est trouvée de plus en plus mise à l’écart de toutes ces évolutions. Aujourd’hui, plus de 50.000 sont encore membres du parti et ils sont toujours exclus des débats.
Ce processus d’érosion de Die Linke est désormais arrivé à un point de rupture. Un groupe d’anciens responsables s’acclamant eux-mêmes s’est réuni à Berlin pour la réunion constitutive d’un nouveau parti. Des personnes politiquement très différentes se retrouvent là, alors qu’elles n’avaient presque rien à se dire ces dernières années et ne se rencontraient que dans le cadre d’alliances tactiques.
Sahra Wagenknecht, la grande outsider
Sahra Wagenknecht est la seule qui, tout au long de ce parcours, a fait des déclarations programmatiques claires et affirmé des choix. Elle a décidé, au cours d’un long cheminement de recherche personnelle que l’on peut retrouver dans les textes qu’elle a écrits au fil des années, qu’une gauche qui se réclame du mouvement ouvrier, du marxisme, des processus révolutionnaires d’expropriation et de réappropriation, n’est plus adaptée à notre époque. Elle affiche haut et fort son « contre-programme » en tant que force « conservatrice de gauche », comme elle le définit elle-même, qui défend l’économie de marché, la méritocratie, le repli de la politique sur la nation, la réglementation de l’immigration, s’oppose au « délire sur les quotas et le genre », à la « protection exagérée du climat » et à tout ce bazar. Sur le plan théorique, elle pille sans vergogne les prédicateurs bourgeois de « l’économie sociale de marché », les maîtres à penser de la social-démocratie de droite et même parmi les saillies nationalistes de la nouvelle droite dans sa lutte pour une « Allemagne normale ».
Il est à noter que Sahra Wagenknecht n’a jamais mis en discussion ce « contre-programme » au sein de son parti. Aucun congrès du parti, aucune réunion du comité directeur, aucune assemblée générale de fédération locale n’a eu la possibilité d’en discuter avec elle. Il n’y a pas même pas eu de réunions fractionnelles de la partie de Die Linke qui pourrait éventuellement faire siennes les nouvelles thèses de Wagenknecht.
La seule caisse de résonance dont les thèses politiques de Sahra Wagenknecht ont disposé, ce furent les grands médias qui n’ont rien à voir avec la gauche et qui, en Allemagne, sont traditionnellement anti-socialistes et anti-communistes, tant dans le monde analogique que numérique. Par sa manière de se présenter, sa forme particulière d’autisme politique, mais aussi par ses talents rhétoriques, SahraWagenknecht possédait de nombreux atouts pour faire d’elle une vedette médiatique aujourd’hui presque usée jusqu’à la corde.
Cette vedette médiatique joue brillamment tous les rôles à la fois : témoin clé tourné contre la vieille gauche conventionnelle et le mouvement ouvrier, caution et soutien de gauche à la terrible politique d’expulsion et de verrouillage à l’encontre des migrant.e.s, contention des protestations sociales contre la destruction du climat et pour la justice sociale à l’échelle mondiale, et prêtresse d’une nouvelle « promotion du bon sens », ancrée dans les années 50, en lieu et place de la lutte des classes. Sa « critique » du « mauvais » capitalisme, du capitalisme avide, est également volontiers appréciée dans les séminaires de managers et les réunions de lobbyistes.
La vedette médiatique Sahra Wagenknecht a des centaines de milliers de partisans - la grande majorité d’entre eux sont aussi « conservateurs de gauche » que Wagenknecht elle-même, mais plus crûment et grossièrement. Avec son attitude et ses théories, elle ne permet aucune évolution vers la gauche, mais seulement une validation des convictions dans l’espace politique de droite. Elle couvre un champ qui a été individualisé et atomisé par la réalité capitaliste, qui est imprégné de déceptions sociales et pour qui le style vulgaire de ce que l’« Alternative für Deutschland » propose est trop grossier.
Nous ne voulons plus être de gauche.
Parmi les anciens responsables de Die Linke qui se sont réunis à Berlin pour la fondation de la BSW, rares sont ceux qui trouvent convaincant le brouet indigeste que constituent les thèses politiques de Sahra Wagenknecht. Mais tous et toutes apprécient l’éclat médiatique qui entoure sa personne.
Il leur est bien utile dans leurs efforts, qui ne relèvent pas du conservatisme de gauche mais du conservatisme organisationnel, en vue de poursuivre ou de refonder une carrière de politicien professionnel. Il alimente les rêves de voir la réussite politique revenir sans se donner trop de mal. En même temps, les « théories » et les apparitions publiques de cette vedette médiatique sont si ambivalentes et opportunistes qu’elles donnent à un large éventail de sensibilités l’espoir que, tôt ou tard, les choses iront à nouveau dans la direction souhaitée : L’éternel social-démocrate formé à l’école du capitalisme monopoliste d’État, celle qui fut longtemps permanente de la „Plate-forme communiste“ et l’ancien du DKP [le petit parti communiste d’Allemagne de l’ouest fidèle à la RDA ndt], les vieux staliniens qui ont été des décennies au SED, l’ancien responsable syndical qui croit toujours autant aux billevesées sur le partenariat social.
Lors de cette réunion berlinoise, il n’a donc été question ni de réfléchir, ni de poser des fondations, mais seulement d’applaudir et de confirmer ce qui avait été convenu lors des discussions antérieures. Le reste n’était que mise en scène médiatique. La dernière décision prise lors de ces réunions préliminaires fut de ne plus s’adresser les uns aux autres en utilisant le terme de « camarade », mais de s’appeler « ami.e ». Le plus effrayant n’était pas ce nouveau vocabulaire, mais le fait que ce changement de costume se soit déroulé sans accroc. Personne n’a fait la moindre erreur, même celles et ceux qui, la veille encore, utilisaient couramment les dénominations anciennes.
Les autres conclusions du congrès fondateur étaient toutes également écrites à l’avance. Il n’y a pas eu de candidats alternatifs aux postes de direction ni pour la liste aux élections européennes. Aucune question n’a été posée aux candidat.e.s. Sauf pour l’ex-maire de Düsseldorf Thomas Geisel (qui n’a obtenu que 66%), un social-démocrate réactionnaire manifestement perçu comme un cas particulier, tous les votes ont été « gagnés » avec 90+x%. Le programme pour les élections européennes a été approuvé sans débat ni vote contre.
Une assemblée de gens qui hier encore se réclamaient de la gauche décide donc qu’à partir d’aujourd’hui, ils ne veulent plus être de gauche, mais seulement des gens raisonnables. C’est ce genre d’abjuration qui, d’une part, est appréciée du monde des médias bourgeois parce qu’ils aiment la trahison, mais pas les traîtres, et qui, d’autre part, signifie que l’on s’engage sur une piste glissante qui, en aucun cas, ne ramènera à des positions de gauche, éventuellement mieux assurées, mais conduira à des positions toujours plus droitières et à la validation du système en place.
Lorsque à la fin des années 70 les fondations de ce qui allait devenir le parti Die Grünen ont été posées, le cri de guerre en était également « Nous ne sommes pas à droite, pas à gauche, mais en avant ». Un nombre non négligeable d’anciens dirigeants d’organisations de gauche l’ont eux aussi fait leur, même si de leur part c’était moins convaincant que lorsque cela venait de Petra Kelly par exemple. Mais cette rupture avec le passé faisait écho un sentiment partagé à une échelle de masse, qui était marqué par les mouvements anti-nucléaire, écologiste, pacifiste et féministe, et qui garantissait que le nouveau ne pouvait se développer que vers la gauche. Les forces de droite se sont très vite détachées et, jusqu’en 1986, les GRÜNEN n’ont cessé globalement d’évoluer vers la gauche, ce n’est qu’ensuite que cette tendance a commencé à s’inverser pour aboutir à l’officine militariste que sont les GRÜNEN aujourd’hui.
La création de Die Linke a également démarré par la rupture de nombreux sociaux-démocrates et conservateurs du PDS avec leur tradition, et plus d’un craignait que l’union de la WASG et du PDS ne conduise à un abandon des positions bien établies et à une remise en cause de l’évolution vers la droite. C’est le contraire qui s’est produit. Sur fond de luttes sociales effectives contre Hartz IV et aussi contre la destruction de l’environnement, Die Linke est devenue une force qui engrangeait des succès et dont la seule perspective de développement se trouvait sur la gauche. Ce processus n’a été inversé que par la croissance des forces structurellement conservatrices au sein du parti et le recul des mouvements sociaux, ce qui a redonné vie aux anciennes forces de droite au sein du parti, une évolution que nous, le courant "Gauche anticapitaliste“ du parti, avons largement décrite et critiquée.
Maintenant, nous avons affaire à une nouvelle tentative, qui se fait en clamant qu‘on ne veut plus être à gauche, mais seulement en avant et raisonnables. Mais cela se passe sur fond de de généralisation d’une perception réactionnaire de la situation et en s’y adaptant. Cette adaptation ne saurait conduire à un retour à des positions de gauche. Le parti BSW n’est donc pas - contrairement à ce que certains déclarent aujourd’hui - une étape de transition vers un nouveau parti de masse de gauche, mais le début d’un aplatissement théorique et d’une adaptation politique toujours plus poussée aux idées de droite. La pente glissante vers la droite est toute tracée et de nombreux membres du BSW subiront très rapidement davantage l’attraction des centaines de milliers de leurs partisans à leur droite que celle des positions de gauche qui ont pu être les leurs par le passé.
Toute la construction du BSW en tant que projet médiatique artificiel et la focalisation des débats stratégiques sur les élections et les sondages électoraux ne feront que renforcer cette évolution.
La paix comme thème fédérateur
On prétend - et ce n’est pas totalement faux - que c’est la position commune contre la guerre qui constitue le thème central et fédérateur de BSW. Mais la question est de savoir jusqu’où va cette communauté de vues. Contrairement à Die Linke et à son programme actuellement toujours en vigueur, qui, contrairement à ce que prétend la BSW, a été confirmé lors de tous les congrès du parti, la BSW, ou plutôt la dirigeante qui lui donne son nom, ne présente pas la guerre comme le résultat des rapports de production capitalistes, mais seulement comme un « échec au niveau politique ». Cela se limite donc à une critique morale qui n’a pour ainsi dire aucune portée pratique. L’appel anti-guerre de Sahra Wagenknecht et d’Alice Schwarzer, signé par près d’un million de personnes, a fait complètement long feu. Il n’a permis de créer ou de renforcer aucune initiative durable contre la guerre. Un coup d’œil sur le programme de BSW pour les élections européennes, dans lequel est évoquée la nécessité d‘une plus importante apparition autonome de l’Union européenne, laisse craindre que la vieille proposition d’Oskar Lafontaine relative à la création d’unités militaires propres à l’Union européenne, ou du moins franco-allemandes, ne soit introduite par la petite porte.
Dans une longue déclaration, le courant « Gauche anticapitaliste » de Die Linke a qualifié à juste titre le BSW de vaisseau fantôme social-démocrate de droite. On y peut lire :
"La réponse que Sahra Wagenknecht et le groupe de membres de Die Linke rassemblés autour d’elle veulent donner à la crise de Die Linke est fausse à tous égards et on ne peut qu’espérer que le projet qu’il véhicule trouvera une fin rapide.
– L’association qui porte le projet du BSW cherche à se sauver des effets du parlementarisme en se limitant au parlementarisme. Il rassemble autour de lui un groupe de parlementaires dont le lien avec le parti est en grande partie rompu et qui cherchent à compenser cela en vociférant contre le comité directeur du parti. Les initiés savent que les membres de ce groupe n’avaient pas grand-chose à se dire sur la plupart des questions politiques par le passé. La première hypothèse qui prévaut est donc que ce sont des personnalités de premier plan de Die Linke, bien dotées sur le plan parlementaire, qui sont en train de gérer leur propre avenir en tant que tel.
– La création de l’association BSW est une entreprise conspirative pilotée d’en haut, à laquelle ne sont associés que ceux et celles qui sont agréé.e.s par le sommet. Que voilà donc une démolition délirante de ce qui restait de prétention à un fonctionnement régi par les principes de la démocratie à la base. Après 170 ans d’expérience du mouvement ouvrier, on sait qu’il est quasiment impossible de construire un parti de gauche uniquement à travers des campagnes électorales, mais essayer de le faire sur la base de coups médiatiques concoctés par un groupe restreint signifie une seule chose : ce qui en résultera sera ce qu’on peut imaginer, mais ne sera pas de gauche.
– Comme préambule à son programme d’Erfurt, Die Linke a choisi ( à la demande personnelle d’Oskar Lafontaine) le poème de Bertolt Brecht, « Questions d’un ouvrier qui lit ». Il y montre parfaitement que seuls les millions de personnes qui s’opposent activement au pouvoir des millionnaires en y construisant une alternative pourront le briser. Le récit historique organisé autour du grand dirigeant éclairé n’est qu’un tissu de mensonges. Face à cela, on reste tout simplement stupéfait de voir comment des militant.e.s de gauche adultes et cultivé.e.s peuvent adopter pour leur nouvelle association un schéma de construction qui ne peut être surpassé en termes de culte de la personnalité.
– La focalisation sur le culte de Sahra Wagenknecht - qui est bien plus qu’un simple choix de nom qui permettrait d’engranger une fois l’attention du public attirée- sera en même temps le point de départ funeste depuis lequel les médias, qui font en ce moment la promotion du club BSW avec des accents euphoriques et le caressent dans le sens du poil à coups de sondages, manipuleront sans pitié cette nouvelle frmation et finiront par la faire passer à la trappe.
Ce projet lui aussi, qui sera probablement pire que le précédent « aufstehen », se soldera par un désastre politique et une tragédie personnelle.
– Les bases programmatiques de l’association « Alliance Sahra Wagenknecht - pour la raison et la justice » ne semblent pas revêtir une grande importance dans sa création. Il faut déjà arriver à produire un tel ensemble de blocs de texte sans contenu ! Quiconque consulte le site web du BSW et fait l’effort de lire malgré tout les fondements de l’association trouvera, à côté du bâtiment du Reichstag à Berlin décoré de drapeaux allemands (au moins, le BSW n’a pas commis l’erreur embarrassante de la CDU et a pris une vraie photo du bâtiment du Reichstag), de courts textes sur les prétendus « thèmes importants ».
Dans ces textes, tout ce qui établissait un lien programmatique avec la gauche a été effacé. Il s’agit de positions qui peuvent être adoptées aveuglément par n’importe quel parti bourgeois. Il y est question de l’Allemagne en tant que site de production industrielle, de la méritocratie, de salaires qui tiennent compte des performances, d’une économie de marché innovante, d’entreprises allemandes qui inventent les technologies permettant de faire reculer le changement climatique, d’honnêteté et de bon sens - et ainsi de suite, comme si les années cinquante étaient de retour - retour vers le futur avec la voiture volante de Wagenknecht. Et bien sûr, l’une des rares exigences concrètes ne saurait y manquer : l’immigration en Allemagne doit être régulée et limitée. C’est tellement isolé et concret dans ce fatras de mots que le soupçon naît que cela pourrait bien être le sens principal de toute l’opération". (texte complet : https://antikapitalistische-linke.de/?p=4770#more-4770)
Tout est encore valable dans cette critique. Le BSW obtiendra peut-être quelques succès initiaux au niveau électoral - mais ce ne sera pas le succès d’un parti de gauche et cela ne favorisera pas non plus l’émergence d’un tel parti de gauche. En même temps, il est à craindre que toute la structure du projet BSW conçu fondamentalement comme une opération de relations publiques, l’absence totale de démocratie , les bases et les principes programmatiques et stratégiques totalement déficients, tout cela favorisera les démarches visant à manipuler ce projet de l’extérieur, à augmenter la pression de la droite et à déclarer un échec ainsi provoqué, malgré tout et une fois de plus, comme un échec de Die Linke. En ce sens, le destin de la gauche allemande et européenne est malheureusement toujours lié à celui du BSW et ses défaites auront des répercussions au-delà du BSW.
Thies Gleiss