Les habitants ont été sommés de quitter les quartiers de Rafah situés dans la partie orientale de la ville, en bordure du corridor de Philadelphie [qui était considéré comme devant être sous le contrôle de l’Egypte], qui relie la bande de Gaza à l’Egypte. Les zones évacuées comprennent également les camps de réfugiés de Rafah et d’Al-Shaboura, qui ont été invités à se diriger vers la zone « humanitaire » dans la région côtière d’Al-Mawasi, à l’ouest de Khan Younès.
Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont également appelé les « habitant·e·s » de Jabaliya et de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, à évacuer vers l’ouest de la ville de Gaza.
Dans un message posté sur X, le porte-parole en arabe des FDI, Avichay Adraee, a informé les « habitant·e·s » qu’ils se trouvaient « dans une zone de combat dangereuse » et que « le Hamas essayait de reconstruire ses capacités dans la région, et donc les FDI allaient intervenir avec une grande force contre les organisations terroristes dans la région où vous vous trouvez, et donc tous ceux qui se trouvent dans ces zones s’exposent eux-mêmes et leurs familles à un danger ».
Un résident de Gaza, qui a été déplacé à Rafah au début de la guerre et qui réside maintenant dans l’un des quartiers qu’il a été demandé d’évacuer, a déclaré à Haaretz qu’il s’agit en fait de l’occupation de la ville, contrairement à toute la rhétorique mensongère d’Israël qui parle d’une opération limitée et ciblée.
Après que l’Assemblée générale des Nations unies a voté vendredi 10 mai en faveur de la reconnaissance de la Palestine comme étant qualifiée pour devenir membre à part entière des Nations unies, ce résident a déclaré : « En quoi une décision comme celle de vendredi à l’Assemblée générale des Nations unies nous aidera-t-elle, et à quoi servira une autre reconnaissance d’un Etat palestinien alors qu’Israël fait tout ce qu’il veut et n’est tenu pour responsable par personne ? »
Il est difficile d’estimer le nombre de personnes évacuées qui résident à Rafah et le nombre de celles qui devraient partir, en raison du chaos de la guerre et du fait que l’on ne sait pas exactement qui administre la situation. « Les gens reçoivent des messages, certains commencent à s’organiser, et d’autres n’ont nulle part où aller parce que tout est soit bondé, soit détruit. »
Après l’annonce de l’évacuation, les résidents du nord de la bande de Gaza ont signalé une série de frappes aériennes à Jabaliya, Beit Lahia et dans la ville de Gaza, ainsi que dans la région de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. Les services de secours de la ville de Gaza ont fait état d’au moins dix morts et de 21 morts dans les attaques de la région de Deir al-Balah.
Selon des sources palestiniennes dans la bande de Gaza, les factions du Hamas s’efforcent de multiplier les attaques dans la ville de Gaza et dans le nord dans les prochains jours afin de faire passer le message qu’il existe toujours un commandement opérationnel et une campagne de guérilla à l’intérieur des zones bâties de Gaza. Ces attaques montreraient également que l’occupation de Rafah par Israël ne mettra pas fin à la guerre et qu’il y a toujours une résistance dans la ville de Gaza et dans le nord après sept mois de combats.
Les FDI ont maintenant déplacé des troupes à Jabaliya afin de freiner la réorganisation du Hamas dans la zone nord de la bande de Gaza, plusieurs mois après avoir annoncé que le Hamas avait été militairement vaincu dans la région ! Selon des responsables militaires, après le retrait des forces israéliennes d’une grande partie de la bande de Gaza le mois dernier, le Hamas s’est réorganisé dans la région nord. L’armée a déclaré qu’après l’évacuation des résidents, les forces qui étaient initialement prêtes à opérer à Rafah entreront dans Jabaliya. (Article publié le 11 mai 2024 ; traduction redaction A l’Encontre)us. » […]
Jack Khoury
Yaniv Kubovich
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