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Heureusement, après le dépouillements des derniers bureaux de Carcassonne, le résultat est tombé : « On est en finale ! ». Philippe Poutou se retrouve seul au second tour contre Christophe Barthès (RN), qui passe en force avec un 49,3 %. Nous, à 18,7 %. Plus loin derrière, on retrouve un ancien maire PS devenu macroniste, Jean-Claude Perez (16,8 %), et le dissident PS Aurélien Turchetto (13,2 %).
Une campagne rassembleuse
L’analyse plus précise des résultats montre des disparités très importantes dans le vote. Comme au niveau national, la participation haute a bien bénéficié au RN qui fait de très bons scores dans des petites villes et dans les zones les plus rurales. Carcassonne et en particulier les quartiers populaires se sont également beaucoup mobilisés, mais cette fois pour mettre un bulletin Nouveau Front populaire dans l’urne.
Être au deuxième tour est en soi une victoire pour nous. DonnéEs perdantEs par les médias, attaquéEs et diffaméEs par les membres du gouvernement et l’extrême droite, cibles d’ailleurs de toutes les calomnies aussi localement, nous avons pu quand même démontrer qu’avec une campagne militante, de terrain, avec une unité large et visible, allant du PS au NPA, enfin grâce à la popularité de Philipe Poutou, de ce qu’il représente mais de ce que nous portons au NPA, c’est-à-dire une politique révolutionnaire et unitaire, on peut gagner.
La bataille du deuxième tour ne fait que commencer
On ne va pas se mentir, l’écart avec le RN est très important. Mais nous ne baisserons pas les bras. Il faudra aller disputer chaque voix. Tout d’abord, il y a un enjeu à essayer de nous assurer les voix du dissident PS Turchetto, mais il faut également renforcer la campagne dans les quartiers populaires car, même avec une participation en hausse, l’abstention reste importante. Nous serons les derniers jours, comme aux premiers, sur le terrain. Nous irons rencontrer les habitantEs des quartiers populaires, les militantEs, les paysanNEs, les associations… pour amener Philippe Poutou à l’Assemblée. Maintenant c’est clair, avec ce duel, c’est soit le RN, soit la gauche de combat, unitaire et radicale, résolument antifasciste.
Cette candidature, et cette campagne locale, est un symbole. Elle résonne à une échelle nationale. Comme d’autres d’ailleurs, notamment lorsqu’on voit Raphaël Arnault passer au second tour dans le Vaucluse, Amal Bentounsi en Seine-et-Marne, ou encore Aly Diouara en Seine-Saint-Denis. Ces batailles incarnent aussi ce que veut représenter le Nouveau Front populaire : face à l’extrême droite, la lutte sociale, antifasciste, antiraciste, féministe, écologiste…
Une campagne pour gagner et pour construire l’après-7 juillet
Nous avons mené une campagne avec une dynamique à la base, très forte et très unitaire. Les équipes militantes, avec leurs nuances et divergences, ont su faire bloc pour battre le RN (à l’exception de Carole Delga qui a fini, même elle, par appeler au deuxième tour à voter pour tous les candidatEs en face du RN). Sur la base de ce que nous construisons aujourd’hui, nous pouvons espérer que cela sera un point d’appui pour reconstruire une dynamique militante, dans la rue, plus large à Carcassonne et dans la région. Il est urgent et nécessaire de réussir à redonner l’espoir et l’envie de résister le plus largement possible autour de nous. La Pride de Carcassonne qui a eu lieu samedi 29 juin, à l’image de ce regain de la gauche, a été une grande réussite, une Pride évidemment très politique dans un contexte marqué par la montée du racisme et de l’homophobie.
Les résultats de ce dimanche 7 juillet seront importants, partout. Mais ils le seront particulièrement pour nous dans la première circonscription de l’Aude. Quoi qu’il arrive, c’est pour nous et pour toutes les militantes du NFP déjà une campagne réussie. Mais s’il existe une petite fenêtre pour forcer le destin et retirer un siège de plus au RN, nous la trouverons. Car tout ce que nous construisons aujourd’hui nous permettra d’armer notre classe et tous les milieux populaires pour la suite. Faisons bloc, résistons. Dans la rue et dans les urnes le 7 juillet, votez Philippe Poutou.
Manon Boltansky