Éric Coquerel est réélu président de la commission des finances.
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
« Je suis le garant du contrôle qu’on a voulu donner de l’exécution du budget à l’opposition. Pour ma part, je ne serai animé d’aucun esprit de revanche », a rapidement réagi Éric Coquerel à l’issue du vote, précisant tout de même avoir l’intention de « gouverner le plus tôt possible le pays ». Dès lors, il annonce qu’il démissionnera de cette présidence quand un gouvernement du Nouveau Front populaire se formera.
Le RN ne préside aucune commission
Il n’en reste pas moins que la participation des macronistes au vote a agacé de nombreux élus du NFP. Car dans la tradition parlementaire, les élus du camp présidentiel ne prennent jamais part au vote, et laissent les oppositions se départager cette fonction honorifique et dotée de nombreux pouvoirs.
« Quelle honte ! L’alliance macronistes et LR ose tout et piétine les principes de l’assemblée ! », s’était emportée la députée écolo Danielle Simonnet avant le résultat du vote. Son collègue Benjamin Lucas avait, lui, dénoncé « un piétinement des principes démocratiques ». « Au mépris des usages constants, la minorité présidentielle prend part au vote et choisit son opposition. Un peu comme si le Medef désignait le secrétaire général de la CGT ! », avait-il tancé.
Mais il n’y avait pas que présidence d’Éric Coquerel qui se jouait ce samedi. Sur les huit commissions que comporte l’Assemblée nationale, six sont désormais présidées par l’ex-majorité macroniste, dont les représentants ont été soutenus par la droite lors des scrutins.
Dans le détail, Florent Boudié devient ainsi président de la puissante commission des lois, le ministre démissionnaire Jean-Noël Barrot de celles des affaires étrangères, Paul Christophe est aux affaires sociales, Antoine Armand aux affaires économiques, Sandrine Le Feur au développement durable et Jean-Michel Jacques à la défense. La gauche s’en tire avec deux présidences : celle des finances donc, mais aussi celle des affaires sociales, remportée par la socialiste Fatiha Keloua Hachi. Le RN, mis en minorité par un « cordon sanitaire », n’en gagne aucune, pas plus que LR.
Si Éric Coquerel a en partie été élu grâce aux voix de Liot, le NFP n’a pas oublié de lui rendre la pareille. Puisque toutes les voix de gauche se sont ensuite portées sur la candidature de Charles de Courson (Liot) pour le poste de rapporteur du budget. Il travaillera donc de manière étroite avec Éric Coquerel, puisque les deux hommes jouent notamment un rôle-clé au moment du budget, à l’automne.
Marceau Taburet