• Les dernières médailles : l’argent magique des basketteuses françaises
Bis repetita. Comme son homologue masculine la veille, l’équipe de France féminine de basketball a été battue en finale du tournoi olympique par les États-Unis (66-67). Une défaite encore plus frustrante pour les Bleues, qui auront eu jusqu’à 10 points d’avance au plus fort de leur domination. Mais, sur les parquets, « Team USA » est toujours « Team USA », peu importe son genre : elle flanche parfois mais elle gagne toujours.
Pour la huitième édition consécutive des Jeux, la sélection américaine a remporté l’or. Mais elle a eu chaud comme rarement, face à des Françaises qui y ont cru jusqu’au bout. Au bout du bout, même. Alors que les États-Unis menaient de 3 points et qu’il restait moins de 1 seconde, la formidable Gabby Williams a cru arracher une prolongation avec un panier à 3 points… mais son pied avait franchi la ligne de quelques centimètres.
© Eurosport France
Ça n’était hélas qu’un « 2 points », soit un de moins que nécessaire. Et une médaille d’argent qui vient compléter la moisson française. Dans les autres sports, l’Italie a remporté le tournoi féminin de volley-ball tandis que, chez les hommes, le Danemark a pris l’or en handball et la Serbie en waterpolo.
• Le clap de fin : une cérémonie musicale et déroutante
« Voilà, c’est fini », comme chantait Jean-Louis Aubert. Après quinze jours d’un événement préparé depuis dix ans, Paris 2024 a pris fin. Sur les coups de minuit, au Stade de France, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a passé le flambeau olympique à Karen Bass, son homologue de Los Angeles, par l’intermédiaire de Thomas Bach, le président du Comité international olympique (CIO).
À part ce moment symbolique, la cérémonie de clôture a duré trois heures sans réussir à reproduire la magie de celle qui avait ouvert les Jeux le 26 juillet – comme souvent. Pour l’occasion, une longue parade des athlètes a précédé un spectacle pensé comme « futuriste », auquel il fallait bien s’accrocher pour en comprendre le cheminement.
La cérémonie de clôture de Paris 2024, le 12 août à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). © Photo Franck Fife / AFP
Pêle-mêle, on a noté : Léon Marchand qui amène la flamme au stade de France ; Bernard Thibault, l’ancien numéro un de la CGT, qui s’ambiance sur du Charles Aznavour ; la cheffe d’orchestre de Stains (Seine-Saint-Denis) Zahia Ziouani qui offre une Marseillaise symphonique splendide ; un personnage au costume doré censé venir d’une autre planète ; un karaoké inattendu ; Tom Cruise en majesté, tant pis pour l’aspect sectaire de la scientologie ; un formidable duo Dr. Dre-Snoop Dogg depuis Los Angeles ; mais aussi Yseult, Zaho de Sagazan, Phoenix, Kavinsky, Angèle et Billie Eilish.
Pour la seule médaille remise en pleine cérémonie, celle du marathon féminin, l’athlète néerlandaise Sifan Hassan s’est présentée coiffée d’un voile. Une ironie savoureuse dans le seul pays qui a fait le choix d’interdire le port du hidjab à ses athlètes.
• Le tableau des médailles : mais qu’est-ce que ça change ?
Sur les réseaux sociaux, ces deux dernières semaines, il n’était pas rare de croiser des journalistes ou fans de sport commenter, jour après jour, l’évolution du classement des pays au sacro-saint « tableau des médailles ». La France finit finalement cinquième, un bon résultat, avec 64 médailles dont 16 en or : un double record. Au plus grand plaisir d’Emmanuel Macron, qui avait fait de ce top 5 un objectif dès 2022.
À y regarder de plus près, la course aux premières places du classement a quelque chose de vain. D’abord parce qu’elle n’a aucune incidence, le titre de « vainqueur des Jeux olympiques » n’existant pas, sinon dans l’esprit de ceux qui ont intégré l’aspect compétitif du sport jusqu’à la moelle.
Ensuite parce qu’elle dépend de mille paramètres, à commencer par le nombre d’athlètes engagé·es, le nombre de disciplines couvertes par la délégation et le nombre de pays représentés. L’absence de la Russie, gourmande en médailles à chaque édition, n’est par exemple pas pour rien dans le succès de la France et d’autres nations.
Le tableau des médailles est, enfin, un reflet éclairant des inégalités économiques qui traversent le globe. Les grandes puissances sont évidemment surrepresentées sur les podiums. Quitte à tout hiérarchiser, il y aurait quelque chose d’intéressant à comparer le nombre de médailles au produit intérieur brut (PIB) ou au nombre d’habitant·es. À ce jeu-là, les performances réussies par la Slovénie ou la Serbie racontent quelque chose de plus éloquent que l’épuisante course au « top 5 ».
• L’épreuve à suivre aujourd’hui : Macron surfe sur la vague olympique
Très, très présent pendant cette quinzaine olympique, Emmanuel Macron n’a pas prévu de se mettre en retrait dans les prochains jours. Quelques minutes après la fin de la cérémonie paraissait dans L’Équipe un entretien du chef de l’État, qui y décrète « l’esprit de défaite » comme seul « perdant » de ces JO. Faute de médaille, le président de la République entend bien faire valoir son rôle dans cette réussite. « Quand j’ai été élu en 2017, on sortait de Jeux où 40 % des athlètes vivaient sous le seuil de pauvreté. À Paris, c’est zéro. On s’est battus pour donner un statut à tous ces athlètes. »
La suite ne sera pas plus discrète : Emmanuel Macron doit recevoir lundi les « professionnels mobilisés » dans le cadre des JO, avant la grande parade prévue le 14 septembre à Paris en présence des athlètes olympiques et paralympiques. Et puis, entre les deux, il y a les affaires du pays à gérer. Après une période interminable de « gestion des affaires courantes », Gabriel Attal et son gouvernement doivent laisser la place à un ou une nouvelle première ministre. L’Élysée évoque une nomination mi-août, donc potentiellement dans les jours à venir.
Ilyes Ramdani