HÉTEROPTÈRES - punaises
• Punaise d’eau Callicorixa
Lors de cette session, nous avons retrouvé plusieurs punaises d’eau du genre Callicorixa provenant de la mare perchée.
Callicorixa, Beaumonts, 5 août 2024. Cliché Pierre Rousset.
• La Punaise diabolique Halyomorpha halys
Une Punaise diabolique Halyomorpha halys (Stal , 1855) a été observée durant la soirée.
Originaire d’extrême orient Chine, Japon, Corée, Taïwan. Comme de nombreuses espèces envahissantes, cette punaise est hautement polyphage (elle s’alimente à partir de plusieurs sources). Elle se nourrit en effet de plus de 120 espèces de plantes sauvages ou cultivées. La punaise diabolique passera la mauvaise saison dans un refuge naturel (bois mort) ou artificiel (comme les habitations ).
La punaise diabolique Halyomorpha halys, Beaumonts, 6 août 2024, cliché André Lantz
La punaise diabolique Halyomorpha halys, Beaumonts, 6 août 2024. Cliché Pierre Rousset
• Adelphocoris lineolatus
Probable.
Adelphocoris lineolatus est de forme allongée et de couleur gris verdâtre ou jaunâtre pâle, sans poils noirs. Les 4 articles antennaires sont tous de même épaisseur. Elle peut parfois présenter une fine pilosité brune mêlée aux poils blancs. Le pronotum possède souvent 2 taches noires. L’écusson possède 2 traits bruns longitudinaux, la corie une ligne longitudinale brune dans sa partie médiane. Les fémurs sont tachetés de brun. Les épines du tibia 3 sont de longueur égale ou plus longues que la largeur du tibia. Le cunéus est pâle, parfois assombri au sommet.
On la trouve partout en France, de mai à septembre.
Beaucoup de détails ayant disparu sur la photo, il est difficile d’affirmer qu’il s’agit bien d’Adelphocoris lineolatus, mais on ne voit pas de quelle autre espèce il pourrait s’agir. Cette espèce avait déjà été photographie sur le drap en 2022 .
Probablement Adelphocoris lineolatus, Beaumonts 5 août 2024. Cliché Pierre Rousset.
DIPTÈRES
Deux espèces ont particulièrement attiré notre attention.
• Une Ceratopogonidae
La première est une très petite espèce d’environ 2mm de la famille des Ceratopogonidae qui regroupe plus de 500 espèces mondiales. Les adultes sont floricoles ou saprophages [qui se nourrit de matière en décomposition]. Leurs larves sont terrestres ou aquatiques. Les mâles possèdent des antennes très poilues alors que celles des femelles sont simples. Les femelles sont hématophages [qui se nourrit de sang] d’insectes. Il y avait une bonne dizaine de ces diptères. Il est possible qu’ils proviennent de la mare.
Couple de Ceratopogonidae. La femelle se situe en haut et le mâle en bas. Beaumonts, 5 août 2024, clichés André Lantz
Keroplatidae
Un seul imago d’une espèce de la famille des Keroplatidae s’est aussi posé sur le drap. Cette famille est proche de la famille des Mycetophilidae. Leurs représentants vivent très souvent dans les forêts humides où les larves consomment les champignons, ‘Mycètes’. Certaines possèdent des branchies trachéennes. Les imagos se plaisent dans les milieux sombres et humides. Leur vol est crépusculaire ou nocturne.
• Macrocera phalerata
Ce diptère attiré par la LepiLED est Macrocera phalerata (Wiedemann in Meigen, 1818). Il existe en France 138 espèces appartenant à ce genre sur un millier dans le monde. Comme son nom latin de genre le suggère, leurs représentants possèdent des antennes très longues, ce qui n’est pas courant pour les diptères. Les taches noires qui ornent les deux ailes sont caractéristiques de cette espèce. Les larves de Macrocera sont prédatrices et tuent les proies à l’aide d’un liquide à base d’acide oxalique.
Diptère Macrocera phalerata , Beaumonts, 6 août 2024, cliché André Lantz
Sur le site de l’INPN [Inventaire national du patrimoine naturel], il n’existait pas encore de données de cette espèce pour Montreuil.
HYMENOPTERES
Les Hyménoptères sont un ordre d’Insectes, de la sous-classe des Ptérygotes, de la section des Néoptères et du super-ordre des Endoptérygotes. Des représentants communs de cet ordre sont les symphytes, les abeilles, les guêpes, les fourmis et les frelons, présents sur tous les continents sauf l’Antarctique. Les hyménoptères constituent un ordre d’insectes diversifié et on estime actuellement qu’il y a plus de 130 000 espèces décrites
• Une fourmi ailée : Chtonolasius
Une fourmi ailée a été attirée par la lampe. Il s’agit d’une reine du genre Lasius et du sous-genre Chtonolasius .
Les reines de ce sous-genre sont dites à fécondation dépendantes car elles sont incapables de fonder leur propres colonies à elles seules. La reine de ce sous-genre doit tuer la reine d’une colonie existante. La nouvelle reine prend la place de l’ancienne reine et pond ses oeufs dont les larves seront élevées par les fourmis de l’ancienne reine. Au fur et à mesure, les fourmis de l’ancienne reine meurent de vieillesse et sont remplacées par celles de la nouvelle reine Chtonolasius.
Reine ailée de fourmi du sous-genre Chtonolasius, Beaumonts, 5 août 2024, cliché André Lantz
Reine ailée de fourmi du sous-genre Chtonolasius, Beaumonts, 5 août 2024. Cliché Pierre Rousset
• Un Ichneumon : Enicospilus
Une espèce parasite de chenilles de Lépidoptères a également été observée. Cette espèce nocturne est attirée par la lumière. Elle appartient à la famille des Ichneumonidae et à la sous-famille des Ophioninae . Son genre est Enicospilus .
Ophioninae, Enicospilus, Beaumonts, 6 août 2024, cliché André Lantz
Ophioninae, Enicospilus, Beaumonts, 6 août 2024. Clichés Pierre Rousset
Ses mœurs sont nocturnes, ce qui n’est pas le cas de la majorité des Ichneumons. Les représentants de ce genre sont des parasites larvaires des Hétérocères (papillons de nuit). Sur la photo on peut distinguer deux des trois ocelles situés sur le haut de la tête. Ces ocelles bien développés caractérisent les espèces nocturnes. On peut aussi distinguer une petite zone scléritée [1] avec une tache orange sur les ailes antérieures.
• Le Frelon européen, Vespa crabo
Le frelon européen est une espèce d’hyménoptères sociaux de la famille des Vespidés ressemblant à une guêpe commune mais de taille deux fois plus importante ; il s’agit de la plus grosse des espèces de guêpes européennes
Deux frelons (Vespa crabo) ont été attirés par le dispositif lumineux. Ils ont « balayé » le drap durant une bonne heure au moins (voir l’introduction à la première partie). Au cours de la période récente, nous n’avons pas eu souvent l’occasion de noter la présence de cette espèce au parc, en 2021 (une observation) et en 2018 (deux observations). Les frelons asiatiques (Vespa velutina) est beaucoup plus réguliers au parc, très visibles près des mares.
Frelon européen, Vespa crabo, Beaumonts 5 août 2024. Cliché Pierre Rousset.
COLEOPTERES
• L’Ophone à pattes rousses, Pseudoophonus rufipes
Un représentant des carabes s’est posé en début de session. Nous ne l’avions pas encore inventorié sur le site. C’est l’Ophone à pattes rousses Pseudoophonus rufipes (De Geer, 1774). Les noms latin et vernaculaire font référence aux pattes rousses de ce carabe. Les élytres sont striées et possèdent une pilosité jaunâtre mise en évidence par éclairage rasant. Le pronotum est ponctué à la base et la tête est lisse et glabre. L’adulte se nourrit d’escargots, de limaces, de vers de terre et de fraises ! La larve consomme la base de plantes adventrices. Le cycle se fait sur deux années. Cette espèce est nocturne comme beaucoup de carabes. Elle est très commune.
Ophone à pattes rousses, Pseudoophonus rufipes, Beaumonts 5 août 2024, cliché André Lantz
Ophone à pattes rousses, Pseudoophonus rufipes, Beaumonts 5 août 2024. Clichés Pierre Rousset
• L’Oedémère couleur de miel Nacerdes carniolica
Nous avions observé ce coléoptère nocturne pour la première fois au parc il y a un mois, lors de la session des 8-9 juillet derniers. Il est réapparu cette nuit encore.
L’Oedémère couleur de miel, Nacerdes carniolica, Beaumonts 5 août 2024. Clichés Pierre Rousset
• La grande coccinelle orange Halyzia sedecimguttata
Cette fort petite (à nos yeux et malgré son nom, tout étant relatif) coccinelle reste toujours aussi présente au parc, de jour comme de nuit, durant la période favorable à l’observation de l’imago (adulte), d’avril à octobre. Elle passe l’hiver sous l’écorce des arbres ou dans la litière forestière. Elle est mycophage (se nourrit de champignons) qu’elle atteint en rongeant le limbe [2] des feuilles pour en extraire les champignons parasites. Elle peut aussi se nourrir de pucerons.
La grande coccinelle orange, Halyzia sedecimguttata, Beaumonts 5 août 2024 ? Cliché Pierre Rousset
• La coccinelle asiatique, Harmonia axyridis
Posée brièvement sur le drap.
• La Galéruque de l’Orme Xanthogaleruca luteola
Elle appartient à la famille des chrysomélidés phyllophages (qui consomme des feuilles) de la sous-famille des Galerucinae . Espèce très commune, elle vole fort bien et elle est attirée par la lumière, ainsi la plupart des individus photographiés (et pas seulement au parc des Beaumonts !) sont découvert en attirant les papillons avec une lampe UV.
Cette espèce est présente dans une partie de l’Europe : la France entière, ainsi qu’en Belgique, Luxembourg, Allemagne, Suisse, Espagne, Portugal, Italie. Elle est aussi présente (introduite probablement) en Amérique du Nord. Sa présence est liée aux ormes et saules : forêts, friches (même urbaines), parcs.
Elle est observée en France en mars-avril à septembre-octobre.
Les galéruques ressemblent à de petites coccinelles allongées. La galéruque de l’orme est remarquable par sa couleur jaune ou gris jaunâtre avec une fine ligne noire à la suture des élytres et une large bande noire sur leurs cotés. Entre les deux, partant de la base des élytres, on peut voir deux courtes lignes noires. Le pronotum est jaune avec trois points noirs. La tête est jaune avec un point noir entre la base des antennes et un autre plus en arrière entre les yeux noirs. Les pattes sont jaunes, ainsi que les antennes à l’exception des premiers articles en partie noirs.
La Galéruque de l’Orme, Xanthogaleruca luteola, Beaumonts 5 août 2024,. Cliché Pierre Rousset
NEUROPTERES (NEVROPTERES), NEUROPTERA
• Une Chrysope.
Régulièrement observée dans le parc, de jour ou de nuit.
Une chrysope, Beaumonts 5-6 2024. Cliché Pierre Rousset.