La Plate-forme syndicale suédoise sur l’Iran soutient les revendications et les mobilisations en cours des femmes, des infirmières et des travailleurs/euses d’Iran
Le 16 septembre est l’anniversaire du soulèvement féministe « Femmes, Vie, Liberté » en Iran, qui a embrasé tout le pays et enflammé la colère de la population éprise de liberté, en particulier les femmes et les jeunes qui étaient aux premier rang de ce soulèvement.
Ce soulèvement a non seulement ébranlé les fondations du régime de la République islamique, mais il a également jeté les bases d’un nouveau mouvement de lutte contre le régime islamiste.
Une évolution qui changera sans aucun doute la situation de la lutte populaire et les conditions d’un avenir différent des conditions sociopolitiques prévalant avant le soulèvement.
Comme par le passé, le régime islamique a mobilisé tout son appareil d’oppression pour réprimer violemment les manifestations pacifiques des femmes et des jeunes.
Selon les agences de presse du régime :
– plus de 580 manifestant.es ont été tué.es,
– plus de 19 400 étudiant.es, travailleurs/euses, enseignant.es, écrivain.es, journalistes, militant.es politiques et citoyen.nes ordinaires ont été emprisonné.es.
Les conséquences de cette rébellion renforcent l’opinion publique que la religion doit être séparée des affaires politiques liées à la façon dont le pays est gouverné.
Avec la mise en œuvre de la loi « chasteté et hidjab », le régime islamique a encore violé un peu plus
les droits humains et la dignité des femmes.
Il espère ainsi préserver son pouvoir et son autorité dans le pays.
Les femmes et les filles sont violées et torturées dans les prisons du régime et ceux qui commettent tous ces actes brutaux bénéficient d’une immunité totale.
Javaid Rehman, ancien rapporteur des Nations unies sur la situation des droits humains en Iran, dans son rapport final au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, fait état d’une augmentation de 43 % du nombre d’exécutions par rapport aux années précédentes. Il ajoute que l’Iran est le pays où le nombre d’exécutions de femmes est le plus élevé au monde, et que 22 femmes ont été exécutées pour la seule année 2023
Etant données les nombreuses exécutions ayant eu lieu dans le pays ces derniers mois, nous sommes particulièrement préoccupé.es par :
– la situation de Sharifeh Mohammadi, militante des droits des salarié.es et des femmes,
– celle de Pakshan Azizi, travailleuse sociale et journaliste.
Toutes les deux ont été accusées de collusion avec des groupes armés au Kurdistan et condamnées à mort.
La Plate-forme syndicale suédoise sur l’Iran estime que tant que la répression, les exécutions, la torture et les arrestations continueront, les gens en général et en particulier les femmes, les travailleurs/euses.e, les infirmières et les retraité.es continueront à résister de diverses manières.
Le dernier exemple en date montre que 60 % des personnes en capacité de voter ont boycotté la dernière élection présidentielle.
Dans le même temps, nous constatons à notre grande surprise que le soutien direct et indirect des gouvernements étrangers au régime islamique iranien se poursuit, malgré ses violations manifestes de la Convention internationale des droits de l’Homme.
La lutte du peuple iranien, et en particulier des femmes, mérite un profond respect et une ferme solidarité de la part de toutes les forces démocratiques, en paroles et en actes.
La Plate-forme syndicale suédoise sur l’Iran condamne la répression brutale actuelle, la torture, les arrestations et les exécutions en cours.
Nous continuerons à promouvoir la solidarité internationale avec les femmes et les luttes des organisations syndicales d’Iran, en coopération avec d’autres organisations syndicales, avec la CSI, ainsi que par l’intermédiaire de l’Organisation internationale du travail (OIT).
L’Iran ne doit pas avoir sa place dans la communauté internationale tant que la répression, l’obligation du port du voile et les violations des droits humains et syndicaux se poursuivront.
La Plate-forme syndicale suédoise pour l’Iran exige que le régime islamique :
– libère immédiatement et sans condition tous/toutes les syndicalistes, les enseignant.es, les écrivain.es, les journalistes et les étudiant.es emprisonné.es,
– annule et stoppe immédiatement toutes les exécutions en cours,
– mette fin aux peines capitales !
– approuve et mette en œuvre les Conventions fondamentales 87 et 98 de l’Organisation internationale du travail,
– reconnaisse les syndicats libres et indépendants en tant que représentants légitimes des travailleur/euses.
Plate-forme syndicale suédoise sur l’Iran
Stockholm, le 16 septembre 2024
Femme, Vie, Liberté !
La Plateforme syndicale suédoise sur l’Iran a été créée en 2014 par :
– la confédération syndicale LO,
– les syndicats du transport, des services municipaux, de la métallurgie (If Metall) et des enseignant.es.
Notre ambition et objectif sont de participer au soutien international aux syndicats iraniens indépendants du pouvoir et d’informer le mouvement syndical suédois et la société sur la situation des droits humains et syndicaux en Iran.
La Plate-forme syndicale suédoise sur l’Iran condamne le harcèlement et l’emprisonnement par le régime islamique de représentant.es de syndicats libres et indépendants.
Cette campagne est dirigée par le chef de projet Saied Tagavi, en collaboration avec Leif Isaksson, secrétaire international de la LO.