L’armée israélienne, par la voix du ministre de la défense Yoav Gallant, affirme avoir détruit des positions du Hezbollah libanais « dans tous les villages le long de la frontière » entre les deux pays.
Peu avant ses déclarations, l’agence officielle libanaise d’information a indiqué que l’aviation israélienne avait mené « 14 frappes successives » en l’espace de 15 minutes sur divers secteurs du village de Khiam, dans le sud du Liban.
Des frappes qui s’ajoutent à celles menées sur des dizaines de localités du sud du Liban dans la nuit de samedi à dimanche, ciblant notamment la ville de Nabatieh pour la troisième fois en près d’une semaine, a rapporté l’agence de presse libanaise ANI. « Des avions de combat ont frappé [...] sept fois la ville de Nabatieh », a indiqué l’agence. L’armée israélienne a annoncé la mort de trois soldats.
Cette ville où le Hezbollah et son allié Amal exercent leur influence avait déjà subi des frappes meurtrières israéliennes mercredi, qui ont tué son maire et rasé son marché une semaine auparavant.
Bombardements israéliens sur la ville de Nabatieh dans le sud du Liban, 20 octbore 2024. © AFP
Les frappes aériennes israéliennes ont aussi continué sur la capitale libanaise ce dimanche 20 octobre. Elles ont visé deux quartiers de la banlieue sud Beyrouth après des appels israéliens à évacuer, selon l’ANI.
Le Hezbollah dit avoir visé « avec des salves de roquettes » des troupes israéliennes dans deux villages du Sud du Liban, à la frontière avec Israël.
Au moins 1 454 personnes ont été tuées à travers le Liban depuis le 23 septembre, selon un décompte de l’AFP à partir de chiffres officiels, un chiffre qui pourrait en réalité être plus élevé tant les informations restent parcellaires.
Le nord de la bande de Gaza sous le feu des bombardements israéliens
Du côté de la bande de Gaza, la vaste et meurtrière offensive de l’armée israélienne a continué dans le nord du territoire, où le bilan des frappes de samedi s’élève à 73 morts, selon les chiffres de la Défense civile, qui parle aussi d’« un grand nombre de blessés par une frappe visant une zone résidentielle » de Beit Lahia.
Avant cette frappe, la Défense civile avait fait état de « plus de 400 morts » dans le nord de Gaza depuis le début de l’offensive lancée par l’armée israélienne le 6 octobre dans le secteur de Jabalia, où elle affirme que le Hamas reconstitue ses forces.
Les Palestiniens vivent des « horreurs indescriptibles » dans la zone « sous le siège des forces israéliennes », a dénoncé samedi la cheffe intérimaire de l’ONU pour l’aide humanitaire, Joyce Msuya.
Dans un communiqué, l’ONG Médecins sans frontières alerte sur la situation dramatique des hôpitaux du nord de Gaza. « La guerre totale d’Israël contre Gaza ne semble pas avoir de fin en vue. Les alliés d’Israël portent une lourde responsabilité dans cette situation désastreuse, causée par leur soutien indéfectible à la guerre. Ils doivent immédiatement faire tout ce qui est en leur pouvoir pour obtenir un cessez-le-feu durable. Pas demain, pas dans une semaine. Maintenant », a déclaré Anna Halford, coordinatrice d’urgence de MSF à Gaza.
En marge du G7 à Naples, le ministre des armées Sébastien Lecornu s’est joint aux appels au cessez-le-feu et à la fin de la guerre à Gaza comme au Liban. « Elle n’a que trop duré au regard du nombre de victimes civiles. Cela ne veut pas dire que toutes les questions de sécurité pour Israël sont réglées, a-t-il déclaré dans un entretien à La Tribune Dimanche. Mais il est clair que le gouvernement israélien doit trouver le moyen de réengager les autorités palestiniennes et les partenaires arabes de la région. Elle doit aussi permettre de faire à nouveau entrer de l’aide à Gaza, car la situation humanitaire et sanitaire y est actuellement très critique. »
Le ministre a estimé que la France était en droit de de demander à Benyamin Nétanyahou « ses objectifs militaires précis et comment il s’assur[ait] du respect du droit de la guerre ». Cette déclaration, si elle n’est pas assortie de contraintes concrètes, risque de rester un vœu pieux puisque le premier ministre israélien a déjà prévenu que la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, un des objectifs du gouvernement israélien depuis le 7 octobre, « ne [voulait] pas dire la fin de la guerre à Gaza, mais le début de la fin ».
La rédaction de Mediapart et Agence France-Presse