Le 27 août dernier, l’initiative « Un million de signatures pour le changement des lois discriminatoires en Iran » a fêté son premier anniversaire [1]. Un anniversaire qui doit être l’occasion, pour nous, de réaffirmer notre engagement auprès de celles et ceux qui poursuivent un combat essentiel, dans des conditions particulièrement difficile.
Avec la campagne pour l’abolition définitive de la lapidation, l’initiative « Un million de signatures… » a suscité un important mouvement de solidarité internationale, en particulier dans les milieux féministes — car si des hommes sont aussi victimes du lynchage pour avoir contrevenu aux interdits moraux imposés par des mollahs intégristes et un pouvoir théocratique, se sont avant tout des femmes qui meurent sous les pierres, subissent le fouet ou croupissent en prisons pour le seul crime d’avoir voulu vivre librement.
Ces campagnes ont permis d’obtenir quelques précieux succès, fussent-ils partiels ou temporaires, comme en juin, la suspension de la lapidation de Mokarrameh Ebrahimi et du père de son enfant « illégitime » de 11 ans [2] ou, en mai, la libération sous caution de Zeynab Peyqambarzadeh, militante des droits des femmes [3]. Mais les féministes iraniennes restent soumises à une politique de répression systématique et peuvent avoir à faire face jusqu’à la torture [4].
Les homosexuelles aussi. Pegah Emambakhsh a fui en 2005 son pays pour se réfugier en Grande-Bretagne, après que sa compagne a été arrêtée, torturée et condamnée à mort. Selon le code pénal iranien, la peine officiellement encourue pour relations sexuelles lesbiennes est de 100 coups de fouet et l’exécution en cas de récidive (3 condamnations). Il ne fait aucun doute qu’elle risque le pire si elle est renvoyée dans son pays [5].
Pourtant, Londres a rejeté la demande d’asile de Pegah Emambakhsh. Les autorités britanniques menacent de l’expulser vers l’Iran. Grâce à une large mobilisation solidaire, sa déportation a été repoussée. La pression doit se maintenir jusqu’à ce que Pegah reçoive enfin la protection qu’elle mérite.