À l’approche de 2024, l’Allemagne a accepté d’accueillir trois types de missiles sur son territoire, dont les tristement célèbres Tomahawks et le nouveau missile supersonique Dark Eagle, d’une portée de 3 000 km, qui permet d’atteindre toutes les régions du centre de la Russie. En outre, la France, l’Italie, la Finlande, les Pays-Bas, le Danemark et la Pologne développent leurs propres missiles de moyenne portée ou achètent des missiles américains.
Deux points essentiels se dégagent :
1. Le retour massif des missiles de moyenne portée en Europe est une conséquence directe de l’invasion russe de l’Ukraine. Sans cette invasion, il n’y aurait pas de missiles.
2. Les missiles seraient revenus en Europe même si la Russie avait pris Kiev en trois jours. L’invasion, même si elle avait réussi, aurait déclenché une nouvelle guerre froide ; il n’y avait tout simplement pas d’autre issue.
En d’autres termes :
– L’OTAN met en place la logistique nécessaire au déploiement rapide de 300 000 soldats aux frontières de la Russie.
– Les dépenses de défense des pays européens de l’OTAN en 2024 sont passées à 380 milliards de dollars, atteignant enfin le niveau de 2 % du PIB que les États-Unis préconisent depuis longtemps.
– La militarisation de l’Europe bat son plein, les dépenses de défense supplémentaires entre 2022 et 2028 étant estimées à 700-800 milliards de dollars par rapport aux niveaux d’avant-guerre.
– La Suède et la Finlande ont rejoint l’OTAN, faisant de la mer Baltique une nouvelle frontière militaire.
Tout cela était INÉVITABLE, quelles que soient les conséquences de l’invasion de l’Ukraine. Le déclenchement de l’invasion a été une erreur stratégique. Pourquoi la Russie s’engagerait-elle dans une nouvelle guerre froide alors que son PIB, avec ses alliés (Biélorussie, Corée du Nord et Syrie), représente environ 3 % de l’économie mondiale, alors que le bloc soviétique en représentait 10 % ? Sur quoi comptons-nous ?
La guerre en Ukraine est une défaite stratégique pour la Russie, et Poutine aura beau continuer à exercer des pressions, en envoyant davantage de ses citoyens dans le conflit, ce fait demeurera inchangé.
Ilya Matveev