Organisé sous la présidence du camarade Badrul Alam, président de la Fédération des paysans du Bangladesh (BKF), le rassemblement a été marqué par les interventions, entre autres, du président de la Fédération des travailleurs du textile et de l’habillement, Abul Hossain, important leader syndical, du secrétaire général de la Fédération des paysans du Bangladesh, Zayed Iqbal Khan, du vice-président Rehena Begum, du président de la Fédération des travailleurs du prêt-à-porter, Lovely Yasmin, du président de la Fédération nationale des travailleurs du Bangladesh, Shamim Ara, du vice-président de l’Association des sans-terre du Bangladesh, le Dr. Shamsul Alam, du secrétaire général de la Fédération unie du travail Nahid Hasan Nayan, de la secrétaire générale de la Fédération nationale du travail Maryam Akhter, de la présidente de la Fédération des travailleurs de l’habillement de la Mère Patrie Saleha Islam Shantana et du secrétaire général Al Amin, de la secrétaire générale de la Fédération nationale démocratique des travailleurs de l’habillement du Bangladesh Salma Akhter, du secrétaire général du syndicat des conducteurs d’auto-rickshaws (au gaz naturel comprimé ndt) et de « mishuks » (tricycles électriques) du district de Dhaka Sakhawat Hossain Dulal, de Bachchu Mia, secrétaire général de la fédération des travailleurs de l’habillement du Bangladesh, de Lydia Ahmed Silva, responsable de la formation pour le syndicat des étudiants du Bangladesh, etc.
Après le meeting, un cortège de protestation a défilé à travers la ville.
Le président du rassemblement, le camarade Badrul Alam, a expliqué dans son discours que l’objectif pour lequel les Nations unies avaient décidé de célébrer chaque année la Journée mondiale de l’alimentation n’avait pas été atteint. Au lieu de renforcer la sécurité alimentaire mondiale, ce sont les pénuries et l’insécurité alimentaire qui sont apparues. Aujourd’hui encore, 750 à 100 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim chaque jour. 4,5 milliards de personnes dans le monde ne bénéficient pas d’une alimentation saine et nutritive. 50 % de ces personnes vivent sur le continent asiatique. Il a rappelé qu’en 2000, les Nations unies avaient défini les « objectifs du Millénaire pour le développement » sur une durée de 15 ans, afin d’éradiquer la faim et la pauvreté. Cet objectif n’ayant pas été atteint, les « objectifs de développement durable » ont été définis en 2015 pour une période de 15 ans, c’est-à-dire jusqu’en 2030. Aujourd’hui, nous en sommes à la dernière étape, soit 2024. Il n’y a aucune possibilité d’atteindre l’objectif dans les 5 années restantes.
Tout cela signifie que les décideurs politiques du monde entier ne trouvent pas la bonne solution ou qu’ils trompent délibérément les peuples du monde. Ou encore qu’ils se moquent des gens en ce qui concerne la faim et la pauvreté. Il a également déclaré que le Bangladesh traversait actuellement une période difficile. Malgré le changement de gouvernement intervenu il y a environ deux mois et demi, la vie quotidienne ne s’est pas améliorée. La hausse des prix des produits de base a eu pour effet de rendre la vie quotidienne extrêmement difficile. La plupart des gens ne sont pas en mesure de se procurer la nourriture nécessaire. Faute de pouvoir acheter de la nourriture, les gens nuisent à leur santé en mangeant des aliments malsains et de la mauvaise nourriture. Ils ne sont pas en mesure de faire face aux dépenses médicales tout en devant acheter de la nourriture à des prix élevés.
Or, l’alimentation et les soins médicaux sont des droits fondamentaux garantis par la Constitution. Il a ajouté qu’environ 22 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. La malnutrition est très répandue parmi les personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Le système de sécurité sociale en place n’est pas suffisant pour remédier à cette situation. Le camarade Badrul Alam a appelé à la mise en place de méthodes agricoles durables, c’est-à-dire respectueuses de l’environnement (agroécologie), et à la reconnaissance des droits des populations à la terre et à l’eau afin de construire un monde libéré de la faim et de la pauvreté. Il a également estimé que l’agroécologie jouera un rôle majeur dans la prévention du changement climatique. Il a ajouté que les principes et les méthodes visant à assurer la souveraineté alimentaire devraient être intégrés et mis en œuvre dans le cadre des politiques de développement de chaque pays, en accordant une priorité particulière aux petits exploitants et aux agriculteurs familiaux, de façon à accroître la production alimentaire dans le monde.
Selon l’indice de la faim dans le monde 2024, le Bangladesh est à la 84e place sur 127 pays quant à sa capacité à éliminer la faim cette année. Selon cet indice, le Bangladesh est actuellement confronté à des niveaux modérés de faim. Pour résumer, on peut dire qu’il y a une famine silencieuse dans le pays. Il a appelé le gouvernement du pays à sortir de cette situation en discutant avec les organisations paysannes actives dans le pays afin de définir une feuille de route appropriée.
Lorsde ce rassemblement, les orateurs ont exprimé leur préoccupation face à la hausse des prix des produits de base et ont déclaré que, malgré le changement de gouvernement, le niveau de vie de la population n’a pas changé, mais s’est plutôt détérioré. La population doit se battre pour se procurer des denrées alimentaires. Même en rognant sur le budget familial, ils ne parviennent pas à épargner. En outre, les catastrophes naturelles dues au changement climatique rendent la situation encore plus précaire. Ils et elles ont appelé le gouvernement provisoire en place à prendre des mesures immédiates et exceptionnelles pour prévenir la crise alimentaire et la hausse des prix des produits de base. Les intervenant.e.s ont également déclaré que le gouvernement ne devrait pas se contenter de célébrer les journées de l’alimentation, mais qu’il devrait prendre des initiatives efficaces pour garantir la production alimentaire, l’autosuffisance et une alimentation sûre, saine et nutritive.
Les revendications présentées lors de la réunion sont les suivantes
1. Banque mondiale-FMI : Sortez de notre système alimentaire.
2. Les pays les plus riches du monde doivent compenser la destruction de notre système alimentaire.
3. Arrêter de détourner les terres agricoles à d’autres fins.
4. Rendre les droits sur la terre et l’eau aux populations dès maintenant.
5. Réduire la dépendance à l’égard des importations, soutenir la production locale.
6. Mettre fin à la monoculture à des fins d’exportation.
7. Empêcher les hausses de prix.
8. Introduire des méthodes agricoles respectueuses de l’environnement.
9. Établir la souveraineté alimentaire pour éliminer la faim et la pauvreté.
Il convient de noter que la Journée mondiale de l’alimentation est célébrée internationalement le 16 octobre de chaque année. Le thème de cette année était « Le droit à l’alimentation pour une vie meilleure et un avenir meilleur ». Cette journée est célébrée régulièrement depuis 1981. Cette date a été retenue pour commémorer la création de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en 1945. Les organisations actives dans le domaine de l’alimentation et de la sécurité alimentaire, telles que le Programme alimentaire mondial et le Fonds international de développement agricole, accordent elles aussi une grande importance à cet événement. Cette année, la journée revêt une importance particulière car la session annuelle du Comité de la sécurité alimentaire mondiale des Nations unies, qui se tient à Rome (Italie) du 21 au 25 octobre, examinera et ratifiera les recommandations politiques et les directives sur la sécurité alimentaire mondiale et la nutrition (adoptées en 2004). Parallèlement, la réunion annuelle de la Banque mondiale et du FMI se tiendra à Washington, DC, en Amérique. Les questions relatives à l’alimentation et à l’agriculture dans le monde y seront également abordées lors d’un débat spécial.
Fédération des paysans du Bangladesh (BKF)