Plus de 410 jeunes, venus de plus de vingt pays, se sont rassemblés pendant une semaine pour discuter, échanger, se former et faire la fête, dans une ambiance fraternelle. Nous avons discuté du monde dans lequel nous vivons, de la mondialisation capitaliste, de la situation internationale, puis de l’oppression des femmes, des questions LGBT1, des luttes de jeunes, et enfin de la stratégie révolutionnaire. Ce programme a permis à tous les participants de saisir les enjeux des débats, en revenant sur les bases théoriques, sur l’actualité, et sur le projet pour lequel nous nous battons.
Un des éléments les plus positifs du camp a été la présence de camarades venus de pays hors d’Europe : Philippines, Mexique et Mali. Dans ces pays, la situation politique et les conditions de militantisme sont bien différentes des nôtres. L’expérience des camarades philippins, qui militent clandestinement et voient fréquemment leurs camarades se faire tuer, a forcé le respect et l’estime de l’ensemble des participants. Malgré les difficultés, ils gardent une foi inébranlable en la possibilité d’une révolution.
Les camarades mexicains, avec l’expérience de Oaxaca, nous confirment que la révolution est bien une question actuelle. La présence du camarade malien a eu une importance toute particulière pour la délégation française, étant donné le rôle que joue l’impérialisme français au Mali et en Afrique en général. Mieux comprendre la situation des « anciennes » colonies françaises permet de mieux combattre notre propre impérialisme. La présence de ces camarades et le partage d’expériences nous prouvent à quel point l’existence de la IVe Internationale est importante.
Un certain nombre de pays ont connu, ces dernières années, des luttes importantes dans la jeunesse (CPE en France, mouvement étudiant en Grèce...). Ces luttes ont fait émerger une nouvelle génération militante, qui se retrouve en partie dans les organisations révolutionnaires. Ces luttes sont autant d’expériences que nous pouvons partager et qui nous poussent à nous poser un certain nombre de questions similaires dans différents pays : comment organiser cette nouvelle génération avec laquelle nous avons lutté ? Comment se structurer sur les facs, les lycées ? Comment organiser un travail chez les jeunes précaires ? De quelles organisations avons-nous besoin aujourd’hui ? Cette situation a permis une meilleure compréhension entre les délégations et de meilleurs échanges.
Depuis quelques années, nous essayons de faire vivre l’internationalisme aussi en dehors du camp de la IVe Internationale, garder des liens avec les autres sections tout au long de l’année, ou même organiser des échéances militantes internationales. Cette année, quatre commissions thématiques se sont tenues : étudiante, répression, écologie, Amérique latine. Toutes les commissions sont ressorties avec des déclarations finales, qui pourront être utilisées par toutes les sections.
Le camp est aussi une des seules échéances nationales jeunes de l’année, un des seuls moments où tous les militants des différentes villes de France se rencontrent et peuvent prendre le temps de discuter. Cette année, la délégation française avait vraiment un caractère national, puisque près de 27 villes étaient présentes. Nous avons eu les débats pour préparer la rentrée à l’échelle nationale. Nous avons discuté de la mise en place de campagne sur l’autonomie des universités, de la construction de la grève à la rentrée.
Le camp a aussi été l’occasion d’avoir les premières discussions sur le projet de nouveau parti. Nous avons eu un premier échange enthousiasmant à ce propos et sur les conséquences qu’il aurait dans la jeunesse. Bref, on attend impatiemment le prochain camp.