
Depuis le 10 avril, Glauber Braga, militant et parlementaire du Parti Socialisme et Liberté (PSOL) à Rio de Janeiro, Brésil, est en grève de la faim suite à la décision du Conseil d’Éthique de la Chambre des Députés. Ce conseil, composé d’une majorité de droite, a approuvé une recommandation pour le destituer de son poste de député fédéral pour atteinte au décorum parlementaire—une accusation largement considérée comme disproportionnée par rapport à l’infraction présumée. Toutefois, cette mesure reste soumise à appel et doit être approuvée par le Parlement.
La plainte a été déposée par le Mouvement Brésil Libre (MBL). L’un de ses membres, qui provoquait des conflits avec Glauber depuis plusieurs mois, a insulté de manière inacceptable la mère du parlementaire, alors en phase terminale. Cela suit une tactique courante employée par les militants d’extrême droite : provoquer un militant de gauche, tenter de le faire « perdre son sang-froid », puis filmer et partager cette « lutte contre la gauche » sur les réseaux sociaux. Dans ce cas, le député a répondu par un coup de pied.
L’ancien président de la Chambre des Députés, Arthur Lira, a engagé des poursuites contre Glauber Braga en représailles à ses révélations au Parlement brésilien concernant le « budget secret »—une méthode opaque d’obtention de fonds publics pour des projets intéressant les députés et sénateurs. Ces ressources sont allouées et approuvées par les parlementaires sans aucune transparence, que ce soit sur le montant ou sur les noms des parlementaires impliqués. Lira est le principal responsable et bénéficiaire de cette procédure.
Cette approche douteuse de la gestion de l’argent public existe depuis 2020. Selon la Cour Suprême, Lira fait l’objet d’une enquête pour avoir distribué 4,2 milliards de reais en amendements au cours des deux dernières années.
D’autres formes de persécution par la droite institutionnelle se produisent régulièrement dans les villes où des conseillers du PSOL sont actifs, par exemple, lorsqu’ils dénoncent le génocide contre le peuple palestinien. Les méthodes utilisées par les forces de droite ne sont pas exclusives à la pratique parlementaire au Brésil et tendent à être reproduites dans d’autres pays, y compris la France.
Aujourd’hui, le Brésil est témoin d’une vague importante de soutien à Glauber Braga et pour l’annulation de la décision du Conseil d’Éthique Parlementaire. Il est crucial de transformer cette offensive en espoir pour les travailleurs. Divers syndicats, organisations indigènes et nombreux mouvements sociaux se sont prononcés en faveur de l’annulation du jugement de Glauber. Sur son site web, la Fédération Nationale des Travailleurs du Pétrole parle du « mandat populaire qui dérange les puissants » et ajoute : « C’est un nouvel épisode dans la persécution politique de l’un des rares parlementaires qui ne s’est jamais plié aux intérêts des élites hostiles aux travailleurs ».
La campagne pour sa défense mobilise toute la gauche, y compris la gauche non parlementaire, comme le PSTU, qui défend également le mandat de Glauber—un député qui est aussi très respecté par la gauche plus radicale.
Le PSOL, un parti assez divisé entre ses secteurs plus à gauche et ceux plus proches du gouvernement de Lula, s’est uni pour défendre le mandat de Glauber.
Gleisi Hoffman, ministre du gouvernement Lula responsable des relations avec le Parlement, et Lindbergh Farias, chef du groupe parlementaire du PT, se mobilisent également pour la défense de Glauber. En d’autres termes, la campagne pour le défendre rassemble toute la gauche.
Cette unité dans la lutte est pleine d’espoir pour la lutte des classes au Brésil. Tous sont invités à rejoindre le mouvement de solidarité avec ce militant d’une valeur inestimable pour les luttes des travailleurs dans le monde entier !
Fernanda Malafatti et João Machado - militants du PSOL et membres de la Section Brésilienne de la Quatrième Internationale