Depuis de nombreux siècles jusqu’à aujourd’hui, les groupes combattants dans diverses guerres ont toujours manifesté la présence d’un leader dirigeant l’ensemble, car au fil du temps s’est fixée la certitude que son existence se révèle essentielle pour tenter de garantir que les opérations militaires soient menées de manière méthodique en vue de minimiser les risques et les pertes et de maximiser les chances de succès. À cette fin, il lui a incombé d’organiser les soldats en unités et sous-unités, de distribuer les tâches et responsabilités, de coordonner les stratégies et tactiques, de prendre des décisions rapides et efficaces, d’inspirer et motiver les combattants, de diffuser des informations pertinentes, de maintenir la cohésion de la troupe et d’assumer la responsabilité des actions de l’équipe.
Dans la préhistoire dite, les sociétés tribales possédaient des conducteurs de guerriers choisis sur la base du courage, des compétences de chasse, de l’expérience au combat et de la capacité à mener le groupe de combattants à la confrontation avec l’ennemi, ce qui était une conséquence du respect et de la confiance déposés par les membres du groupe. Dans certains clans, ils pouvaient aussi émerger par un processus héréditaire, c’est-à-dire par un passage du pouvoir de père en fils.
La pertinence de leur présence et de leurs actions a amené les dirigeants de toutes les époques à instituer des programmes destinés à leur préparation. Dans la Grèce antique, à Sparte, les leaders militaires étaient sélectionnés parmi les meilleurs guerriers qui avaient passé l’agoge, un programme d’entraînement militaire nécessaire pour conquérir le statut de citoyen spartiate, accueillant les garçons à partir de sept ans et les libérant à trente ans, qui se centrait sur le développement de l’habileté tactique, de la discipline et du courage. À Athènes, la plupart d’entre eux provenaient de l’élite aristocratique. En plus d’apprendre la stratégie, ils recevaient une éducation plus large qui incluait la philosophie et la rhétorique. À Rome, le processus formatif impliquait deux aspects. L’un d’eux, de manière similaire aux Spartiates, impliquait l’étude de la philosophie, de la rhétorique et de l’histoire. L’autre, appelé cursus honorum, se référait à une séquence de charges publiques qu’un citoyen ambitieux de l’élite pouvait suivre, à savoir tribun, préteur et consul.
Au Moyen Âge, la formation des leaders était plus large. Elle commençait par le rassemblement des fils de la noblesse, spécialement les premiers-nés, à partir de sept ans. À ce début, ils s’inscrivaient dans la catégorie des pages et après quatorze ans devenaient écuyers, quand ils apprenaient l’équitation, l’escrime, la chasse, la stratégie et incorporaient les valeurs du code de la chevalerie constitué par l’honneur, la loyauté et le courage. Ils étudiaient l’histoire, la politique et la religion dans les châteaux et les cours. Ils participaient à des tournois pour démontrer leurs compétences martiales et gagner prestige et reconnaissance. Ils combattaient dans de vraies batailles aux côtés de commandants plus expérimentés en vue d’obtenir de l’expérience.
Le dix-huitième siècle se révèle marqué par le renforcement du système méritocratique basé sur les compétences et le début de l’éducation formelle destinée à professionnaliser leurs leaders, maintenant vus comme membres du corps des officiers. En effet, dans cette période de l’histoire sont apparus les premiers établissements militaires d’enseignement, dont les exemples sont l’École Militaire en France et l’Académie Royale Militaire de Woolwich en Angleterre. Leur préparation incluait l’étude des mathématiques, de l’ingénierie, de la tactique, de la stratégie, de la géographie et des langues étrangères, accompagnée d’une conduite disciplinée et de l’observance d’un code d’honneur composé du courage, de la loyauté et du devoir. Il y avait aussi un schéma de mentorat, où les officiers plus jeunes se dirigeaient vers le lieu de bataille, proches de commandants expérimentés, servant comme aides de camp. Il n’était pas rare qu’ils prestent service dans des armées étrangères visant à gagner de l’expérience et du prestige.
De plus, au dix-neuvième siècle s’est produit l’approfondissement du mouvement de professionnalisation, notant que dès son début est apparue la fameuse Académie Militaire de West Point aux États-Unis. Là, et aussi dans d’autres, les étudiants étudiaient les mathématiques, l’ingénierie, les tactiques de combat, l’histoire militaire, la géographie, les langues étrangères, la stratégie, la logistique et l’administration militaire, en plus d’un entraînement physique intense. Beaucoup de cette étude était réalisée au moyen des manuels militaires émergents, aussi utilisés sur les fronts de lutte. Notons que l’apprentissage de l’ingénierie se trouvait lié à la construction de fortifications, ponts et chemins de fer. Beaucoup d’acquisition d’habiletés découlait de campagnes coloniales en Afrique, Asie et Amériques. De précieuses expériences furent acquises par l’implication dans les guerres d’unification et beaucoup de connaissances assimilées vinrent par des cours de spécialisation, par l’échange de connaissances entre hommes en uniforme de pays amis et par la participation à des exercices militaires conjoints.
Presque toutes ces matières ont continué à être étudiées au vingtième siècle, mais la formation des officiers fut largement modelée par les deux conflagrations mondiales, spécifiquement les guerres de tranchées et de mouvement, par la guerre froide, la dissuasion nucléaire et les conflits asymétriques. Des cours avancés et des écoles de commandement et d’état-major furent créés, ainsi qu’eut lieu l’encouragement aux échanges internationaux et à la réalisation d’entraînements dans d’autres nations, spécialement la formation pour gérer les crises et prendre des décisions rapides sous pression.
De nos jours, cette formation se révèle très complexe à cause de l’intervention de divers facteurs, spécialement l’avancement technologique qui incorpore des outils numériques, des simulations virtuelles et l’intelligence artificielle. Avec l’augmentation des menaces cybernétiques se produit beaucoup d’entraînement pour traiter les opérations dans l’espace numérique. La coopération internationale avance rapidement par des exercices conjoints, la concrétisation de l’interopérabilité et l’action dans des missions de maintien de la paix. Le combat contre la désinformation devient crucial car il peut impacter les opérations militaires en cours. Les programmes de troisième cycle en partenariat avec les universités se révèlent essentiels dans certains domaines comme les relations internationales et la gestion des ressources. Il tend à être obligatoire de maîtriser les tactiques de combat contre les groupes terroristes et les mouvements insurgés.
À partir de l’émergence des États nationaux, le corps des officiers dûment qualifié et constitué en groupements appelés subalternes, intermédiaires, supérieurs et généraux, ainsi que les autres situés dans des échelons inférieurs, s’expose comme une catégorie sociale, c’est-à-dire un groupe organisé qui ne se trouve pas intégré dans l’activité productive, car ils occupent une place à l’intérieur de l’État et y exercent une fonction spécifique qui est sa défense. Sans doute, de tels États se placent en position d’avantage clair face à d’autres dépourvus de ce corps spécialisé. Cependant, ceux qui ont embrassé le régime démocratique et dont les premiers furent l’Angleterre, les États-Unis et la France, ont commencé à se confronter à un problème sérieux. Bien qu’ils se trouvaient dotés d’un appareil indispensable de protection contre d’autres qui osaient menacer leur intégrité, ils ne possédaient aucune ressource effective qui assurât la non-intrusion de cet appareil dans la politique et sa non-menace au régime démocratique lui-même.
Pour tenter de résoudre ce problème, ils créèrent plusieurs mécanismes limitateurs tels que ceux qui suivent. Ministère de la Défense dirigé par un civil, garantissant que les décisions militaires soient alignées avec les politiques gouvernementales. Prévision constitutionnelle de la subordination des Forces Armées au pouvoir civil. Lois spécifiques destinées à établir les fonctions et les limites des institutions militaires. Supervision du Congrès par des commissions parlementaires orientées vers l’accompagnement des activités militaires, l’investigation de possibles abus et l’approbation de budgets. Réalisation d’inspections régulières et d’audits pour garantir la transparence et la conformité avec les lois. Accompagnement du Pouvoir Judiciaire concernant le respect de la législation pertinente. Installation d’un code de conduite interdisant l’interférence politique. Établissement d’alliances et d’accords internationaux fournissant des pressions supplémentaires pour maintenir l’ordre démocratique.
Il vaut la peine d’ajouter que cette grande préoccupation et ce soin sont bien propres aux pays occidentaux, spécialement ceux possédant de vieux et stables régimes démocratiques. Voyons que durant la Guerre Froide, quand les nations de l’Europe Centrale et Orientale alignées ou faisant partie de l’ancienne Union Soviétique sont devenues indépendantes et ont exprimé le désir de s’approcher de l’Occident ainsi que de faire partie de l’OTAN, de tels pays ont exigé la concrétisation de plusieurs changements parmi lesquels sont apparus l’engagement envers la démocratie démontré par des élections libres et justes, la liberté de presse et le respect des droits humains aux côtés du contrôle civil des Forces Armées. En plus de ce contrôle, ils ont recommandé l’inclusion de la gestion participative en substitution au style administratif centralisé, avec rigidité hiérarchique et obéissance inconditionnelle, visant à créer un environnement où les préoccupations et suggestions des hommes en uniforme de bas grade soient prises en considération.
La formation du corps des officiers dans ces pays mérita une attention spéciale dans le sens de la rendre compatible avec la démocratie. Beaucoup de mesures furent prises, telles que celles qui suivent. Éducation aux droits humains. Étude de l’histoire politique du pays avec emphase sur l’évolution démocratique. Cours d’éthique militaire avec focus sur le respect aux institutions démocratiques. Examen de la Constitution pour identifier la structure de l’État, les droits et devoirs des citoyens et le rôle des Forces Armées. Analyse de situations historiques ou hypothétiques qui testent la loyauté des hommes en uniforme aux principes de la Charte Constitutionnelle. Approche de sujets relatifs à l’importance de la gestion transparente et responsable. Sensibilisation aux questions liées à l’inclusion et au respect de la diversité à l’intérieur et à l’extérieur de la caserne. Implication dans des opérations de maintien de la paix parrainées par l’ONU. Simulation de crises politiques où les militaires doivent agir selon la loi. Visites au parlement et aux tribunaux pour renforcer la compréhension de la dynamique de l’État. Insertion dans des projets sociaux touchant la population civile.
L’enseignement directif séculaire céda l’espace à la collaboration. Notons que le design pédagogique annuel dans les académies a penché vers le côté des contributions collectives. La planification participative à West Point aux États-Unis prend en compte les suggestions provenant des cadets après les activités développées par eux dans des comités et groupes de travail sur les améliorations du curriculum et des pratiques d’apprentissage. Et à l’Académie Navale, les mêmes intègrent des commissions qui débattent l’inclusion de nouvelles disciplines et méthodes didactiques alternatives. À la Royal Academy de l’Armée Britannique, le feedback des cadets est considéré essentiel pour la planification pédagogique, spécialement dans le domaine du leadership. L’Université des Forces Armées Allemandes accueille leurs propositions liées à l’éthique militaire et aux études stratégiques. À Saint-Cyr, en France, ils adoptent les recommandations pertinentes aux nouvelles méthodologies d’enseignement. Dans beaucoup d’académies est aussi proposé un rôle de matières optionnelles limitant la directivité et promouvant la personnalisation de la préparation selon les intérêts et la carrière future de chacun. Au Portugal, il y a l’offre d’histoire militaire, stratégie et langues étrangères, et en Italie sont offerts les études stratégiques, langues étrangères et technologie militaire.
Dans ces académies, la planification participative se manifeste soutenue par la gestion éducationnelle participative qui se distance de la forme centralisée. Ce prototype d’administration stimule le sens de responsabilité et d’appartenance, bloque la manifestation de conduites arbitraires, valorise le principe de transparence, induit les comportements de respect et coopération, privilégie le dialogue et la médiation des conflits, grandit le travail en équipe et la diversité d’opinions.
La salle de classe où le cadet passe la plus grande partie du jour se montre aussi éloignée de la rigidité discrétionnaire. Dans les académies des États-Unis, du Royaume-Uni et d’Allemagne se produisent fréquemment des sessions de discussions, débats et questionnements capables de développer l’esprit critique et la capacité de leadership ainsi que de promouvoir le respect pour les opinions des autres. De plus, ceci se fait aussi présent dans les académies brésiliennes, notant qu’elles manifestent deux autres pratiques harmoniques à la démocratie, bien que découlant de l’usage de la pédagogie techniciste. Une d’elles concerne les constantes évaluations faites par les étudiants relatives à la performance des instructeurs dans les cours, lesquels ont l’habitude de les prendre en compte dans l’altération de leurs conduites en classe. L’autre se réfère aux analyses habituelles des épreuves appliquées. Sur leur base, les étudiants sollicitent l’annulation d’items, la révision des poids attribués aux questions, le recalcul des notes obtenues et même l’invalidation totale.
La cohabitation d’étudiants en uniforme avec des civils est un événement très important pourvu qu’il y ait un effort conscient pour promouvoir l’inclusion, le respect mutuel, la tolérance et l’égalité. Ce contact qui permet l’interaction entre groupes avec des formations et cultures distinctes sert à la préparation pour la vie dans une société diverse et plurielle. Exemple typique de cette jonction est le Royal Military College du Canada, où les cadets se trouvent aux côtés d’étudiants civils qui participent aux mêmes programmes académiques, fréquentent les mêmes cours et beaucoup habitent sur le campus. Ils peuvent opter pour l’un des quatre cours de graduation, à savoir ingénierie, sciences sociales et humaines, sciences appliquées et sciences militaires. Autre exemple est l’École Polytechnique, une des institutions les plus prestigieuses de France. Elle offre une formation en ingénierie et sciences, et tant les étudiants militaires que civils partagent les mêmes salles de classe et activités. Dans ce pays comme dans beaucoup d’autres du continent européen, le militaire est vu comme un citoyen en uniforme. Il n’existe pas de séparation marquante entre hommes en uniforme et civils, étant donné que tous deux possèdent les mêmes devoirs et droits prévus dans la Charte Sociale Européenne. Une telle proximité facilite la cohabitation et favorise la soumission des militaires aux préceptes du régime démocratique.
De plus, l’élargissement de l’inclusion se montre encore plus propice, car en plus de refléter la composition démographique du pays, il procure l’abondante représentativité sociale. Il se trouve présent dans diverses nations de la planète. À West Point aux États-Unis ont eu lieu des efforts significatifs pour augmenter le nombre de femmes, noirs, hispaniques et autres minorités. L’Académie Militaire unifiée des Forces Armées d’Australie se trouve engagée à inclure plus de femmes et indigènes. La National Defence Academy de l’Inde maintient une politique d’incorporation qui vise à recruter des citoyens de diverses ethnies, régions et religions du pays. Et l’Académie Militaire de Chosun en Corée du Sud se dédie à insérer plus de femmes et étrangers.
Les transgressions disciplinaires commises par les cadets, jugées et pénalisées par un conseil formé par les cadets eux-mêmes comme partie d’un système qui promeut l’autogestion, le sens de justice, la responsabilité collective et affaiblit significativement l’autoritarisme de la rigidité hiérarchique, vient d’être effectuée dans quelques académies. À West Point existe le Cadet Disciplinary Committee chargé de juger les violations du code d’honneur. À la Royal Military Academy Sandhurst du Royaume-Uni se trouvent en action des conseils disciplinaires qui évaluent et établissent des pénalités pour les infractions pratiquées dans le quotidien scolaire.
Le style de leadership utilisé par les militaires dans les opérations d’entraînement est fondamental pour la démocratie et doit être en harmonie avec elle. Il a besoin alors d’être démocratique. Un modèle avec ce caractère aide à prévenir les abus de pouvoir et garantir que les actions soient en conformité avec les lois et la constitution. Il tend à faciliter l’intégration avec la société civile en promouvant la confiance mutuelle entre hommes en uniforme et civils. Il peut encourager la réflexion critique et le respect pour la diversité d’opinions, une conduite pertinente dans un environnement démocratique. Exemple illustratif de ce style apparaît dans les institutions militaires allemandes, car elles adoptent l’auftragstaktik, une forme décentralisée de conduite de la troupe car un commandant de groupement reçoit seulement une tâche à concrétiser. Il a la liberté de décider comment l’exécuter basé sur ses jugements, communément soutenus par l’échange d’idées avec ses commandés et les suggestions émanant d’eux. Dans l’académie germanique, les cadets réalisent des études théoriques, font des simulations et effectuent des exercices pratiques sur elle, développant les capacités de penser de forme méthodique et indépendante et de s’adapter à des situations dynamiques et imprévisibles.
La pratique de l’engagement civique comme activité extra-classe est très significative car elle contribue à la formation de militaires conscients de leurs droits et devoirs comme citoyens et valorisant le respect aux lois et aux institutions démocratiques. Elle procure des bénéfices à leur formation éthique et citoyenne et fortifie les liens entre les Forces Armées et la société, essentiels pour la cohésion nationale et la stabilité démocratique. Aux États-Unis, les cadets de West Point participent à diverses activités dans des communautés localisées dans l’entourage de l’académie telles que nettoyage de parcs, aide à des organisations de charité et assistance à des vétérans de guerre. Au Canada, ils concrétisent des travaux dans des abris, soutiennent des organisations non gouvernementales qui s’occupent de l’égalité et de l’inclusion et font campagne de collecte de fonds. En Corée du Sud, ils s’impliquent dans des actions d’aide aux personnes âgées et collaborent avec des institutions orientées vers les immigrants et personnes avec des nécessités spéciales. Les cadets brésiliens ont l’habitude d’effectuer la distribution d’aliments et de matériels scolaires dans des communautés nécessiteuses, entreprendre des campagnes de collecte d’items essentiels pour les nécessiteux et participer au Projet Rondon contribuant au développement communautaire dans diverses régions du pays. Il vaut la peine d’observer que ces actions s’inscrivent dans la catégorie du volontariat. Cependant, l’engagement civique comporte d’autres activités qui doivent aussi être exercées, telles qu’acheminer des pétitions et réclamations aux politiques, faire boycott de produits nocifs, accompagner l’exécution de politiques publiques, contribuer avec des idées, opinions et propositions dans des débats collectifs et participer à des campagnes de sensibilisation.
Finalement, il faut dire que les académies militaires doivent être supervisées par des organes gouvernementaux afin que l’autonomie des hommes en uniforme soit diminuée, afin qu’ils manifestent l’attitude de subordination aux autorités et aux lois civiles, afin que l’enseignement militaire maintienne l’engagement de préparer le soldat-citoyen. Notons, cependant, que la majorité d’entre elles n’est pas sujette à cette supervision mais bien subordinées aux respectifs Ministères de la Défense. Cependant, dans les pays qui intègrent la communauté européenne, elles font partie du réseau d’enseignement supérieur, lequel est régi par le Processus de Bologne, Stratégie de Lisbonne et Stratégie Europe qui a pour objectif principal de faciliter l’échange de diplômés. En tant que modalité de l’éducation universitaire, la formation militaire est aussi obligée de suivre les orientations prévues, et les organes civils et centraux de l’éducation de chaque pays ont l’obligation de monitorer les institutions éducatives militaires quant au respect de celles-ci.
Il est nécessaire de faire aussi une intervention sélective dans les cultes aux traditions pour retirer les dissonants de la démocratie. Comme beaucoup le savent, ils répondent à de multiples objectifs comme ceux qui suivent. Ils aident à créer un sens d’identité et d’appartenance entre les membres des Forces Armées, renforcent des valeurs communes et détachent l’histoire partagée, tous pertinents pour la maintenance de la cohésion et unité de la troupe. Les rituels et les cérémonies renforcent la hiérarchie et la discipline ainsi que sont des formes d’honorer et respecter ceux qui ont servi avant et contribué à modeler l’établissement militaire. Cependant, il existe quelques cultes qui ont besoin d’être éliminés. C’est le cas par exemple de la commémoration du jour des Forces Armées au Myanmar qui ont un long historique de coups et répression. C’est le cas aussi du Brésil qui jusqu’à une période récente se souvenait du trente et un mars comme la date du mouvement révolutionnaire, qui en réalité fut une exécrable dictature civile-militaire prolongée pendant plus de vingt ans.
En outre, il reste à exposer qu’il n’est pas nécessaire de faire aucun effort intellectuel pour inférer qu’il se révèle pratiquement impossible qu’un cadet formé selon la description précédemment présentée devienne un officier avec tendance à pratiquer des actes révoltés contre des dirigeants légalement élus par le peuple, exercer le rôle d’agent du pouvoir modérateur, et, principalement, appliquer des coups d’État modernes ou post-modernes contre des dirigeants politiques sélectionnés et légitimés par le vote populaire.
Antônio Carlos Will Ludwig est Professeur Retraité de l’Académie de la Force Aérienne du Brésil, post-doctorat en éducation par l’USP et auteur de Démocratie et Enseignement Militaire (Cortez) et La Réforme de l’Enseignement Secondaire et la Formation pour la Citoyenneté (Pontes). Édité pour le portugais-PT par Esquerda.net
Antônio Carlos Will Ludwig
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