Le président Donald Trump participe à une réunion bilatérale avec le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed Bin Zayed Al Nahyan, au Qasr Al Watan à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, le 15 mai 2025. (Daniel Torok/Photo officielle de la Maison Blanche)
Lorsque le président américain Donald Trump s’est rendu dans le Golfe le mois dernier, à grand renfort de fanfare et de mises en scène chorégraphiées, cela a renforcé le sentiment croissant parmi les États du Golfe que la région est en pleine ascension politique. Cette visite de quatre jours en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis était le premier grand voyage à l’étranger de Donald Trump depuis le début de son second mandat. Il s’agissait d’une décision mûrement réfléchie visant à contourner les alliés traditionnels des États-Unis, notamment Israël. Les responsables politiques et l’élite intellectuelle du Golfe se considèrent de plus en plus comme faisant partie d’un bloc émergent doté d’une influence significative.
L’hypothèse, manifeste dans les accords d’Abraham, selon laquelle le meilleur moyen pour les pays du Golfe de s’assurer l’accès aux États-Unis était de passer par Israël, semble céder la place à un sentiment de confiance nouveau, selon lequel le Golfe peut traiter directement avec Washington et se faire entendre de sa propre voix. Comme l’a récemment déclaré l’ancien ministre d’État aux Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Anouar Gargash, l’équilibre des forces semble pencher en faveur du Golfe.
Il reste à voir si ces hypothèses reflètent la réalité et si elles reposent sur des changements tangibles et durables de l’ordre international. En effet, la décision de Trump de se joindre à Israël pour attaquer l’Iran — et les frappes de représailles de l’Iran contre la base militaire américaine d’Al Udeid au Qatar — ont sonné l’alarme dans les capitales du Golfe, et les dirigeants s’efforcent désormais de garantir le maintien du fragile cessez-le-feu.
La crise entre l’Iran et Israël fait peser des risques importants, voire existentiels, sur les États du Golfe. Mais elle leur offre également des chances inespérées d’accroître leur influence auprès de Washington, de se positionner comme intermédiaires régionaux et d’être perçus, contrairement à Israël, comme les adultes responsables dans la pièce. « C’est encore et toujours un moment favorable pour le Golfe », a déclaré un éminent professeur des Émirats après la conclusion du cessez-le-feu, « et cela va durer pendant des années ».
Ce désir n’est nulle part plus évident qu’aux Émirats arabes unis, qui se sont depuis longtemps affirmés avec une longueur d’avance sur leurs voisins. Les Émirats arabes unis sont souvent qualifiés de « petite Sparte », un surnom qui reflétait autrefois leur renforcement sur le plan militaire, leurs interventions régionales et leurs ambitions stratégiques. Ce qualificatif témoignait de la puissance militaire croissante du pays et de sa disposition à la projeter, notamment pour soutenir les intérêts américains. Mais si les Émirats arabes unis se satisfaisaient autrefois d’être perçus à travers ce prisme, ils ne veulent plus aujourd’hui être réduits à cela.
Aujourd’hui, Abu Dhabi envisage pour lui-même un rôle beaucoup plus sophistiqué, qui ne se définirait pas en fonction des perceptions ou des intérêts extérieurs, mais selon ses propres calculs stratégiques, avec pour objectif de mener une politique indépendante reflétant ses priorités en matière de sécurité et ses ambitions mondiales en termes d’influence. Dans ce nouveau paradigme, les Émirats arabes unis se présentent comme une alternative rationnelle et fiable à Israël : un État avec lequel s’associer, dont on peut s’inspirer et éventuellement même siphonner les talents et le savoir-faire pour consolider son propre empire en interne.
Le président Donald Trump à une cérémonie d’accueil au Qasr Al Watan à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, le 15 mai 2025. (Daniel Torok/Photo officielle de la Maison Blanche)
Dans une série de messages publiés récemment sur X/Twitter, l’analyste émirati Mohammed Baharoon a mis en garde contre le fait qu’Israël risquait de devenir la principale source d’instabilité dans la région, comparant sa façon d’agir à celle du personnage mythique Thor, dont la puissance réside uniquement dans son marteau. Selon lui, la région ne souhaite pas voir des acteurs aux pouvoirs divins faire usage de leur force brute, mais recherche plutôt des acteurs fiables, capables d’établir des partenariats économiques et de leur donner la priorité sur les alliances militaires. Ces messages font implicitement la promotion discrète des Émirats arabes unis comme une solution de rechange rationnelle et stable à Israël, tant pour les acteurs régionaux qu’internationaux.
Un nouveau pivot régional
Pour les Émirats arabes unis, la guerre à Gaza et l’isolement croissant d’Israël sur la scène internationale ont constitué une occasion stratégique de renforcer cette image. Mais les bases de celle-ci avaient été posées bien plus tôt, lors de la crise de 2021 dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem, où les tentatives d’expulsion des habitants palestiniens par Israël avaient suscité un tollé international.
La vague de critiques internationales à l’encontre des agissements d’Israël, qui a suivi la publication d’un rapport sans précédent de Human Rights Watch accusant Israël d’apartheid, associée à une volonté nouvelle des médias occidentaux de donner la parole aux Palestiniens qui contestent le discours israélien, a laissé entrevoir un changement potentiel susceptible de s’accélérer rapidement. La réaction hostile à Israël ne s’est pas limitée au monde arabe, mais a trouvé un écho dans le monde entier, incitant les Émirats arabes unis à assouplir leurs restrictions sévères à l’égard des critiques publiques à l’encontre d’Israël, lesquelles étaient impossibles à maintenir au lendemain de la normalisation.
Conscients de ces changements tant au niveau national qu’international, les Émirats arabes unis ont commencé à envisager un nouveau rôle pour eux-mêmes en tant que pivot régional.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, le président américain Donald Trump, le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis Abdullah bin Zayed Al Nahyan et le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn Abdullatif bin Rashid Al-Zayani assistent à la cérémonie de signature des accords d’Abraham à la Maison Blanche, le 15 septembre 2020. (Avi Ohayon/GPO)
Politiquement stables, économiquement prospères et projetant l’image d’une société tolérante, les Émirats arabes unis ont soigneusement cultivé ce profil de puissance moyenne émergente, qui, contrairement à Israël, est autosuffisante et indépendante de l’aide étrangère. Les Émirats arabes unis se considèrent comme un modèle réussi de coexistence non démocratique, exempts de conflits internes perpétuels et largement imperméables à l’hostilité des États voisins. Après avoir passé des décennies à réprimer systématiquement l’activisme islamiste tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de leurs frontières, les Émirats arabes unis peuvent se positionner comme un allié fiable de l’Occident, un modèle d’« autocratie laïque ».
Tout en continuant à se poser en rempart contre l’islamisme, les Émirats arabes unis n’ont guère hésité à nouer des relations avec le fondamentalisme religieux ailleurs dans le monde, qu’il s’agisse d’approfondir leurs liens avec l’actuel gouvernement de droite israélien, de réchauffer leurs relations avec les dirigeants nationalistes hindous indiens ou de courtiser les réseaux évangéliques américains. Pour Abu Dhabi, ces fondamentalismes peuvent être rationalisés, tolérés, voire associés, car ils ne constituent pas une menace réelle pour sa légitimité nationale ou ses ambitions régionales.
Aujourd’hui, Abu Dhabi envisage un rôle beaucoup plus sophistiqué pour lui-même, un rôle qui n’est pas dicté par les perceptions ou les intérêts extérieurs, mais par son propre calcul stratégique centré sur la mise en œuvre d’une stratégie indépendante qui corresponde à ses priorités en matière de sécurité et à ses ambitions mondiales en termes d’influence. Dans ce nouveau paradigme, les Émirats arabes unis se présentent comme une alternative rationnelle et fiable à Israël : un État avec lequel on peut s’associer, dont on peut apprendre et peut-être même siphonner les talents et les compétences pour aider à consolider sa propre domination chez soi.
Le président Donald Trump à une cérémonie d’arrivée au Qasr Al Watan à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, le 15 mai 2025. (Daniel Torok/Photo officielle de la Maison Blanche)
Dans une série de messages publiés récemment sur X/Twitter, l’analyste émirati Mohammed Baharoon a mis en garde contre le risque qu’Israël ne devienne la principale source d’instabilité dans la région, comparant sa façon d’agir à celle du personnage mythologique Thor, dont la puissance n(est liée qu’à son marteau. Selon lui, la région n’a pas envie de puissances divines brandissant une force brute, mais a besoin d’acteurs fiables, capables de construire des partenariats économiques et de leur donner la priorité sur les alliances sécuritaires. Ces messages contiennent en filigrane une promotion sous-jacente des Émirats arabes unis comme alternative rationnelle et stable à Israël, tant pour les acteurs régionaux qu’internationaux.
Un nouveau pivot régional
Pour les Émirats arabes unis, la guerre à Gaza et l’isolement croissant d’Israël sur la scène internationale ont constitué une occasion stratégique de renforcer cette image. Mais les bases en ont été jetées bien plus tôt, lors de la crise de 2021 dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem, où les tentatives d’Israël d’expulser des résidents palestiniens ont suscité un tollé dans le monde entier.
La vague de critiques à l’encontre des agissements d’Israël qui a suivi la publication d’un rapport de portée historique de Human Rights Watch accusant Israël d’apartheid, associée à une volonté nouvelle de la part des médias occidentaux de donner la parole aux Palestiniens qui contestent le discours israélien, a laissé présager un changement potentiel susceptible de prendre rapidement de l’ampleur. La réaction hostile à Israël ne s’est pas limitée au monde arabe mais a trouvé un écho dans le monde entier, poussant les Émirats arabes unis à assouplir les restrictions sévères imposées aux critiques publiques à l’égard d’Israël, lesquelles étaient inacceptables au lendemain de la normalisation.
Conscients de ces changements de tendance tant au niveau national qu’international, les Émirats arabes unis ont commencé à envisager un nouveau rôle pour eux-mêmes en tant que pivot régional.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain Donald Trump, le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis Abdullah bin Zayed Al Nahyan et le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn Abdullatif bin Rashid Al-Zayani assistent à la cérémonie de signature des accords d’Abraham à la Maison Blanche, le 15 septembre 2020. (Avi Ohayon/GPO)
Politiquement stables, économiquement prospères et projetant l’image d’une société tolérante, les Émirats arabes unis ont soigneusement cultivé leur profil de puissance moyenne émergente, qui, contrairement à Israël, est autosuffisante et indépendante de l’aide étrangère. Les Émirats arabes unis se considèrent comme un modèle réussi de coexistence non démocratique, affranchis des conflits internes perpétuels et largement imperméables à l’hostilité des États voisins. Après avoir passé des décennies à réprimer systématiquement le militantisme islamiste tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de leurs frontières, les Émirats arabes unis peuvent se positionner comme un allié fiable de l’Occident, un modèle d’« autocratie laïque ».
Tout en continuant à se poser en rempart contre l’islamisme, les Émirats arabes unis n’ont guère hésité à coopérer étroitement avec tous les types de fondamentalisme religieux ailleurs, que ce soit en renforçant leurs liens avec l’actuel gouvernement d’extrême droite israélien, en réchauffant leurs relations avec les dirigeants nationalistes hindous indiens ou en courtisant les réseaux évangéliquesaméricains. Pour Abu Dhabi, ces fondamentalismes peuvent être justifiés, tolérés, voire soutenus, car ils ne constituent pas une menace réelle pour sa légitimité interne ou ses ambitions régionales.
Les Émirats arabes unis voient notamment dans l’essor de l’Inde, avec sa forte identité civilisationnelle, la preuve que le nationalisme religieux peut coexister avec la respectabilité internationale. Le dénominateur commun, cependant, est le « hard power » : capacité nucléaire, poids économique et caractère stratégique incontournable – une valeur que les Émirats arabes unis cherchent à acquérir. Mais contrairement à l’Inde, les Émirats arabes unis ont activement cultivé une identité nationale qui met en valeur un patrimoine culturel délibérément détaché de la religion, en partie pour dissiper ce refrain persistant selon lequel eux-mêmes et leurs voisins du Golfe manquent de profondeur historique, de culture authentique ou de racines culturelles.
Un exemple révélateur s’est produit lors de la visite du président Trump aux Émirats arabes unis, lorsque celui-ci et le président des Émirats arabes unis, Mohamed ben Zayed (MBZ), se sont avancés entre deux rangées opposées de danseurs Ayyala qui brandissaient des épées, entourés de troupes de jeunes danseuses connues sous le nom de Na’ashaat.
Si ce spectacle a suscité une vague de commentaires perplexes à l’échelle internationale, la chorégraphie était calculée : les Émirats arabes unis ne se contentaient pas d’exposer leur patrimoine culturel, mais en mettant en avant des artistes féminines dans un événement destiné au grand public, ils diffusaient également une image d’ouverture sur la scène internationale.
Mais dans le fond, cette mise en scène recelait toutefois une couche de défi. Au cours de la violente querelle qui a opposé le Qatar et les Émirats arabes unis de 2017 à 2021, lorsque les disputes diplomatiques ont dégénéré en insultes vulgaires visant les mères des dirigeants de chacun des émirats, la famille régnante d’Abou Dhabi a été la cible d’une épithète particulièrement cinglante : « les enfants des Na’asha ».
Destinée à insulter la mère de MBZ, Sheikha Fatima, qui aurait été une jeune Na’asha avant d’attirer l’attention du cheikh Zayed, ce mot continue à être utilisé encore aujourd’hui sur les réseaux sociaux du Golfe. Dans ce contexte, l’affichage public des Na’ashaat lors d’une cérémonie officielle très médiatisée n’était pas seulement une démonstration culturelle, mais un acte de revendication, retournant ce mot utilisé comme une insulte en une affirmation de la fierté nationale.
Le président Donald Trump rencontre le président des Émirats arabes unis, le cheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, dans le terminal présidentiel de l’aéroport international d’Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, le 15 mai 2025. (Daniel Torok/Photo officielle de la Maison Blanche)
Combler un vide géopolitique
Au-delà du refaçonnage culturel, les Émirats arabes unis ont également su mettre en avant leur richesse, leur stabilité et leur intégration aux flux mondiaux. Des annonces fréquentes de nouveaux partenariats avec des dirigeants de la Silicon Valley par les responsables gouvernementaux aux titres réguliers des médias locaux et internationaux saluant les Émirats arabes unis comme un pôle d’attraction pour les capitaux mondiaux et l’installation des élites, le message est clair : dans un Moyen-Orient instable, les Émirats arabes unis veulent être perçus comme un havre de stabilité.
Avec Israël enlisé dans une guerre prolongée à Gaza et une guerre qui s’étend en Iran, sans compter les crises diplomatiques et les tensions économiques croissantes, les Émirats arabes unis voient là une opportunité stratégique. Abu Dhabi est bien placée pour absorber l’exode prévu des capitaux et des talents, alors que les investisseurs et les entreprises recherchent un terrain plus stable.
Les Émirats arabes unis renforcent également leur présence dans des secteurs traditionnellement dominés par Israël, notamment la technologie, la défense et la diplomatie. L’annonce faite par Abu Dhabi lors de la visite de Trump de son projet de construire la plus grande concentration de centres de données d’intelligence artificielle en dehors des États-Unis, consolidant ainsi sa position de pôle technologique régional, en est un exemple frappant.
Mais les Émirats arabes unis ne se contentent pas de rivaliser dans le domaine technologique. La perturbation du trafic maritime dans la mer Rouge par les Houthis leur a également donné l’occasion de s’imposer comme un maillon essentiel d’un réseau logistique régional émergent et néanmoins ambitieux. En réponse aux agressions qui visent le trafic maritime, Abu Dhabi a lancé une initiative visant à établir un pont terrestre destiné à contourner les actions hostiles des Houthis et à faciliter le transport terrestre de marchandises vers Israël via les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite.
Présenté comme une mesure d’urgence stratégique, ce projet sert également de prototype pour une ambition plus large et à long terme : le développement d’un corridor commercial transrégional reliant l’Inde à l’Europe via le Moyen-Orient, dans lequel les Émirats arabes unis sont appelés à jouer un rôle central. Afin de mettre en œuvre cette ambition, Abu Dhabi a récemment signé un protocole d’accord de 800 millions de dollars pour développer le port syrien de Tartous. C’est le genre d’accord qu’Israël lui-même, compte tenu de son hostilité envers la Syrie et une grande partie de la région, n’aurait probablement jamais pu obtenir.
Cependant, les ambitions spartiates des Émirats arabes unis se nourrissent de la présence militaire étendue et multiforme d’Israël, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la région. Le génocide en cours à Gaza a créé une diversion utile, permettant aux Émirats arabes unis d’approfondir leurs engagements et leurs interventions militaires, en particulier en Afrique, le Soudan étant désormais un théâtre majeur du déploiement de leur puissance et de leur influence militaires.
En tirant parti du capital diplomatique que leur confèrent les accords d’Abraham, les Émirats arabes unis ont pu prévenir les critiques et détourner l’attention de leur implication militaire au Soudan et dans d’autres conflits en Afrique. Ce faisant, ils se perçoivent comme occupant une position de relative impunité, similaire à celle dont Israël a historiquement bénéficié grâce à son alignement sur les intérêts en matière de défense des pays occidentaux. Contrairement à Israël, cependant, les Émirats arabes unis ont jusqu’à présent réussi à échapper à une condamnation internationale analogue, conservant une image de pragmatisme et de stabilité, malgré leurs propres interventions sous-impérialistes dans des conflits tels que ceux du Soudan, du Yémen et de la Libye.
Un exemple notable en est le récent rejet par la Cour internationale de justice (CIJ) de la plainte du Soudan accusant les Émirats arabes unis de complicité de génocide pour leur rôle dans l’armement et le financement de forces paramilitaires, invoquant un défaut de compétence. Les Émirats arabes unis ont salué cette décision comme une victoire importante et une preuve évidente de leur influence, alors qu’il s’agissait plutôt d’un rejet fondé sur un détail technique. Et tandis qu’Israël fait face à des accusations persistantes d’essais d’armes et de technologies de surveillance intrusives sur les Palestiniens vivant sous occupation, Abou Dhabi met en avant son cadre réglementaire non contraignant comme un terrain d’essai pour l’innovation technologique, où les PDG peuvent tester des produits de pointe en subissant un minimum de contrôles.
Dans ce contexte, les Émirats arabes unis se démarquent en cultivant ce rôle d’autre option qu’Israël : un allié régional rationnel et fiable pour les puissances occidentales, qui ne compromettra pas la légitimité de l’ordre mondial et ne renforcera pas involontairement des adversaires tels que la Russie et la Chine, désireux d’exploiter à leurs propres fins l’érosion des normes juridiques internationales par Israël et la paralysie manifeste des institutions multilatérales . En contournant les difficultés diplomatiques flagrantes et les répercussions juridiques par lesquelles Israël est éprouvé actuellement, les Émirats arabes unis se préparent à combler un vide géopolitique, au cas où les contradictions qui affectent le projet israélien le rendraient insoutenable à long terme.
Mira Al-Hussein
Europe Solidaire Sans Frontières


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