Cette rébellion était plus qu’un acte de résistance, c’était un sacrifice pour préserver la liberté, l’honneur et l’existence de leur propre peuple.
Environ 25 000 hommes et femmes santals sont tombé.e.s en martyr.es lors de cette rébellion. Les forces britanniques et les propriétaires terriens les ont brutalement massacrés. Bien que les Britanniques aient réprimé cette rébellion, la lumière du sacrifice et de la lutte de la nation santale brille toujours dans l’histoire de tous les peuples opprimés.
Même après plus de 170 ans, les Santals et les autres peuples autochtones du Bangladesh subissent toujours des oppressions, privations et abandons multiples.

L’expulsion de leurs terres, l’accaparement des terres sans titre de propriété, l’expulsion des zones forestières, l’expulsion au nom du développement sont désormais monnaie courante. Des villages autochtones sont détruits en invoquant des projets d’infrastructure menés au nom du gouvernement et du secteur privé. Ce peuple est privé d’éducation, de santé, d’emploi et de droits culturels. La constitution ne reconnaît même pas les noms des peuples autochtones, ce qui montre le mépris de l’État pour les particularités ethniques.
Une conférence a été organisée à Dinajpur Loko Bhaban pour marquer cette journée.
La conférence, présidée par Tarok Kabiraj et animée par Swapan Ekka, secrétaire général de l’Adivasi Samiti, a été ouverte par l’allocution de l’invité d’honneur, le camarade Badrul Alam, président du Comité central de la Bangladesh Krishok Federation, suivi par le secrétaire général Zayed Iqbal Khan, le secrétaire général de la Fédération Sammilito Sramic Nahidul Hasan Nayan, le responsable du programme Caritas Bangladesh pour le district de Dinajpur Subas Kujur, le président du district de Rajshahi, Hasinur Rahman, le leader paysan du district de Dinajpur, Md. Rashidul Islam Jewel, la leader Kishani du district de Dinajpur, Sabiha Khatun, Rowshan Ara Begum, Shukla Kundu, Bipasa Rani, les leaders tribaux du district de Dinajpur, Runu Minji, Robin Hemram, Parvati Murmu, Montu Murmu, etc.

Avant la conférence, un défilé haut en couleurs a eu lieu dans différentes rues de Dinajpur et des couronnes ont été déposées sur le mémorial érigé en commémoration de la journée de la rébellion des Santals.
Nos revendications :
Nous, la Fédération des Krishoks du Bangladesh, le Bangladesh Adivasi Samiti, le Bangladesh Kishani Sabha et le Bangladesh Adivasi Samiti, commémorant la journée de la rébellion des Santals, formulons les revendications suivantes afin de protéger les moyens de subsistance, les terres, la langue, la culture et la dignité des peuples autochtones du Bangladesh d’aujourd’hui :
1. Reconnaissance des tribus : la constitution doit reconnaître les tribus comme « autochtones » ;
2. Droits fonciers : la propriété coutumière doit être garantie et l’empiètement sur les terres et les expulsions doivent cesser ;
3. Mise en œuvre de l’accord sur les collines : l’accord de 1997 doit être mis en œuvre rapidement et intégralement ;
4. Préservation de la langue et de la culture : nous voulons une éducation dans notre langue maternelle et la reconnaissance de notre propre culture par l’État ;
5. Représentation politique : des sièges réservés doivent être accordés au Parlement et dans les administrations locales ;
6. Protection des femmes et des enfants : des mesures efficaces doivent être prises pour assurer la sécurité des femmes et des enfants autochtones ;
7. Quotas dans l’éducation et l’emploi : une politique de quotas doit être mise en place pour les autochtones dans l’éducation, la santé et la fonction publique ;
8. Consentement aux projets de développement : aucun projet de développement ou d’exploitation minière ne peut être engagé sans le consentement des populations autochtones ;
9. Mise en œuvre des chartes internationales : la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et la Convention 169 de l’OIT doivent être ratifiées ;
10. Commission foncière Adivasi : une commission foncière nationale Adivasi indépendante doit être créée.
La rébellion des Santals n’est pas seulement un événement du passé, elle est le moteur de la protestation contre les injustices d’aujourd’hui. Inspirés par l’esprit de la rébellion des Santals, nous appelons tous les peuples à s’unir pour construire une société sans exploitation, juste, en conformité avec la constitution, et digne.
Nous allons de l’avant dans l’esprit de la rébellion des Santals, dans la lutte et l’unité.
Expéditeur de l’information
Signature
(Zayed Iqbal Khan)
Secrétaire général
Bangladesh Krishok Federation
Tract pour annnocer la Journée historique des Santals
La rébellion des Santals pour la terre : un nom porteur d’une prise de conscience
Le 30 juin 1855, un morceau d’histoire incandescent, la rébellion des Santals, a jailli dans un village isolé appelé Bhagnadihi. Ce fut une explosion contre l’impérialisme britannique, contre le système d’exploitation des propriétaires terriens et des usuriers. Ce fut une lutte à mort des paysans sans terre et des peuples autochtones contre un système économique féodal et colonial. Leurs armes étaient des haches, des arcs et des flèches, mais dans leurs cœurs brûlait le feu de la rébellion et dans leurs yeux brillait le rêve de la liberté.
Sido, Kanhu, Chand, Bhairav, Phulo, Jhano : ces six noms de combattants ne vivent pas seulement dans les pages de l’histoire, mais également dans le sang, la résistance et les rêves du peuple. Ils ont lancé un appel au réveil du peuple, pas au roi. C’était un appel à restaurer les droits à la terre, à sacrifier leur vie pour protéger l’honneur du peuple.
Cette rébellion n’était pas seulement une résistance armée ; c’était une lutte pour la justice sociale, qui cherchait à briser les chaînes de l’administration britannique, de la grande propriété foncière et de l’esclavage féodal. Des milliers de Santals ont été martyrisés, mais ils ont écrit avec leur sang une histoire immortelle de dignité et d’établissement des droits des paysans.
Aujourd’hui, 170 ans plus tard, nous sommes à nouveau confrontés à un terrible système d’exploitation. Au nom de l’expansion des entreprises, les terres agricoles sont confisquées, la côte et les montagnes sont ravagées au nom du soi-disant développement. L’ombre du pillage s’abat sur les maisons des populations autochtones, les forêts, les rivières, les semences, tout. En faisant fi de la sueur et du sang des paysans, les décideurs politiques élaborent des plans axés sur le marché, où le profit, et non les personnes, est le plus important.

Dans un tel contexte, la rébellion des Santals n’est plus un événement du passé, elle représente une stratégie pour protéger notre existence, une source de conscience politique. Le mouvement paysan, le mouvement pour la terre, la lutte nationale tribale d’aujourd’hui puisent tous et toutes à la source de la mélodie immortelle de la rébellion des Santals.
En ce jour, nous ne sommes pas seulement venu.e.s pour nous souvenir des martyr.e.s. Nous sommes venu.e ;s pour prêter serment : si cet État prend la terre au peuple, nous résisterons. Si cette société prend les récoltes cultivées par la sueur des paysan.nes, nous lutterons. Si ce système veut supprimer l’existence des autochtones, nous nous révolterons.
Nous savons que la liberté n’est jamais un cadeau : elle doit être arrachée, comme les Santals l’ont fait en déclenchant une tempête de rébellion.
Nous affirmons :
Ce pays appartient aux paysan.ne.s, cette terre est la nôtre.
Il n’y a pas de liberté sans terre, pas de démocratie sans terre.
La rébellion des Santals n’est pas seulement une page d’histoire : c’est un outil pour construire notre avenir.
Aujourd’hui, que cette promesse lumineuse de lutte nous fasse briller !.
Pour la terre, pour le peuple, pour la justice, nous aussi nous perpétuerons l’héritage de Sidho-Kanhud.
Organisé par :
Bangladesh Krishok Federation, Bangladesh Adivasi Samiti, Bangladesh Kishani Sabha
Date : 30 juin 2025
Lieu : Loko Bhaban, Dinajpur
Heure : 11 h
