La réalité est toute autre : le service météo dépend de la NOAA (national oceanic and atmospheric agency), une des cibles des coupes « à la tronçonneuse » du DOGE de Musk. Des centaines d’emplois ont été supprimés, avec des conséquences très concrètes sur les missions (des ballons météo ne sont plus lancés, des bases de données sont délaissées...).

L’hystérie anti-changement climatique de Trump ne se traduit pas seulement par des coupes budgétaires et par l’interdiction de certains programmes de recherche : des éléments de la base trumpiste sont deja passés à l’action directe. En mai 2025, « Vétérans on Patrol », une milice d’extreme-droite, a menacé de détruire des infrastructures du WNS (159 radars, dans tout le pays !). Les agents sont accusés d’« instrumentaliser la météo » pour faire avaler le « canular » climatique. Quand la bêtise s’empare des masses, elle devient une force matérielle. Hitler et Mussolini l’avaient compris...

Revenons à Kristi Noem. Elle a réussi le tour de force de s’exprimer sur les inondations texanes sans dire un mot de la FEMA (Federal Emergency Management Agency, l’agence qui intervient lors de catastrophes). Ce silence n’est pas étonnant : DOGE s’en est pris aussi à la FEMA, et Trump a juré de la supprimer (pour transférer la responsabilite aux Etats ). Last but not least, Kristi Noem a, de son propre aveu, utilisé des fonds de la FEMA pour financer la construction du camp de concentration pour migrant.es surnommé « Alligator Alcatraz », en Floride. Selon la Secrétaire, cette utilisation des fonds de la FEMA est justifiée parce que l’immigration est une « catastrophe ». Comble de l’humour noir : lors de la conférence de presse sur ce camp, Noem a remercié Trump pour son souci d’assurer la « sécurité » des Americains !... (https://www.factcheck.org/.../a-dedicated-fema-fund-will.../)

Le surnom du camp de concentration floridien découle, je l’ai déjà rapporté, du fait qu’il est bâti dans des marais pleins d’alligators. Trump et ses supporters s’amusent beaucoup du sort promis dans ces conditions aux détenu.es qui tenteraient de s’évader...

Les dizaines de victimes des inondations au Texas - notamment plus de 20 jeunes filles qui participaient à un camp d’été près de la rivière - n’ont pas été mangées par des alligators, non, il n’y en a pas dans cette région. Elles ont été noyées dans les eaux puantes du racisme, du mensonge et de la démagogie fasciste avec lesquels Trump et sa bande de sauriens voraces font passer le profit du capital avant les besoins des gens.

D’autres inondations catastrophiques récentes ont causé de très nombreuses victimes. On se souvient de Valence (Espagne), de Verviers (Belgique), et de Derna (Libye, la pire de toutes, et la plus oubliée...). Aucune de ces catastrophes n’etait « naturelle ». Toutes étaient imputables à la fois au basculement climatique provoqué par le productivisme et aux politiques néoliberales d’austérité qui dépossèdent les populations.

Au Texas, la catastrophe est encore moins « naturelle » qu’ailleurs. Prenons-le comme un avertissement : face au fascisme fossile, œuvrons à la convergence ecosocialiste des luttes sociales, écologiques, antiracistes et féministes !

Daniel Tanuro