Après les belles annonces de la fête de « l’Humanité », puis une rencontre médiatisée du collectif Riposte, le 18 septembre, une nouvelle réunion était convoquée le 21 septembre. Outre la LCR, étaient présents, le PCF, le PS, Mars, les Alternatifs, le Mouvement républicain et citoyen et la Convergence citoyenne pour une alternative à gauche (CCAG). Les Verts, à la grande inquiétude du PS, étaient absents.
La réunion de travail du comité Riposte, le 21 septembre, devait en principe permettre de rédiger un texte commun. Il est rapidement apparu qu’il ne serait guère possible d’aboutir, le PS refusant, de fait, comme base de travail, un texte pourtant amendé par toutes les autres organisations. Une nouvelle réunion devait donc se tenir mercredi 26 septembre. Dans un curieux communiqué, les Verts justifiaient leur absence à la réunion du 21 : « Nous ne souhaitons pas continuer de participer à des mises en scènes médiatiques comme mardi soir. Nous souhaitons, par contre, participer avec enthousiasme avec tous ceux et celles qui le souhaitent à la construction d’une véritable alternative en 2012. » Si on comprend bien, objectif 2012 et, d’ici là, advienne que pourra.
Il n’était pas possible, à l’heure où ces lignes étaient écrites, de présager de l’issue de la réunion du 26 septembre. Pour la LCR, si, bien sûr, compte tenu de la diversité des positionnements, un éventuel texte ne pourra être qu’un compromis, encore faut-il qu’un appel commun soit un outil pour les mobilisations. Dans le cas contraire, un tel texte n’aurait guère d’intérêt. Cela suppose, en particulier, une condamnation claire du contenu des différentes mesures annoncées par Nicolas Sarkozy. Les atermoiements des représentants du PS, insistant essentiellement sur la méthode du président de la République sont, de ce point de vue, édifiants.
Cela suppose aussi un soutien net aux différentes initiatives de grève et de mobilisation qui sont d’ores et déjà annoncées. Cela concerne les rassemblements, le 29 septembre prochain, contre les franchises médicales, mais aussi la grève des cheminots du 18 octobre. Là encore, les interventions du PS « pour des mobilisations permettant l’ouverture de réelles négociations », sans parler des différentes prises de position de responsables du PS sur les nécessaires réformes, rendent difficile un front commun de résistance à la politique de Sarkozy avec ce parti.
Peut-on condamner ensemble l’entreprise de démolition sociale entreprise par le gouvernement ? Ce n’est, hélas, même pas sûr. Plus généralement, face à l’ampleur des attaques, une riposte d’ensemble, et non secteur par secteur, devrait être une priorité. Ce n’est pas le cas, et la proposition avancée par la LCR d’une journée nationale d’actions est restée sans écho. La défection des Verts et les divers positionnements du Parti socialiste rendent, à cette étape, très hypothétique toute déclaration commune. Pour notre part, nous continuerons à mener une politique de rassemblement unitaire, sans préalable, pour contribuer aux mobilisations contre la politique de Nicolas Sarkozy.
Guillaume Liégard
Rouge n° 2220 du 27 septembre 2007.
Communiqué de la LCR
La LCR ne signe pas le texte du collectif « Riposte »
Trois réunions du collectif Riposte n’ont pas permis de déboucher sur un texte satisfaisant pour s’opposer, combattre et organiser la mobilisation contre la politique de destruction sociale de Sarkozy et du MEDEF. Un premier texte en date du 20 septembre ciblait clairement le MEDEF et dénonçait concrètement les attaques contre les salariés de N.Sarkozy. Mais, sans doute, sur pression du Parti socialiste, tout cela a disparu. Ainsi, aucune référence n’est faite à la grève du 18 octobre alors que celle-ci sera une première mobilisation contre la remise en cause des régimes spéciaux et au-delà pour s’opposer à l’allongement annoncé de la durée de cotisation, porté à 41 annuités, pour tous les salariés.
Au fil des réunions, la tonalité du texte a considérablement régressé, s’est appauvrie et dans la dernière mouture, il n’y a plus aucune référence au MEDEF qui inspire et commande les décisions politiques du duo Sarkozy-Fillon.
Il n’est pas exact d’écrire que la politique de Sarkozy est « totalement inefficace ». Bien au contraire, elle se révèle terriblement efficace pour les patrons.
C’est pourquoi, en l’état, la LCR ne peut pas signer un tel texte. Une riposte unitaire reste totalement indispensable pour stopper les plans anti-sociaux du pouvoir. Il faut que les mobilisations annoncées du 29 septembre contre les franchises, du 13 octobre pour la protection sociale, du 18 octobre pour la défense des régimes spéciaux de retraite soient des succès et obligent les partis politiques de gauche à s’unir pour défendre les revendications des salariés et à prendre des initiatives de mobilisation, non pour « imposer de réelles négociations » mais pour contraindre le pouvoir actuel à renoncer à ses projets.
Le 28 septembre 2007.