La température, de 22°C en début de soirée du 18 août à 21h45, s’est abaissée progressivement jusqu’à 20°C vers 1h 20 le 19 août. Absence de vent et ciel clair. Pas de lune.
Nous avons profité des grilles de protection du terrain derrière la mare pour y tendre deux draps. Un autre étant posé au sol.
Les observations et photographies ont été réalisées majoritairement sur les deux draps blanc verticaux éclairés par une lampe LépiLED (lampe à diodes électroluminescentes) alimentée par une batterie de téléphone potable.

Le site d’observation, sur le flanc nord de la mare perchée, la nuit tombée (André Lantz officie).
Divers insectes appartenant à d’autres ordres que celui des lépidoptères ont également été attirés par ces radiations lumineuses : quelques diptères, coléoptères, homoptères et hémiptères (punaises).
Lors de cette nocturne, nous avons pu déterminer environ quarante espèces de papillons de nuit dont deux sont nouvelles pour le parc des Beaumonts. Une troisième est aussi nouvelle mais nécessite l’étude des genitalia pour confirmer sa détermination. Quelques diptères, coléoptères, homoptères et hémiptères (punaises) ont également été attirés par les radiations lumineuses.
Nous nous contentons généralement, cette fois-ci, d’une brève présentation de chaque espèce, sans description, exception faite pour des espèces nouvelles et quelques autres (dans ce cas, le commentaire est le fait d’André Lantz et marqué [AL]). Le texte est souvent plus fourni dans le compte-rendu de précédentes séances d’observation, concernant des espèces, des familles ou des ordres. Pour les retrouver, deux conseils :
• Cliquez sur le mot-clé « Nocturnes hétérocères » pour retrouver les précédents compte-rendus.
• Collez le nom LATIN d’une espèces ou d’une famille dans le champ « recherche » en page d’accueil. Ce champ est inutile concernant des noms communs (il faut avoir recours aux mots-clés), en revanche il est très utiles pour les mots « rares » (comme certains noms propres...) - ce qui est le cas des noms latins.
Si vous recherchez l’Ancylolomia tentaculella, les résultats vous donneront les pages où cette espèce est mentionnée, mais éventuellement aussi celles d’autres d’espèces qui portent l’un de ces deux termes (Ancylolomia ou tentaculella).
PYRALES
PYRALIDAE
CRAMBIDAE
CRAMBINAE
• L’Ancylolome commun, Ancylolomia tentaculella.
Synonyme : le Crambus tentaculé.
Aire de répartition : presque partout en France, manque par endroits dans le nord et l’ouest.
Période de vol : de mi-juin à août
Habitat : milieux herbeux, friches, talus, parcs et jardins.
Seul membre de la sous-famille des Crambinae observé cette nuit. La chenille vit sur les grandes graminées. Avec le réchauffement climatique, cette espèce remonte vers le Nord de la France. Elle était réputée rare au-dessus de Paris.[AL]

Ancylolome commun, Ancylolomia tentaculella, Beaumonts, 19 août 2025, cliché André Lantz
• Le Crambus des chaumes, Agriphila staminella
Aire de répartition : presque partout en France.
Période de vol : de juin à septembre
Envergure de 16 à 20 mm.
Habitats : Prairies, bocages…

Le Crambus des chaumes, Agriphila staminella, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
• Le Crambus des jardins, Chrysoteuchia culmella .
Aire de répartition : presque partout en France.
Période de vol : de mai à septembre (une génération).
Habitat : prairies.
Taille : 10 à 15 mm.

Le Crambus des jardins, Chrysoteuchia culmella, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
• Crambus des pâturages, Crambus pascuella
Aire de répartition : Probablement partout en France continentale. Remplacé en Corse par l’endémique C. cyrnellus.
Période de vol : juin à août.
Taille : 10 à 12mm.
Habitat : Prairies, jardins.

Le Crambus des pâturages, Crambus pascuella, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
EVERGESTINAE
• Pyrale du choux, Evergestis forficalis
Aire de répartition : Toute la France, ou presque.
Taille : envergure : 22-30 mm.
Période de vol : de mai à octobre (deux générations).
Habitat : brassicacées (colza, radis, moutarde des champs…), dont choux cultivé.

Pyrale du choux, Evergestis forficalis, Beaumonts, 18 août 2025, cliché André Lantz

Pyrale du choux, Evergestis forficalis, de jour, Beaumonts, cliché André Lantz

Pyrale du choux, Evergestis forficalis, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
GALLERIINAE
• La Fausse-Teigne des Thérésiens, Lamoria anella
Période de vol : de mai à août.
Envergure : de 30 à 40 mm pour les femelles, 21-31 mm pour les mâles.

La Fausse-Teigne des Thérésiens, Lamoria anella, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
PHYCITINAE
• La Phycide incarnat, Oncocera semirubella
Synonyme : La Lythie incarnat
Aire de répartition : toute la France, en Europe et en Asie.
Période de vol : de juin à octobre (une génération).
Habitat : lieux riches en graminées, friches ensoleillées, prairies sèches et calcaires.

La Phycide incarnat, Oncocera semirubella, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
PYRAUSTINAE
• Le Botys ferrugineux, Udea ferrugalis
Aire de répartition : partout en France et en Europe.
Période de vol : de mai à décembre.
Envergure : de 20 à 24 mm.
Habitat : nombreux milieux, friches, jardins, bords des chemins…

Le Botys ferrugineux, Udea ferrugalis, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
SPILOMELINAE
• La Pyrale de la Luzerne, Nomophila noctuella
Synonyme : la Nomophile
Une petite dizaine d’individus de la Nomophile aux ailes antérieures étroites et longues, décorées de deux taches allongées gris brunâtre. Certains exemplaires sont très contrastés. Les imagos [adultes] présents cette nuit étaient dans l’ensemble très uniformes. La chenille consomme les trèfles et les graminées.[AL]

Nomophila noctuella, Beaumonts, 19 août 2025, cliché André Lantz
• La Pyrale campagnarde, Patania ruralis
Synonymes : La Pyrale du Houblon, Pyrale opaline, Pleuroptya ruralis
Aire de répartition :
Période de vol : de juin à septembre.
Envergure : 26 à 40 mm.
Habitat : orties, houblon, groseilliers, chénopodes. Fréquente les décombres, lisières, vergers, en milieu un peu humide.


La Pyrale campagnarde, Patania ruralis, Beaumonts, 18 août 2025, clichés Pierre Rousset
EREBIDAE
BOLETOBINAE
• Le Crochet, Laspeyria flexula
Aire de répartition : probablement toute la France.
Période de vol : de mai à septembre (deux générations).
Habitat : répandu et assez commun un peu partout, mais particulièrement dans les secteurs chauds. Pratiquement absent des milieux urbanisés.

Le Crochet, Laspeyria flexula, Beaumonts, 18 août 2025, clichés Pierre Rousset
EREBINAE
• La Passagère, Dysgonia algira
Aire de répartition : Progresse vers le nord. Présente dans presque l’ensemble des départements français, elle a atteint les Pays-Bas et l’Allemagne. On la retouve aussi en Angleterre. Plus fréquente à l’occasion de migrations.
Espèce assez grande et bien contrastée. Son envergure se situe entre 35 et 40mm. L’aile antérieure est brun olivacé avec une bande médiane concave claire au contour coudé. C’est la première observation de l’imago [adulte] aux Beaumonts. Par contre la chenille avait été vue au parc en 2018. Un autre imago avait été observé à Montreuil (93) au parc Jean Moulin. Un imago a également été observé le 25 août rue Condorcet à Montreuil.
La localité type est Alger, d’où le nom latin de l’espèce. C’est une espèce migratrice, d’où son nom vernaculaire français. En 1997 Philippe Mothiron indiquait : « Cette espèce méridionale n’est pas autochtone en Île-de-France ». Le réchauffement climatique a accentué ses déplacements vers le Nord.[AK]

La Passagère, Dysgonia algira, Beaumonts, 19 août 2025, cliché André Lantz

La Passagère, Dysgonia algira, Beaumonts, 19 août 2025, cliché Pierre Rousset
NOCTUELLES
NOCTUIDAE
ACONTIINAE
• Le Collier blanc, Acontia lucida
Aire de répartition : Europe tempérée. En France, très répandue dans le midi, dans le nord migratrice de plus en plus régulière et en cours d’installation.
Période de vol : De mai à octobre en plusieurs générations.
Habitat : Un peu partout, même en ville.
Envergure : de 26 à 30 mm.

Le Collier blanc, Acontia lucida, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
ACRONICTINAE
• La Troënière, Craniophora ligustri
Aire de répartition : Toute la France.
Période de vol : de mai à juin (première génération) et de juillet à août (seconde génération).

La Troënière, Craniophora ligustri, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
AMPHIPYRINAE
• La Pyramide, Amphipyra pyramidea.
Aire de répartition : probablement toute la France.

La Pyramide, Amphipyra pyramidea, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
BRYOPHILINAE
• La Bryophile vert-mousse, Cryphia algae
Aire de répartition : Présente en Europe du Sud, en Europe Centrale et dans (quasiment ?) toute la France.
Période de vol : de juillet à septembre.

Un individu âgé, usé.
La Bryophile vert-mousse, Cryphia algae, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
NOCTUINAE
• La Noctuelle baignée, Agrotis ipsilon
Synonyme : La noctuelle ipsilon
Aire de répartition : Cosmopolite. Probablement toute la France. Présente un peu partout en Europe, sauf dans l’extrême Nord.
Période de vol : de mars à novembre.
Migratrice
Habitat : tous types de milieux ouverts (cultures, jardins, prairies mésophiles...) (mésophile : organisme qui peut vivre à une température située entre 20 °C et 45 °C et qui croît le plus facilement à 37 °C.)

La Noctuelle baignée, Agrotis ipsilon, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
• La Noctuelle des Moissons, Agrotis segetum
Synonyme : La Moissonneuse.
Aire de répartition : Eurasiatique. En Europe, elle est largement répandue, ainsi qu’en France..
Période de vol : de mai à octobre.
Habitats : tous milieux.
Envergure : 4 cm.

La Noctuelle des Moissons, Agrotis segetum, Beaumonts, 19 août 2025, cliché André Lantz
• La Leucanie obsolète, Leucania obsoleta
Cette espèce [qui habite les marais] se rencontre dans les phragmitaies, les prairies marécageuses, les étangs et le littoral. Elle est en régression par la disparition des habitats humides. Nous l’avions attirée à la LépiLED en 2023 mais pas en 2024. Le seul exemplaire photographié est déjà un peu défraichi mais reconnaissable. La chenille vit à l’intérieur des phragmites de la mare perchée. Elle consomme les tiges et y hiverne. Une seule génération de juin à juillet dans le nord. C’est une bonne nouvelle car il ne s’agit pas d’une espèce migratrice. Elle semble donc s’installer sur la mare perchée.[AL]

La Leucanie obsolète, Leucania obsoleta, Beaumonts, 19 août 2025, cliché André Lantz

La Leucanie obsolète, Leucania obsoleta, Beaumonts, 19 août 2025, cliché Pierre Rousset
• Noctuelle furoncule Mesoligia furuncula
Synonyme : Procude furoncle
Aire de répartition : Toute l’Europe, presque partout en France..
Période de vol : de juillet à septembre (une génération).
Habitat : Tous types de milieux ouverts.

La Noctuelle furoncle, Mesoligia furuncula, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
• Le Point blanc, Mythimna albipuncta
Synonyme : Aletia albipuncta
Période de vol : de mai à novembre.
Espèce migratrice. Fréquente les milieux ouverts.
On l’observe parfois butiner le jour.

Le Point blanc, Mythimna albipuncta, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
• Le Hibou, Noctua pronuba
Aire de répartition : toute l’Europe, toute la France. L’espèce la plus commune du genre.
Période de vol : une génération entre juin et novembre, avec une courte diapause estivale lors des grosses chaleurs (diapose = période de repos, d’arrêt dans le développement).
Taille : 44 à 60mm d’envergure.
Habitat : tous types de milieux, y compris les zones urbanisées, jusqu’à 3000m.



Le Hibou, Noctua pronuba, Beaumonts, 18 août 2025, clichés Pierre Rousset
• L’Hydrille domestique, Proxenus hospes
Synonyme : Athetis hospes.
Aire de répartition : En France, répartition méridionale à l’origine, mais suite à une expansion fulgurante dans les années 2000, l’espèce atteint à présent la Picardie. Méditerranéo-asiatique qui occupe la moitié sud de l’Europe, de l’Espagne à la Grèce en passant par la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche et la Bulgarie.
Période de vol : de mai à octobre.
Envergure : environ 26 mm

L’Hydrille domestique, Proxenus hospes, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
• Le C-noir, Xestia c-nigrum
Synonyme : Agrotis c-nigrum
Aire de répartition : probablement toute la France.
Période de vol : entre avril et juin (première génération) et entre août et novembre (seconde génération).
Habitat : divers milieux comme les bois, les prés, les jardins, les friches, y compris dans les zones urbanisées.


Le C-noir, Xestia c-nigrum, Beaumonts, 18 août 2025, clichés Pierre Rousset
YPSOLOPHIDAE
YPSOLOPHINAE
Aire de répartition : Toute l’Europe, Anatolie.
Période de vol : juillet à septembre
Envergure : 16 à 20mm
L’Ypsolophe sinuée, Ypsolopha sequella
L’Ypsolophe sinuée, Ypsolopha sequella, a la tête et le thorax blanc. Les ailes antérieures blanches présentent des taches noires bien nettes sur leur partie dorsale. Les chenilles consomment les feuilles de divers érables : Acer pseudoplatanus, Acer campestre, Acer platanoides. Ces arbres ne manquent pas aux Beaumonts ! J’avais déjà photographié cette espèce aux Beaumonts en sous-bois en 2009, mais ne l’avais pas revue depuis cette date.[AL]

Ypsolophe sinuée, Ypsolopha sequella, Beaumonts, 18 août 2025, cliché André Lantz

Ypsolophe sinuée, Ypsolopha sequella, Beaumonts, 18 août 2025, cliché studio André Lantz
TINEIDAE
TINEINAE
• La Monopide détritus, Monopis obviella
Aire de répartition : probablement toute la France.
Période de vol : mai à septembre (octobre)
Envergure : environs 10 mm.
Habitat : jardins, dépotoires, abords des habitations.
La Monopide des détritus, Monopis obviella, s’est posée sur le drap. La tête est jaune orangé, le thorax a aussi une bande jaune, ainsi que le dorsum [face dorsale] des ailes de la même couleur. Le fond des ailes est d’un brun-noir très fonçé. Les chenilles vivent sur les détritus végétaux oiu animaux. Vole au crépuscule. Espèce nouvelle pour le parc des Beaumonts.[AL]

La Monopide détritus, Monopis obviella, Beaumonts, 18 août 2025, clichés André Lantz
Europe Solidaire Sans Frontières


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