Rappel (extrait de l’introduction) :
Pour cette nocturne-ci, nous contentons généralement d’une brève présentation de chaque espèce, sans description. Le texte est souvent plus fourni dans le compte-rendu de précédentes séances d’observation. Il peut concerner des espèces, des familles ou des ordres. Pour les retrouver, deux conseils :
• Cliquez sur le mot-clé « Nocturnes hétérocères » pour retrouver les précédents compte-rendus.
• Collez le nom LATIN d’une espèces ou d’une famille dans le champ « recherche » en page d’accueil. Ce champ est inutile concernant des noms communs (il faut avoir recours aux mots-clés), en revanche il est très utiles pour les mots « rares » (comme certains noms propres...) - ce qui est le cas des noms latins.
Si vous recherchez l’Ancylolomia tentaculella, les résultats vous donneront les pages où cette espèce est mentionnée, mais éventuellement aussi celles d’autres d’espèces qui portent l’un de ces deux termes (Ancylolomia ou tentaculella).
ARACHNIDES
Ordre qui comprend araignées, scorpions, acariens, opilions...
OPILIONES, Opilions
Faucheux de Canestrini, Opilio canestrinii
Aire de répartition : originaire d’Afrique du nord, cette espèce s’est rapidement répandue dans toute l’Europe.
Période d’observation : les juvéniles apparaissent vers la mi-mai, les mâles sont présents de début juillet à novembre-décembre, et les femelles de la mi-juillet à la mi-décembre.
Taille : 4 à 6mm pour le mâle, 5 à 8 mm pour la femelle.
Habitat : forestier, a colonisé les zones urbaines, édifices, parcs, jardins, bosquets, et tous les milieux ouverts.
Ce faucheux est l’un des plus fréquemment identifiée durant nos nocturnes (et aussi observé de jour).

Faucheux de Canestrini, Opilio canestrinii, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
COLÉOPTÈRES
COCCINELLIDAE
• Coccinelle asiatique, Harmonia axyridis
Synonyme : la Coccinelle arlequin
Période d’observation : adultes visibles toute l’année, actif ou hivernant.
La plus fréquemment observée lors des « nocturnes », elle présente un large éventail de colorations très diverses.

Coccinelle asiatique, Harmonia axyridis, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
• Coccinelle orangée à points blanc, Halyzia sedecimguttata
Période favorable à l’observation de l’adulte) : d’avril à octobre.
Très commune.

Coccinelle orangée à points blancs, Halyzia sedecimguttata, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
CURCULIONIDAE
Balanin des châtaignes, Curculio elephas
Période d’observation : d’août à fin septembre
Un seul charançon était présent dont le nom, balanin, est tiré du grec ancien et signifie gland. L’emploi du terme elephas (ou éléphant) est justifié par son très long rostre. La femelle creuse avec son rostre un trou dans les châtaignes ou les glands pour y déposer un à plusieurs œufs. La larve se développe dans le fruit. Arrivée à maturité elle percera un petit orifice et se nymphosera dans le sol. La nymphose peut durer de une jusqu’à quatre années pour l’émergence de l’adulte.[AL]

Balanin des châtaignes ou Balanin éléphant, : Curculio elephas, Beaumonts, 18 août 2025, cliché André Lantz

Balanin des châtaignes ou Balanin éléphant, : Curculio elephas, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
SILPHIDAE
• Nécrophore des rivages, Necrodes littoralis
Synonym : Sylphe des rivages.
Aire de répartition : bien représenté en France.
Période d’observation : d’avril à septembre.
Taille : De 15 à 25mm.
Habitat : bois clairs et lisières forestières, littoral.


Nécrophore des rivages, Necrodes littoralis, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
DICTYOPTÈRES
Regroupe les mantes, blattes et termites.
BLATTES
• Blatte indéterminé
Les blattes sont très nombreuses au parc des Beaumonts, mais elles ne peuvent être identifiées sur photo (à part la larve d’une espèce).

Blatte indéterminée, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
DIPTÈRES
Nématocères
Macrocera phalerata
Envergure alaire : de 5 à 6 mm.
Habitat : milieux humides.


Macrocera phalerata, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
Nous avons retrouvé un adulte de 1818) que nous avions vu et juillet dernier.
HÉMIPTÈRES
Callicorixa praeusta

Callicorixa praeusta, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
MIRIDAE
Aire de répartition : partout en France.
Période de vol : de mai à septembre.
Taille : 8,3 à 9,5 mm pour le mâle, 7,6 à 8,3 mm pour la femelle.
Habitat : On la trouve sur les Papilionacées et les Composées.
Adelphocoris lineolatus

Adelphocoris lineolatus, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
PENTATOMIDAE
• Punaise diabolique, Halyomorpha halys
Aire de répartition : partout en France. Originaire d’Asie de l’Est, introduite en Amérique et en Europe.
Taille : environ 17 mm de longueur.

Punaise diabolique, Halyomorpha halys, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
HOMOPTÈRES
CICADELLIDAE
Le grand Diable, Ledra aurita
Aire de répartition : seule espèce européenne de son genre.
Période d’observation des adultes : d’avril à octobre.
Taille : 12 à 18 mm de long
Relativement rare.
Une nouvelle espèce pour le parc : Le grand Diable Ledra aurita. Cette cicadelle est particulièrement caractéristique. De grande taille (12 à 18 mm de long) elle se caractérise par deux expansions foliacées ressemblant à des sortes d’oreilles, d’où est tiré le nom aurita (auris = oreille) et une tête aplatie se terminant de manière triangulaire. Ces sortes de cornes évoquent la physionomie du diable. La larve et l’adulte prélèvent la sève des feuillus (souvent des chênes). Dans ses biotopes elle passe inaperçue se confondant sur les écorces des branches ou des troncs. Le cycle de vie est de deux ans. Cette espèce n’est pas commune. Elle est même protégée en Île-de-France.[AL]

Le Grand Diable, Ledra aurita, Beaumonts, 18 août 2025, cliché André Lantz


Le Grand Diable, Ledra aurita, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
FLATIDAE
Cicadelle pruineuse, Metcalfa pruinosa

Macrocera phalerata, Beaumonts, 18 août 2025, cliché Pierre Rousset
CIIXIDAE
Cixus nervosus
Taille : jusqu’à 7 mm.
Autre Ciccadelle présente : Cixus nervosus. Beaucoup plus petite, car ne dépassant pas 7 mm, les larves souterraines se nourrissent des racines de diverses plantes. Les espèces du genre Cixus ne sont pas toutes facilement identifiables à vue. Cette espèce se caractérise par une ponctuation sur les nervures des ailes. Les points de la nervure costale sont plus grands que ceux des autres nervures [la costale est l’une des principales nervures longitudinales de l’aile, dont elle forme généralement le bord antérieur]. Par transparence à travers les ailes, on distingue un trait blanc situé sur le début de l’abdomen et perpendiculaire à ce dernier. Les deux parties latérales de l’extrémité de l’abdomen sont également blanches pour cette espèce. Le cliché suivant donne une idée de la petite taille de l’insecte par rapport à la pyrale.[AL]

Nomophila noctuella et Cixus nervosus, Beaumonts, 19 août 2025, cliché André Lantz

Cixus nervosus, agrandissement du cliché précédent, Beaumonts, 19 août 2025, cliché André Lantz
En guise de conclusion provisoire
Depuis 2019, nous avons fait 19 nocturnes en bordure de la mare perchée (d’où la présence d’espèces liées à l’eau). Jusqu’à maintenant, chacune d’entre elles a apporté des données intéressantes, nouvelles ou rares. Rappelons que lesdits papillons de nuit (certaines espèces volant le jour) représentent 90-95% des lépidoptères et jouent un rôle essentiel dans la pollinisation. Nous n’avons pas terminé leur recensement et c’est un très bon indicateur de la richesse en biodiversité du parc… Bien que conçues pour l’étude des lépidoptères, ces nocturnes fournissent aussi des données importantes concernant les coléoptères, diptères, araignées, etc.
Elles ont commencé avec des draps blancs posés à terre. Les choses ont changé après la formation d’un important fontis [effondrement de terrain à la suite de la formation d’une cavité sous-terraine], juste au nord de la mare. Devenue dangereuse, cette zone a été clôturée. Nous avons pu utiliser les grilles pour poser des draps verticalement. Cela a considérablement amélioré l’attractivité de la lampe à UV et la visibilité au loin des rayonnements, de plus la majorité des espèces attirées se pose de préférence sur un drap vertical (bonus : nous ne risquons pas de leur marcher dessus, une crainte permanente quand elles sont sur le drap horizontal !). Le grillage de la clôture est, par ailleurs, parfait pour fixer les draps avec des pinces à linge.
Pendant un temps, la clôture était disjointe et nous passions derrière pour observer le revers du drap vertical, où des papillons se posaient aussi. Tout est bien fermé maintenant, et ce qui passe derrière nous échappe. Un jour viendra où cette clôture va être retirée… Or, les nocturnes jouent un rôle fort important dans la connaissance faunistique du site. Il faudra réfléchir à la possibilité de les pérenniser dans de bonnes conditions.
La prochaine nocturne sera la vingtième - l’occasion peut-être d’un bilan plus développé. Notons en attendant que les Beaumonts sont le plus « naturel », « sauvage » (les guillemets s’imposent puisqu’il a été façonné et refaçonné par les interventions humaines) des trois parcs de Montreuil. D’où une richesse spécifique de sa biodiversité, avec trois biotopes (prairies sauvages, boisements et milieux humides) qui la favorisent. De plus, le parc n’est pa éclairé la nuit, même s’il reste libre d’accès, or la pollution lumineuse est redoutable pour la faune nocturne. La gestion et une protection appropriée du parc est pleinement justifiée.
André Lantz et Pierre Rousset
Littérature consultée concernant les lépidoptères :
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France I. Noctuelles 1997, Philippe Mothiron : supplément hors-série au tome 19 d’Alexanor.
-Papillons de nuit d’Europe, volume 6 Noctuelles 2 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2019
-Papillons de nuit d’Europe, volume 7 Microlépidoptères 1 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2023
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