Chaque année en novembre, les mouvements sociaux coréens (travailleurs, paysans, étudiants, écologistes, féministes, plus parti(s ?) de gauche..) organisent une manifestation pour commémorer le martyr d’un syndicaliste à l’époque de la dictature. Cette année, à la veille des élections présidentielles qui auront lieu en décembre et où de fait la gauche est quasiment absente (les partis centristes et conservateurs se partagent l’essentiel des intentions de vote) cette manifestation avait un enjeu particulier. Les trois principaux mots d’ordres étaient : non au travail précaire, non au traité de libre commerce avec les États-Unis et non à la guere en Irak ( à laquelle participent des troupes coréennes). On entendait aussi beaucoup de slogans contre la Loi Nationale de Sécurité qui date de la période de la guerre froide et prohibe encore toute organisation communiste.
Cette manifestation a été interdite par le gouvernement quelques jours plus tôt. Dans la presse, le prétexte relayé est la loi électorale et les risques d’embouteillage dans le centre de seoul !! (cf article en lien ci-dessous). En fait elle a été interdite par le parti centriste au pouvoir qui est déjà très affaibli dans les sondages et se passerait bien d’attaques venant de sa gauche. De plus, face à la montée des conservateurs il semble engagé dans une course à droite dans laquelle un peu de fermeté face à la rue peut sembler bienvenue. Les mouvements ont dénoncés une atteinte à la démocratie et maintenu l’évènement.
C’est une manif interdite mais tout de même massive. 25 000 personnes (au lieu des plus de 100 000 attendues en raison des blocages policiers mis en place tout autour de la ville et sur les grands axes de communication). Manif sous pression donc. Alors que des familles avec de jeunes enfants étaient venue à la manifestation, que des personnes en fauteuil participaient, deux hélicoptères ont survolé à de nombreuses reprises la foule, lançant des message appelant à la dispertion et répétant son caractère illégale, diffusant des bruits de sirène dramatisant l’ambiance. Et surtout effectuant un survol à très faible altitude, fouettant la foule avec le vent que déplacent leurs pales, se glissant de manière incertaine entre les buildings.
La manif s’est déroulée en deux temps. Un meeting puis une manifestation au pas de course pour tenter de contourner un barrage policier.
Tout s’est très bien passé. Un peu de castagne à la fin, canons à eau et assaut des manifestants pour tenter de retourner les bus de la police ou de les dépasser en grimpant dessus et en combattant sur le toit la Police...
Mais ce fut surtout une grande leçon d’organisation collective et unitaire. Qu’est-ce qu’ils et elles sont impressionnant-e-s : chants, slogans, rapidité des déplacements, absence d’hésitation, résistance aux jets d’eau glacés malgré le froid.. une détermination, une ferveur, une unité quasiment charnelle des manifestant-e-s. terrible !
CR dans le Korea Times
http://www.koreatimes.co.kr/www/news/nation/2007/11/113_13497.html
11-11-2007 17:35
Police, Protesters Clash Causing Traffic Chaos
By Bae Ji-sook
Staff Reporter
About 25,000 laborers and farmers protesting against major government policies clashed with riot police in central Seoul Sunday, causing traffic jams.
On their way to Seoul City Hall plaza, the members of the Korean Alliance of Progressive Movements and the Korean Confederation of Trade Union (KCTU) came across riot police barricading the street. The protestors were calling for the abolishment of temporary worker status, and demonstrating their opposition to the Korea-U.S. free trade agreement (FTA) and the extension of Korean soldiers’ deployment in Iraq.
Buses and large vehicles carrying demonstrators from other regions to Seoul were also blocked by police, who set up checkpoints on highways from the early morning.
In the afternoon, the streets were filled with policemen attempting to control the crowd of protestors trying to make it beyond the barricades. About 25,000 protestors marched to Gwanghwamun, dodging a total of 23,000 policemen, while those who did not make it to Seoul protested in their own way.
Hundreds of demonstrators blocked a lane on the Seohaean Expressway to protest police blockade.
A farmer from Haman, South Gyeongsang Province, tried to set himself on fire in the middle of the Gyeongbu Expressway when police tried to stop him and his compatriots from going to Seoul.
The police action came after the government vowed it would take stern measures against illegal collective action. On Friday, four ministries _ justice, labor, construction and transportation, and government administration and home affairs _ warned against the rally. They said the police ordered the KCTU not to hold the rally as it would create heavy traffic jams. It later defined the event as an illegal one.
However, the laborers said the right to perform collective action was guaranteed by the constitution and they would not stop. They also said banning it was an infringement of human rights. `` We are gathering to seek for our own rights and what the government is doing is unacceptable. Is this a democracy ?’’ a farmer from Busan said.
Police blocked nearly all the roads to city hall causing inconvenience to pedestrians. They complained that the police action caused more noise and traffic chaos.
bjs koreatimes.co.kr